Le terme antarctique signifie « opposé au pôle arctique » et son utilisation la plus ancienne connue remonte à Aristote , les Grecs antiques croyant que la terre était une sphère régulière, il était alors logique qu'elle ait deux pôles opposés. Pourtant, pendant des siècles, de par ses richesses naturelles relativement faibles, de par son aspect inhabité, de sa position à l'écart des zones habitées et de son climat radicalement inhospitalier pour l'homme, l'Antarctique est resté un continent à l'écart de toutes activités humaines. « Découvert » tardivement, jamais sujet à la possession territoriale d'aucune grande nation, l'Antarctique est un cas d'exception par rapport aux autres continents de la planète. Pour autant, le faible intérêt dont il a été l'objet et les difficultés d'accès qui le retranchent de l'activité humaine, ne le prive ni d'être épargné par l'activité humaine ni de ressources à exploiter. De fait, l'extension du trou dans la couche d'ozone au-dessus du continent ainsi que la découverte des richesses que représentent tant la faune et la flore de l'Antarctique que ses ressources géologiques ont replacé l'antarctique au sein des préoccupations internationales. Dans un espace proprement mondialisé, ou aucun espace de la planète n'échappe au flux des échanges l'Antarctique, de par ses caractéristiques, se situent encore à la marge, néanmoins le continent, endroit « témoin » du réchauffement climatique, est aussi au cœur des problématiques qu'implique la mondialisation et un des grands enjeux de la gouvernance mondiale. Le concept de gouvernance est relativement récent et se réfère à la création de conditions pour l'établissement de règles d'action collective. La gouvernance se réfère aux nouvelles formes de gouvernement avec et au-delà des Etats qui sont devenues nécessaires à gestion de biens et de problèmes dépassant le simple cadre de l'Etat-Nation territorialisé. Dans cette conception-ci, l'Antarctique se trouve de par sa situation pour le moins exceptionnelle être au cœur des problèmes contemporains d'élaboration de mécanismes de gouvernance globale. On peut donc se demander comment s'articule la gouvernance de l'Antarctique au niveau mondial entre les acteurs qu'elle implique et face aux défis qu'affronte le continent. Il apparaît que de par sa situation extraordinaire, la gouvernance mondiale de l'Antarctique s'est élaborée à un moment historique particulier qui tout en lui donnant les formes caractéristiques d'une coopération intergouvernementale traditionnelle l'a tournée vers la participation de nombreux acteurs non étatiques qui s'investissent à des niveaux divers dans l'élaboration de cette gouvernance.
[...] A l'issue de cette année d'exploration scientifique du continent, il apparaît qu'un nouveau statut international est nécessaire pour gérer l'antarctique. Ce constat aboutit à la signature du Traité sur l'Antarctique à Washington le premier décembre 1959. Les signataires originels de ce traité sont l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et l'URSS, néanmoins celui-ci reste ouvert à toute nouvelle participation. De fait, il compte aujourd'hui 46 Etats parties. [...]
[...] Il est précisé dans son introduction qu' il est conforme aux intérêts de la science et au progrès de l'humanité d'établir une construction solide permettant de poursuivre et de développer cette coopération en la fondant sur la liberté de la recherche scientifique dans l'Antarctique et ceci telle qu'elle a été pratiquée pendant l'Année Géophysique Internationale De même, les articles deux et trois du traité posent comme objectif fondamental à la gestion intergouvernementale de l'antarctique la poursuite et l'accroissement de la recherche scientifique sur le continent. On peut donc conclure à l'importance primordiale pour un tel régime international des communautés épistémiques à de multiples stades. Tout d'abord dans l'élaboration de ce régime, qui a été motivé par l'Année Géophysique Internationale, mais aussi dans la gestion du territoire qui doit être faite dans le but de faire primer les intérêts de la recherche scientifique sur celui-ci (note article3). [...]
[...] La gouvernance mondiale de l'Antarctique : vers un modèle de gouvernance des biens communs ? Le terme antarctique signifie opposé au pôle arctique et son utilisation la plus ancienne connue remonte à Aristote[1], les Grecs antiques croyant que la terre était une sphère régulière, il était alors logique qu'elle ait deux pôles opposés. Pourtant, pendant des siècles, de par ses richesses naturelles relativement faibles, de par son aspect inhabité, de sa position à l'écart des zones habitées et de son climat radicalement inhospitalier pour l'homme, l'Antarctique est resté un continent à l'écart de toutes activités humaines. [...]
[...] Tout amendement au traité doit être adopté à l'unanimité par l'ensemble des signataires du traité. S'il est possible, bien entendu, que le jeu des alliances, des rapprochements idéologiques et plus largement des relations internationales influe sur les positions respectives de chaque Etat au sein du traité - après tout, celui- ci est signé à la fois par les Etats-Unis et l'URSS dans un contexte de guerre froide du moins le traité, en lui-même ne définit aucune supériorité d'un Etat sur aucun autre. [...]
[...] Si les communautés épistémiques ont un rôle reconnu dans la gouvernance de l'Antarctique ce n'est en dernier recours que par un effet de volonté du Traité de Washington et non de manière formelle dans le processus décisionnel. Toutefois, la gouvernance mondiale de l'Antarctique se fait de telle manière que ces communautés y ont un rôle d'importance. Il serait difficile de dire autant des Organisations Non Gouvernementales qui, dans le cadre de la gestion de l'Antarctique, sont cantonnées à un rôle de plaidoyer. [...]
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