Pour Paul Valéry, l'homme ne cesse d'osciller entre ordre et désordre : le premier l'ennuie, le second l'effraie. Tout ordre est fragile, précaire. Lorsqu'il se met en place, porté par le vent de l'histoire ou tout simplement par une puissance hégémonique.
« Guerre, de tout est père, et de tout roi ; les uns, elle les désigne comme dieux, les autres comme hommes ; des uns, elle fait des esclaves, des autres des hommes libres » ; « Nul homme n'est assez dénué de raison pour préférer la guerre à la paix ; en temps de paix, les fils ensevelissent leurs pères ; en temps de guerre, les pères ensevelissent leurs fils ».
Mieux que de longs discours, ces citations de Héraclite et Hérodote résument parfaitement la problématique de la guerre. Phénomène fondamental des relations internationales, la guerre suscite les opinions les plus contrastées et les plus passionnées : d'un côté l'opposition est permanente entre le constat empirique de l'omniprésence de la guerre et l'incompréhension normativité de cette ubiquité ; de l'autre les observateurs annonçant qui le « bel avenir de la guerre » (P. Delmas) qui « l'obsolescence des guerres » (J. Mueller).
La vie de la société internationale a toujours oscillé entre la pacification et la violence. Alors que le dernier quart du XXe siècle voyait disparaître la colonisation, l'apartheid et la guerre froide, le début du XXIe est toujours marqué par la violence internationale, que traduit l'existence d'une trentaine de conflits armés, internationaux ou non, médiatisés ou non. La « communauté internationale » a tenté d'apporter des réponses préventives et répressives à ces phénomènes de violence, qu'il faut d'abord tenter de cerner. C'est ainsi que l'étude de la géopolitique des conflits nous conduira à étudier les causes des conflits (I) et les classifications des conflits (II).
[...] La guerre de libération nationale Assimilés à des conflits armés internationaux, seuls certains conflits obéissent à la qualification de guerre de libération nationale : il s'agit des luttes armées menées par un peuple contre la domination coloniale, l'occupation étrangère, les régimes racistes. Aucun niveau d'intensité de la lutte de libération n'est requis comme seuil d'application des règles pertinentes. Seules comptent l'existence d'un mouvement de libération nationale suffisamment organisé, structuré et représentatif du peuple au nom duquel est menée la guerre et l'obligation pour le mouvement de libération nationale de souscrire au mécanisme particulier d'adhésion prévu par l'article 96-3 du premier Protocole de 1977. [...]
[...] En effet, les causes sont d'autres, et infiniment plus variées. Ces nouveaux conflits surviennent au sein d'Etats en voie de désintégration, conséquence d'une décolonisation mal faite et de frontières artificielles, comme celles de l'Afrique noire et de certaines Républiques de l'ex-URSS. La population, délaissée par le pouvoir central, a alors tendance au repli identitaire dans le cadre de minorités ethniques ou religieuses ; de plus, l'existence d'un régime politique non démocratique exacerbe les frustrations nationalitaires. Enfin, dernier facteur explicatif, la volonté politique de certains dirigeants d'instrumentaliser les différentes ethniques, religieuses ou communautaires, au point d'aboutir au génocide Tutsi au Rwanda ou au nettoyage ethnique dans les Balkans. [...]
[...] La communauté internationale a tenté d'apporter des réponses préventives et répressives à ces phénomènes de violence, qu'il faut d'abord tenter de cerner. C'est ainsi que l'étude de la géopolitique des conflits nous conduira à étudier les causes des conflits et les classifications des conflits (II). Les causes de conflits La permanence des conflits s'explique par des causes politiques et par des causes culturelles Les causes politiques des conflits La souveraineté des Etats et l'inégalité des Etats et la nature des régimes politiques sont des causes politiques de l'existence des conflits. [...]
[...] Et si ce n'est pas possible qui interviennent seuls (avec le Royaume Uni), sans l'accord des Nations unies. Les causes culturelles La contradiction des valeurs entre des peuples ayant une identité culturelle marquée, conduit à une hostilité qu'il ne faut pas sous estimer. Les religions et les différents intégrismes justifient la violence au nom du sacré, à l'image des conflits dans les Balkans, au Moyen Orient, voire dans certains Etats de l'ex-URSS. Les conflits identitaires et les conflits déstructurés sont rangés sous l'appellation de nouveaux conflits On peut imputer la multiplication des conflits infra étatiques d'un côté, à la fin de la guerre froide qui aurait permis aux haines séculaires de se libérer, et de l'autre, à la mondialisation dont l'inévitable homogénéisation aurait fait resurgir les diversités identitaires. [...]
[...] ) tout en étant ignorés en tant que tels par le droit conventionnel humanitaire. Un conflit interne s'internationalise à partir du moment où un Etat tiers intervient en laissant ses agents participer aux hostilités. Depuis l'arrêt de la CIJ dans l'affaire des activités militaires au Nicaragua (27 juin 1986), le niveau d'intervention requis pour l'internationalisation du conflit est peu élevé : l'envoi de fonds, d'équipements ou de conseillers suffit ; pour la Cour de La Haye. Le conflit armé non international La multiplication des conflits armés non internationaux dans la seconde moitié du vingtième siècle est due, à la fois, au blocage stratégique induit par la dissuasion nucléaire, et à la montée sans précédent des pulsions communautaires dans des Etats multinationaux, qui sont devenus alors victimes de pulsions de morcellement, de conflits identitaires de guerres civiles. [...]
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