La gouvernance part du principe qu'il existe des centres de pouvoir multiples et que des liens divers unissent de nombreux organismes publics, privés, aux niveaux local, régional, national et supranational. Elle vise donc à créer de nouvelles formes de coordinations intersectorielles et multiniveaux à tous les échelons, en y laissant une large place à ladite « société civile » (une notion pas si transparente que cela). On pourra donc se demander si la gouvernance constitue vraiment un nouveau mode de régulation des relations internationales et si cette notion est un véritable concept. Puis on se posera la question de la pratique de la gouvernance et de la façon dont elle est invoquée
[...] Ce phénomène nouveau perturbe une mécanique des négociations internationales qui pouvait paraître bien huilée, dont la légitimité est remise en question et qui, au-delà des problèmes traditionnels de négociation, doit faire face dorénavant aux revendications des tierces parties. B. Les grands principes de la gouvernance Il appartient donc aux gouvernements et aux organisations multilatérales d'organiser le débat avec ces nouveaux partenaires, sans exclusion mais dans un souci de transparence et de responsabilité. On a l'impression d'un grand tourbillon, caractéristique de l'avènement du transnationalisme. La gouvernance s'inscrit pleinement dans ce flou qui caractérise les nouveaux rapports de puissance. [...]
[...] La gouvernance comporte donc deux volets : la légitimité et l'efficacité. On peut ici prendre un exemple : l'Union Européenne. En raison d'un déficit de démocratie et de légitimité, dont elle est souvent accusée, l'UE a voulu remédier à cette situation. Des experts ont mis au point un livre blanc sur la gouvernance, qui projetait d'inclure la société civile dans les processus de décision. Par exemple au Conseil Economique et Social de l'UE sont présents différents représentants de la société civile, de groupes d'intérêts, etc. [...]
[...] Il existe six domaines où le concept de gouvernance a pris désormais une place très importante : La réflexion nouvelle sur les exigences institutionnelles d'une économie de marché efficace Le transfert de pouvoir du secteur public au secteur privé, et de l'Etat à la société civile L'encouragement apporté aux réformes du secteur public La démocratisation et la promotion des droits de l'homme La reconstruction des sociétés dévastées par la guerre La réponse au défi de la mondialisation C. La gouvernance globale existe-t-elle ? On peut se poser la question de savoir si la gouvernance est vraiment l'avenir et le nouveau mode de régulation des relations internationales. [...]
[...] C'est un choix à la fois intellectuel et idéologique dans lequel se dessine un idéal de démocratie locale, de gouvernance cosmopolite et de subsidiarité entre les différents niveaux (local, régional, national et mondial) et les différents modes de participation. Ce choix a aussi pour but de donner une visibilité à des acteurs qui ont longtemps été ignorés, notamment par les réalistes. L'utilisation du concept de gouvernance est un choix humaniste qui renvoie à la nécessité de la création d'un espace public international, de mécanismes de dialogues et de participation. [...]
[...] D'une part parce qu'elle est trop floue et son invocation est trop hétérogène, d'autre part parce qu'elle pêche par excès de simplisme en sous-estimant l'héritage institutionnel, juridique et normatif des vieux Etats-nations et du système statocentré. Enfin sa connotation positive laisse de côté la domination brute ainsi que les problèmes soulevés par l'ingouvernabilité. [...]
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