Pays au carrefour des civilisations arabe, chinoise, indienne et persane l'Afghanistan est composée de multiples provinces où se mélangent les ethnies, les dialectes, langues et religions. Dès les années 1920, l'Afghanistan connaît une ouverture à la modernité et adopte en 1964 une constitution démocratique adaptée aux traditions ancestrales du pays. Ce peuple vit alors une période heureuse de son histoire.
En 1973, un premier coup d'Etat met fin aux quarante ans de règne du roi Mohammad Zaher Chah et le prince Daoud prend la tête du pays en instaurant une république. Le 27 avril 1978 a lieu le deuxième coup d'Etat appelé la « Révolution Saour », soutenu par l'URSS : deux partis communistes afghans arrivent alors au pouvoir. Un régime de terreur s'instaure : des emprisonnements nombreux et arbitraires, des exécutions sommaires de dirigeants et d'intellectuels provoquent un exode très important des populations vers l'Iran, le Pakistan, l'Europe et même les Etats-Unis. Face à ce régime athée, la population organise une résistance armée religieuse.
La rivalité entre les deux partis au pouvoir compromet le nouveau régime. C'est alors que l'Union soviétique décide d'intervenir militairement en septembre 1979, officiellement pour des raisons sécuritaires dans un pays qu'elle considère être sous son obédience, et qui lui permet d'étendre sa zone d'influence dans le golfe persique. L'issue de la guerre se traduit par l'échec de l'intervention soviétique qui fait un million de morts et cinq millions de réfugiés. Un accord pakistano-afghan, prévoyant le retrait progressif des troupes soviétiques, est signé à Genève en avril 1988.
A partir de 1992, une guerre oppose les différentes factions moudjahidine rivales. Le commandant Massoud s'empare finalement des provinces du Nord et de Kaboul : la République Islamique d'Afghanistan naît. Rabbani est nommé président, Massoud est ministre de la défense et vice-président. D'autres seigneurs de la guerre, dont le parti islamiste d'Afghanistan dirigé par Hekmatyar, convoitent Kaboul ; ce dernier fait le siège de la capitale et la détruit aux trois quarts. En 1994, vaincu, il se retire, laissant le Pakistan instrumentaliser les Talibans pour reprendre le contrôle en Afghanistan. Deux ans plus tard le Mollah Omar, le chef de ce groupe fondamentaliste, s'empare du pouvoir. Un régime archaïque naît en se fondant sur le terrorisme international et en refusant toute idée d'Etat de droit et de liberté fondamentale telle la liberté individuelle. Alors que la communauté internationale se désintéresse de la situation en Afghanistan, le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis reconnaissent le régime des Taliban et le soutiennent. On peut noter d'ailleurs une ingérence certaine du Pakistan en matière de formation des soldats taliban et pakistanais dans ces deux pays.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté la résolution 1267, suite aux attentats de 1999 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie pour exiger la remise d'Oussama Ben Laden, cerveau d'Al-Qaïda, afin de le traduire en justice.
Deux événements vont faire prendre conscience du danger du régime taliban : d'abord, le 9 septembre 2001, le commandant Massoud est assassiné, et l'organisation terroriste Al-Qaïda est désignée comme commanditaire du meurtre ; puis les Etats-Unis sont frappés par les attentats terroristes du 11 septembre 2001. La communauté internationale va alors se décider s'intéresser à cette région du monde.
Le 12 septembre 2001 le Conseil de sécurité s'est réuni en urgence et a adopté la résolution 1368 dans laquelle il « se déclare prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre aux attaques terroristes et pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes ». D'autres résolutions (1373 et 1377) seront adoptées pour que les Etats prennent des mesures pour combattre le terrorisme.
En raison du refus des Taliban de répondre aux injonctions américaines, les Etats-Unis ont invoqué leur droit de légitime défense pour intervenir militairement en Afghanistan avec l'opération Enduring Freedom le 7 octobre 2001. Le régime des Taliban est vaincu le 12 novembre. Deux jours plus tard, la résolution 1378 permet la création d'une administration de transition multiethnique, représentant le peuple afghan et devant conduire à la formation d'un gouvernement.
C'est à la Conférence de Bonn du 5 décembre 2001 qu'est signé un accord définissant les arrangements provisoires applicables en Afghanistan en attendant le rétablissement d'institutions permanentes. Nous nous intéresserons plus spécifiquement à l'annexe 1.
La volonté et l'inquiétude des différents acteurs internationaux vont largement contribuer à la mise en oeuvre de mesures destinées à enrayer la crise. Comme nous le verrons la réponse institutionnelle ne s'est pas faite attendre, incarnée sur le terrain par la
Force Internationale d'Assistance et de Sécurité . Il va néanmoins falloir trois ans après les accords de Bonn pour songer à dresser un bilan à la fois ponctuel et prospectif de la situation.
Cette analyse se doit d'être rigoureuse, car les expériences passées des Nations unies dans ce domaine ont montré que la gestion de l'après crise n'exclut en rien à tout moment la résurgence de la crise elle-même.
Ainsi les Nations unies fortes de leurs expériences envisageront la gestion de l'après crise afghane par une réponse institutionnelle affirmée (I) qui conduira à plus long terme à l'extension du mandat de l'ISAF dont la pertinence reste à évaluer (II).
[...] Annexe I FIAS ou ISAF le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace pour la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. La CEDEAO constitue une organisation régionale au sens du Chapitre VIII de la Charte des Nations unies. Notamment par l'adoption de la résolution 788 de 1992, contestée en raison du caractère non coercitif de l'intervention militaire. En Bosnie-Herzégovine en 1996 Concept contesté, les Etats refusant expressément que le cas du Kosovo fasse office de précédent. [...]
[...] Nations Unies S/RES/1386 (2001) Conseil de sécurité Distr. générale 20 décembre 2001 Résolution 1386 (2001) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 4443e séance, le 20 décembre 2001 Le Conseil de sécurité, Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l'Afghanistan, en particulier les résolutions 1378 (2001) du 14 novembre 2001 et 1383 (2001) du 6 décembre 2001, Appuyant l'action internationale entreprise pour extirper le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies, et réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001, Se félicitant de l'évolution de la situation en Afghanistan, qui permettra à tous les Afghans, affranchis de l'oppression et de la terreur, de jouir de leurs droits et de leurs libertés inaliénables, Conscient que c'est aux Afghans eux-mêmes que revient la responsabilité d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre dans tout le pays, Réaffirmant qu'il a fait sien l'Accord sur les arrangements provisoires applicables à l'Afghanistan en attendant le rétablissement d'institutions étatiques permanentes, signé à Bonn le 5 décembre 2001 (S/2001/1154) (l'« Accord de Bonn Prenant acte de la demande adressée au Conseil de sécurité au paragraphe 3 de l'annexe I à l'Accord de Bonn d'envisager le déploiement rapide en Afghanistan d'une force de sécurité internationale et du compte rendu que le Représentant spécial du Secrétaire général a fait le 14 décembre 2001 sur ses entretiens avec les autorités afghanes, au cours desquels celles-ci ont dit se féliciter du déploiement en Afghanistan d'une force internationale de sécurité autorisée par les Nations Unies, Prenant acte de la lettre du 19 décembre 2001, adressée au Président du Conseil de sécurité par M. [...]
[...] Le 12 septembre 2001 le Conseil de sécurité s'est réuni en urgence et a adopté la résolution 1368 dans laquelle il se déclare prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre aux attaques terroristes et pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes D'autres résolutions (1373 et 1377) seront adoptées pour que les Etats prennent des mesures pour combattre le terrorisme. En raison du refus des Taliban de répondre aux injonctions américaines, les Etats-Unis ont invoqué leur droit de légitime défense pour intervenir militairement en Afghanistan avec l'opération Enduring Freedom le 7 octobre 2001. Le régime des Taliban est vaincu le 12 novembre. Deux jours plus tard, la résolution 1378 permet la création d'une administration de transition multiethnique, représentant le peuple afghan et devant conduire à la formation d'un gouvernement. [...]
[...] La deuxième phase d'expansion de l'ISAF envisage un déploiement de la force multinationale à l'ouest. Il s'agit d'établir de nouveaux PRTs et d'incorporer les PRTs existants, actuellement placées sous commandement de l'opération Enduring Freedom. L'ISAF doit également prévenir la montée des violences préélectorales, contrôler le profil des candidats aux diverses élections, renforcer l'administration locale et lutter contre la corruption généralisée des fonctionnaires. Cette nouvelle phase menée en hiver et dans des régions montagneuses risque de compliquer le déploiement de la force multinationale. [...]
[...] Initialement placée sous commandement rotatif tous les six mois, le Royaume- Uni (le 20 décembre 2001), puis la Turquie (le 20 juin 2002 en vertu de la résolution 1413 du Conseil de sécurité des Nations unies), puis les Pays- Bas et l'Allemagne avec la résolution 1444 ont respectivement constitué les nations cadres de la coalition[14]. Le commandement rotatif n'était cependant pas une solution satisfaisante. Il fallait trouver tous les six mois un nouveau chef de file et surmonter les difficultés liées à la mise en place d'un nouveau quartier général dans un environnement complexe. L'ISAF est placée sous le commandement et la coordination de l'OTAN en août. C'est la première fois en cinquante-quatre ans que cette organisation régionale lance une mission en dehors de l'Europe. [...]
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