Géographiquement, le golfe arabo-persique est une étendue d'eau d'environ 233 000km², large de quelque trois cents kilomètres, il s'allonge sur près de 1000 km entre la péninsule arabique et l'Iran, avec une orientation du sud-est vers le nord-ouest. Avant de s'ouvrir sur l'océan Indien au sud-est, le golfe se rétrécit au niveau du détroit d'Ormuz, point stratégique de la région, et seule sortie navigable du golfe en direction de la haute mer. Évidemment, notre étude ne va pas se limiter à cette étendue d'eau, mais à l'ensemble qu'elle forme avec les pays ayant un littoral sur ce golfe. Ainsi, les pays pris en compte dans notre étude sont l'Iran au nord-est, l'Irak et le Koweït au nord-ouest, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et le Sultanat d'Oman à l'ouest et au sud du golfe. Ces pays, et l'Arabie Saoudite au premier plan, abritent les plus grandes réserves de pétrole au monde, et disposent aussi d'importantes ressources gazières.
À l'aéroport international de Dubaï, un passager iranien ayant un document, une carte ou un livre avec l'appellation « Golfe Persique » risque de se faire arrêter. La simple dénomination du « Golfe Persique » est une source de conflit permanent entre les pays arabes et l'Iran. Officiellement, l'appellation est « Golfe Perse » par rapport à l'ancien Empire perse, qui est le seul à avoir un jour contrôlé les deux rives, mais dans les pays et les médias arabes, il s'agit du golfe arabe. Ainsi par souci d'équité, nous avons décidé de le dénommer dans notre étude le Golfe. La confrontation entre les deux rives autour de l'appellation de l'étendue d'eau qui les sépare est révélatrice de rivalités plus profondes, d'antagonismes anciens, qui perdurent encore aujourd'hui.
L'échiquier politique et stratégique de la région a été bouleversé par une succession d'évènements depuis 1979 et la révolution iranienne, suivie de la double guerre du Golfe. Plus récemment la lutte antiterroriste, l'intervention armée en Irak en 2003, et la question du nucléaire Iranien ont de nouveau eu de fortes répercussions sur les dynamiques géopolitiques de la région.
[...] Sur la péninsule, le dialogue régional a primé sur la confrontation et les contentieux frontaliers qui existaient avant dans le golfe ont été réglés de manière diplomatique, donnant à cette grande région située au sud, sud-ouest du Golfe, une certaine image de stabilité. Une des solutions répandues dans la péninsule arabique, pour le règlement des différends, a été la création de zones neutres, où aucun des pays concernés n'a plus de souveraineté que l'autre, et où l'exploitation des hydrocarbures est partagée. On peut citer à titre d'exemple la zone neutre entre Koweït et l'Arabie Saoudite. [...]
[...] Le poids réel du golfe sur la scène internationale a l'air relativement faible. Il s'agit en réalité plus de l'action esseulée de chaque état dans des stratégies extérieures que l'influence d'un bloc unifié. La découverte du pétrole au début du 20e siècle dans le Golfe, et l'importance des réserves, a conféré à la région une place capitale dans le système monde. Cette ressource stratégique est une clé de compréhension des convoitises, contentieux et conflits territoriaux qui ont secoué et secouent encore la région. [...]
[...] Les états du golfe affichent leur volonté de s'émanciper de la tutelle saoudienne, notamment en multipliant les accords bilatéraux avec les Etats- Unis ce qui a tendance à ne pas plaire au royaume saoudien. L'intégration régionale de la péninsule arabique, à travers le CCG qui avait pour prétention économico-politique de faire un modèle proche de celui de l'UE, est freinée par ces nouvelles dynamiques de contestation. Le sommet annuel du CCG se transforme alors en un sommet boycotté par des acteurs régionaux mécontents. On peut néanmoins comprendre la volonté des pétromonarchies, de ne pas se laisser dominer par l'Arabie. [...]
[...] La simple dénomination du Golfe Persique» est une source de conflit permanent entre les pays arabes et l'Iran. Officiellement, l'appellation est Golfe Perse par rapport à l'ancien Empire perse, qui est le seul à avoir un jour contrôlé les deux rives, mais dans les pays et les médias arabes, il s'agit du golfe arabe. Ainsi par souci d'équité, nous avons décidé de le dénommer dans notre étude le Golfe. La confrontation entre les deux rives autour de l'appellation de l'étendue d'eau qui les sépare est révélatrice de rivalités plus profondes, d'antagonismes anciens, qui perdurent encore aujourd'hui. [...]
[...] - Et enfin, quelles sont les relations du Golfe avec le reste du monde? Notre raisonnement s'articulera donc en trois parties. Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l'importance des ressources stratégiques, à leur rôle dans le choix des acteurs, et aux contentieux frontaliers. Ensuite, nous verrons que l'instabilité chronique liée aux conflits d'intérêts et aux rivalités hégémoniques a entrainé la mise en place de politique sécuritaire et une militarisation de l'espace. Enfin, nous étudierons la place prépondérante de la stratégie américaine dans cette politique sécuritaire, mais aussi la montée en puissance des interrelations entre le Golfe et l'Asie, et le poids de cette région sur la scène internationale. [...]
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