Si l'on se réfère tout d'abord à la définition de la géopolitique, on découvre qu'il s'agit d'une méthode particulière qui repère, identifie et analyse les phénomènes conflictuels, les stratégies offensives ou défensives centrées sur la possession d'un territoire, sous les triples regards des influences du milieu géographique, pris au sens physique comme humain, des arguments politiques des protagonistes du conflit, et des tendances lourdes de l'histoire. Dans
les différentes situations où l'on parle de géopolitique aujourd'hui, il s'agit en fait
essentiellement de conflits de pouvoir sur des territoires et sur les hommes qui s'y trouvent. Dans ces confrontations de forces politiques, chacun des belligérants choisit dans le champ de l'histoire et de la géographie les événements ou les configurations, qu'elles soient cartographiques, culturelles ou sentimentales, qui justifient au mieux ses intérêts et ses revendications.
C'est en ce sens que traiter la question de la géopolitique de la Chine n'est pas une mince
affaire ; pour comprendre ses stratégies actuelles, il faut tenir compte de son histoire : cet empire autocentré, cet « Empire du milieu » que ses dirigeants ont très souvent considéré comme unique, a été un grand pays, a eu autrefois bien évidemment des voisins ; il a subi des pressions, il a été souvent menacé et quelque fois conquis, il a été influencé, il a été un allié pour certains, un ennemi pour d'autres, il a connu des crises internes. La Chine, et l'Asie dans sa globalité, ont pu être autrefois reléguées à un stade de développement inférieur à celui des économies capitalistes occidentales considérées comme le stade avancé de l'histoire mondiale. Cette vision est aujourd'hui balayée, et pour cause. Avec 1,3 milliards d'habitants, 9% de
croissance annuelle, la Chine est au centre des préoccupations, effraie et défraye les chroniques. « Chine, méga puissance », « Pékin s'impose » sont des titres récents d'articles de presse on ne peut plus révélateurs…
Ce dossier a ainsi pour objet d'éclaircir les stratégies géopolitiques de la Chine, que l'on
connaît malheureusement aujourd'hui essentiellement au travers de son économie que l'on dit agressive et de ses bas salaires tant décriés, soi disant pour partie responsable de la crise économique en Europe. La Chine, c'est sans conteste un futur géant économique, mais c'est aussi une puissance très influente en Asie, et dans une moindre mesure pour le moment, dans le monde.
Une première partie effectuera un rappel historique d'une Chine qui se « libère » des influences. Nous verrons dans un second temps qu'elle joue un rôle essentiel sur le continent asiatique, et dans un troisième temps nous analyserons sa stratégie d'un point de vue mondial.
[...] Tout en reconnaissant que la décision finale se trouve entre les mains de l'Union africaine, le pays soutient par ailleurs publiquement les trois candidats africains (Nigeria, Afrique du Sud et Egypte) à un siège de permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Un nouveau grand bond en avant commercial s'annonce enfin d'ici 2006, avec le lancement du Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique, qui concerne le secteur privé et dont Pékin devrait être le premier bénéficiaire. Pékin se comporte désormais comme n'importe quelle autre puissance soucieuse de ses intérêts bien compris. [...]
[...] De toute façon, le Parti Communiste Chinois ne voyait pas d'autre modèle crédible d'industrialisation adapté à leur pays. Pour plusieurs années, la République populaire de Chine apparut comme un satellite de l'Union soviétique et soumise à sa tutelle. Des réserves perçaient pourtant au sein du PCC, témoin l'élimination en 1954 de Gao Gang, le patron d'une Manchourie adossée à l'Union soviétique, considéré comme trop lié aux Soviétiques. Pour finalement gagner plus d'indépendance A partir de 1954, la Chine sortit partiellement de son isolement en s'affichant comme le champion du groupe afro-asiatique et de ce qu'on allait appeler le Tiers Monde, rôle illustré lors de la conférence de Bandung en 1955. [...]
[...] A cet égard, le poids de la Chine dans les troubles qui affectent l'ensemble des provinces du Nord Est de l'Inde (les Sept Sœurs) n'est pas nul . Ces régions prolongent l'union indienne après le goulot d'étranglement formé par le nord du Bangladesh et le sud du Bhoutan vers la Birmanie et le Tibet. Elles sont peuplées de tribus tibéto-birmanes ou thaïe et de populations bengalies qui sont travaillées par des micronationalismes et des régionalismes qui s'appuient sur des rivalités tribales et religieuses complexes mais qui sont toutes soudées dans un sentiment anti-indien. [...]
[...] En 2003, elle a été le premier acheteur au monde de ciment (elle en a importé de la production mondiale), de charbon (40 d'acier (25 de nickel (25 et d'aluminium (14 et le deuxième importateur de pétrole après les Etats-Unis. Ces achats massifs ont provoqué une explosion des prix sur les marchés. En particulier de ceux du pétrole. Admise au sein de l'Organisation mondiale du commerce en 2001, la Chine est désormais l'une des plus grandes économies du monde, la 6ème après les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. [...]
[...] Et il ajoute: Chine, en dépensant beaucoup plus pour sa défense qu'elle ne le reconnaît officiellement, met en danger l'équilibre des forces en Asie». Il est vrai qu'en termes d'effectifs, même si elle a fait l'expérience d'allègements successifs, l'Armée populaire de libération est la première armée du monde: 2,3 millions d'hommes - et femmes qui ont un nouveau statut de fonctionnaire, avec sécurité sociale, un effort sur les salaires et la formation, des unités restructurées, un matériel en cours de renouvellement, avec par exemple une nouvelle génération de chars. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture