Les Touaregs, appelés couramment « Hommes Bleus » par les Français, occupent une vaste région qui étend ses limites à la fois sur le Sahara et le Sahel. On les identifie par l'appartenance à une même culture et l'utilisation d'une même langue (le tamasheq) plus que par la référence à une unité politique précoloniale qu'ils ne sont jamais parvenus à réaliser. Ce peuple se divise en plusieurs grandes entités qui évoluent à présent au sein de différents Etats-Nations (l'Algérie, la Libye, le Mali, le Burkina Faso et le Niger). Au Niger, on distingue trois grandes zones de peuplement touareg : le massif de l'Aïr avec les Kel Aïr qui sont placés sous l'autorité du sultan d'Agadez, la région de Tchin-Tabaraden avec les Oulliminden Kel Dinnik et le Damergou avec les Kel Gress et les Imuzzurag de Tanout. Ces Touaregs nigériens représentent plus de 800 000 personnes dans un pays comptant plus de 8 millions d'habitants (soit environ 10% de la population nigérienne). Son aire de peuplement couvre le département d'Agadez qui est le plus vaste du Niger (635 000 km2), composé de vastes étendues à très faible densité humaine (moins d'un habitant au km2) et à la pluviométrie limitée, empêchant toute activité agricole, mais autorisant l'élevage.
[...] En effet, comment créer, quasiment ex-nihilo, un sentiment d'appartenance national si les écarts de niveau de vie et d'aides directes sont importants entre les différentes régions. L'aide du FIDES, évoquée précédemment, illustre la non prise en compte des différentes réalités au Niger en terme de climat, de savoir faire et de besoin. En effet, le FIDES avait décidé d'un grand plan de développement économique par l'agriculture et notamment par l'arachide et le coton, des cultures improbables au nord, ce qui laissa la région d'Agadez loin d'une voie (non pas royale mais sinueuse) vers un développement économique. [...]
[...] Ces jeunes exilés, frustrés par le sentiment d'abandon de leur nation nigérienne et malienne, apprirent le métier des armes en Libye ainsi qu'une formation idéologique axée sur l'appartenance à la nation arabe et sur l'importance de la langue et de la civilisation arabes. Il faut ici signaler l'attitude de la Libye envers les populations sahariennes, en particulier les Touaregs du Niger et du Mali. En effet, dès son arrivée au pouvoir en 1969, le Colonel Kadhafi a affiché ses visées expansionnistes et son influence a été grandissante au sein des minorités sahariennes, qui constituaient pour lui un puissant moyen de pression sur les autorités nigériennes. [...]
[...] On peut donc se demander, au regard de ses conséquences et de ses aboutissements (presque nuls), si la rébellion a servi ou plutôt desservi la population touarègue, qui rencontre encore aujourd'hui des difficultés pour se reconstruire et s'intégrer. Ainsi certains Touaregs considèrent que la rébellion s'est achevée sans gloire. On a cessé le mouvement sous la pression des populations. Il y avait trop de souffrances. On n'a finalement pas obtenu grand chose. Si on a l'intégration de quelques anciens combattants ce sera déjà pas mal. [...]
[...] La géopolitique touareg Table des matières Introduction I. Remise en question du territoire touareg avec la pénétration coloniale 4 A. Concept de nomadisme et de territoire 4 B. La difficile pénétration coloniale 5 C. L'Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) 6 II. Le tournant de l'indépendance 8 A. [...]
[...] La révolte la plus sanglante fut celle des Senousistes menée par Kaosen Ag Wantiggida qui se termina en 1920 faisant plus de 1000 morts et laissant la société touarègue désorganisée et économiquement ruinée (perte importante du cheptel). La France continuait malgré tout à vouloir installer sa domination, réglementant les déplacements de chacune des organisations sociopolitiques à des territoires précis, affectant fortement le commerce transsaharien dont les Touaregs étaient les guides et les caravaniers. Un des aspects le plus évocateur sur les difficultés d'intégration du peuple touareg dans la culture universelle amenée par le colonisateur fut la scolarisation. [...]
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