Les critiques à l'égard du plan Colombie sont beaucoup plus nombreuses et virulentes que ses succès. Ainsi, ce plan, dont l'essentiel n'a consisté qu'à renforcer l'armée colombienne et à asseoir davantage les positions américaines en Colombie, a rapidement causé la fin des fragiles pourparlers de paix engagés avec les guérillas marxistes et les FARC. En outre, l'arrivée massive d'avions de fumigation en 2000 a entraîné l'augmentation du nombre de maladies, des déplacements de population et la destruction massive des cultures légales.
Par ailleurs, le plan Colombie comprenait aussi des programmes de développement alternatif dans le Putumayo. Toutefois, le plan Colombie a accordé beaucoup moins d'importance aux programmes de ce type qu'aux fumigations aériennes. Par conséquent, presque la totalité des projets alternatifs mis en œuvre dans le Putumayo ont échoué, souvent avant même qu'ils aient pu avoir un impact positif sur les communautés locales.
Une grande majorité d'experts considèrent le plan Colombie comme un échec, et cet échec a conduit le gouvernement des États-Unis à concevoir et mettre en marche l'Initiative régionale andine, rejetée par le Venezuela. Cette initiative montre, au-delà de l'échec du Plan, de quelle façon le conflit interne colombien commence à constituer un sérieux danger pour la stabilité économique, politique, sociale régionale. En effet, les zones frontalières de Colombie, difficiles à contrôler de par leur superficie et topographie, sont utilisées facilement pour le trafic de drogue, d'armes et sont des lieux privilégiés de repos pour les groupes armés illégaux.
Néanmoins, l'échec dans la réalisation des objectifs fixés dans le plan Colombie ne saurait être uniquement imputé à la conception de ce plan. En effet, il convient de voir que derrière ces objectifs se cache un certain nombre d'enjeux géopolitiques essentiels pour les acteurs étatiques du plan Colombie que sont les États-Unis et la Colombie.
[...] MM les sénateurs Dewine, Grassley et Coverdell. Quatrième plus grande compagnie pétrolière américaine, elle opère en Colombie depuis les années 70 et est tristement célèbre pour le massacre de Caño Limòn, où 17 civils furent après que l'armée colombienne a bombardé un village suite aux informations fournit par l'Occidental Petroleum selon lesquels des guérilleros des FARC s'y trouvaient. Doug Stokes est professeur de politique et Relations Internationales de l'université de Kent, les propos sont tirés de son ouvrage intitulé America's Other War : Terrorizing Colombia. [...]
[...] Document intitulé Presidential Decision Directive PDD-73. Il s'agit de décrets présidentiels sur des sujets ayant trait à la sécurité nationale. Autodefensas Unidas de Colombia ou Autodéfenses Unies de Colombie : principal groupe paramilitaire d'extrême droite. Attorney Général des Etats-Unis pendant le premier mandat de Georges W. Bush Résolution disponible à l'adresse suivante : http://thomas.loc.gov/cgi- bin/query/D?c107:2:./temp/~c107j7F6WX:: Les Etats-Unis étant intervenus pour soutenir la junte militaire d'extrême droite contre la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de libération nationale. [...]
[...] Une fois de plus, l'exemple du Salvador montre qu'il fallut 12 ans et près de deux milliards de dollars d'aide militaire pour parvenir à une impasse, après que les combats aient fait morts et près d'un million d'exilés. L'un des objectifs principaux de la politique américaine se doit donc d'être l'évitement d'un tel désastre, surtout dans un pays de la taille de la Colombie. Conclusion Le Plan Colombie, appelé " Plan pour la paix, la prospérité et le renforcement de l'État s'est étendu de 1999 à 2005. Officiellement, il visait à mettre fin au trafic de la drogue. [...]
[...] La Phase de consolidation du Plan Colombie (PCCP), est maintenant en cours (plan 2006-2010). Les États-Unis et la Colombie décident de poursuivre dans la même voie et de consolider les " acquis " du Plan Colombie sur quatre aspects : combat contre le terrorisme, le narcotrafic et le crime organisé international; réactivation économique et sociale ; renforcement des institutions et du système judiciaire ; démobilisation des groupes armés illégaux et réintégration de leurs membres. Les États-Unis offrent également du soutien à la Colombie via l'Andean Counterdrug Initiative ACI (éradication et interdiction des cultures de coca - hectares fumigés en 2005), le programme Foreign Military Financing - FMF, International Military Education Training - IMET (entraînement des forces militaires colombiennes), Non-Proliferation, Anti- Terrorism, Demining and Related Programs - NADR (contre trafic illégal d'arme, pour l'AKI - Anti-Kidnapping Initiative: équipement et entraînement du Grupos de Acción Unificada por la Libertad Personal - GAULA). [...]
[...] Cette prise de contrôle est d'autant plus facilitée par leur implantation déjà importante suite à la libéralisation des marchés et des capitaux et aux vagues de privatisations impulsées par le FMI. Ainsi, elles possèdent par exemple 85% de la propriété des entreprises publiques d'électricité, acquises à des prix dérisoires de l'entreprise d'énergie de Bogota ayant été vendue 2800 millions de dollars, un tiers de la valeur réelle. Donc, lorsque ces sénateurs parlent ouvertement d'exploitations pétrolières en Colombie, leurs voix font échos à celles du Vice-président de la Occidental Petroleum Company[11], qui demande que le Plan Colombie ne se concentre pas seulement sur le Putumayo, l'entreprise étant prête à commencer ses opérations dans le nord du pays. [...]
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