Le poids de l'énergie dans le développement économique est tel que la forte croissance des Trente Glorieuses (1945 à 1975), puis l'envol économique de pays émergents ont suscité des inquiétudes sur les réserves disponibles et sur le manque de ressources : c'est le cas du rapport Meadows (The limits to growth), rédigé en 1972, qui exprime de telles craintes au nom du Club de Rome, groupe d'économistes qui analysent la croissance économique de l'époque.
Depuis le sommet de Rio de Janeiro s'est ajoutée la notion de développement durable, insistant sur la nécessité de ne pas épuiser les ressources énergétiques pour assurer l'avenir, et intégrant la préoccupation climatique. La quête de la richesse et de la puissance par les États s'appuie sur la centralité énergétique du pétrole, vue plus haut, et sur la déforestation. Cette dernière a pour seconde cause, après l'agriculture sur brûlis, l'utilisation du bois-chauffage, essentiel dans les campagnes et dans les agglomérations en croissance exponentielle du Sud.
C'est là un enjeu éminemment géopolitique qui a de fortes conséquences écologiques, dont la plus générale est le réchauffement climatique, aux effets secondaires très nombreux et encore mal connus. Or ces derniers ont fait leur entrée sur la scène des relations internationales. Ils posent des questions de coopération, voire de gouvernance, et s'insèrent dans l'évolution plus générale de la mondialisation. Les conséquences sensibles sur les territoires et les populations soulèvent de nouveaux enjeux géopolitiques, dont celui du statut des réfugiés climatiques et de la responsabilité internationale des États émetteurs de gaz à effet de serre.
[...] Le quartier est autosuffisant en énergie, est doté de voitures électriques de location et de jardins suspendus sur les toits et aux balcons. BedZed consomme d'énergie en moins qu'une ville construite à la même époque. En Forêt-Noire allemande, le quartier Vauban est devenu l'attraction de Fribourg. Construit sur les 38 hectares de l'ancienne base militaire française démantelée dans la décennie 1990, il abrite habitants. L'éco quartier est alimenté par les panneaux solaires et la circulation comprend vélos et voitures au gaz que l'on peut louer pour un euro de l'heure. [...]
[...] La teneur de l'air a augmenté de depuis le début de l'industrialisation. Chaque année sont émises par l'homme 7 gigatonnes ou milliards de tonnes de carbone dont 2 à 3 Gt sont repris par la végétation grâce à la photosynthèse : les 5 Gt restantes sont source d'effet de serre additionnel. Chaque habitant en produit en moyenne 4 à 5 tonnes par an. Derrière cette moyenne se cachent de fortes disparités : les pays producteurs de pétrole et les pays industrialisés en produisent de 8 à 54 tonnes par personne, avec 11,1 t par personne dans l'OCDE, moins de 2 tonnes pour les pays pauvres. [...]
[...] Là encore, les évaluations divergent. Pour fournir l'ensemble de l'énergie utilisée pour les transports en France, il faudrait mobiliser, selon les estimations, entre le quart et la totalité du territoire (en retenant 1 ha fournissant 1 tep, pour une consommation de 55 Mtep pour les transports). La part des biocarburants ne pourrait dépasser les 5 à des transports. La solution passe probablement par le développement d'autres biocarburants que ceux qui sont produits à partir de la canne ou de la betterave à sucre, du blé, maïs, pomme de terre, soja, tournesol ou huile de colza. [...]
[...] Comment sera alors payée l'addition ? Compte tenu du niveau des réserves mondiales, de leur répartition et de l'augmentation de la consommation mondiale, le baril à 60 dollars est atteint en 2005 et le baril à 90 dollars (minimum) est prévisible à l'horizon 2010. Rappelons en effet qu'entre 2005 et 2010, les réserves occidentales et nord- américaines seront pratiquement épuisées, ce qui implique un doublement de la production du Moyen-Orient. Les projections faites sur de nouvelles découvertes restent théoriques et la vérité sur les réserves réelles reste masquée, car les Majors veulent maintenir la pression sur les producteurs, tant que cela reste possible : au risque d'une crise majeure, si la pénurie s'installe brusquement. [...]
[...] Comme nous l'avons vu précédemment, les richesses et la force de l'Etat Poutinien tendent à en faire une énergocratie ou une superpuissance énergétique dans les relations internationales. Deux aspects viennent limiter le bénéfice retiré par la Russie de ses richesses. Le premier est qu'elle gaspille son énergie par une consommation mal contrôlée, héritage de l'ère soviétique. Le gaz pourrait être davantage exporté au prix fort au lieu de servir à une consommation locale excessive à un prix très inférieur au marché mondial. Les énergies renouvelables pourraient se substituer en partie et libérer autant pour l'exportation rentable. [...]
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