Dix à douze pour cent des musulmans sont des chiites. Cette minorité religieuse a été propulsée sur le devant de la scène mondiale suite aux nombreux conflits du Proche-Orient, comme la révolution islamique en Iran ou la guerre civile libanaise. Il n'est pas, en effet, de conflit dans la zone qui s'étend du Liban au Pakistan et du Tadjikistan au Emirats du Golfe qui n'implique comme l'un des acteurs principaux, les chiites. Ce qui justifie la prise en compte du chiisme comme d'un puissant facteur de déstabilisation du monde est aussi le fait que la zone du Golfe Persique où gisent les trois quarts des réserves pétrolifères du monde est peuplée par soixante-dix pour cent de chiites.
C'est surtout le triomphe du chiisme iranien qui a permis à de nombreuses communautés chiites de sortir de leur léthargie. Aussi, pour comprendre quelles sont les ambitions de cette minorité musulmane faut-il se pencher sur les spécificités qui constituent la réalité de cette religion, son histoire, ses facettes multiples et les problèmes identitaires que pose son éparpillement géographique
[...] La révolution islamique en Iran 1. Singularité de la situation iranienne L'expérience iranienne est singulière. En effet, bien avant la révolution islamique de Kohmeyni de 1979, le chiisme constituait en Iran la religion d'Etat et ce depuis le XVIème siècle. La dynastie des séfévides imposa à cette époque le chiisme duodécimain à l'ensemble de l'empire perse même si celui-ci était en grande partie sunnite. Progressivement, le chiisme s'est assimilé à l'iranité grâce à un clergé très puissant et très structuré qui encadrait la population iranienne. [...]
[...] Il n'existe par exemple aucun lien entre la révolution islamique iranienne et la communauté chiite turque appelée alévis. En effet, les alévis, qui représentent un quart de la population turque, sont très attachés à la culture et à la langue turque. Ils ont même les défenseurs du kemalisme, de la république laïque instaurée par Ataturk car elle formait un rempart efficace contre les persécuteurs sunnites. Ainsi, les alévis se retrouvent dans les milieux nationalistes turcs de gauche tout en s'opposant aux islamistes turques sunnites. [...]
[...] Ainsi, on observe, ce que François Thual appelle une dialectique du renforcement de l'Etat-nation par le renforcement du chiisme. Le panchiisme iranien a pour but non seulement de coordonner les communautés chiites au sein du monde musulman dans une perspective d'islamisation générale du monde mais aussi de renforcer les positions de l'Etat-nation iranien comme acteur régional. Cependant, l'Etat-nation n'est qu'une étape qu'il s'agit de dépasser en vue d'une communauté islamique générale. Dès lors, l'on comprend que la révolution islamique en Iran ait constitué le chiisme en l'un des éléments essentiel de la géopolitique internationale. [...]
[...] Géopolitique du chiisme Introduction Dix à douze pourcent des musulmans sont des chiites. Cette minorité religieuse a été propulsée sur le devant de la scène mondiale suite aux nombreux conflits du Proche-Orient, comme la révolution islamique en Iran ou la guerre civile libanaise. Il n'est pas, en effet, de conflit dans la zone qui s'étend du Liban au Pakistan et du Tadjikistan au Emirats du Golfe qui n'implique comme l'un des acteurs principaux, les chiites. Ce qui justifie la prise en compte du chiisme comme d'un puissant facteur de déstabilisation du monde est aussi le fait que la zone du Golfe Persique où gisent les trois quarts des réserves pétrolifères du monde est peuplée par soixante-dix pourcent de chiites. [...]
[...] Qu'est-ce que le chiisme ? 1. Le chiisme, une religion des minorités, une vision prophétique, un message révolutionnaire Le chiisme a été depuis son origine une religion d'exclus, de persécutés. Le chiites représentent environ 12% de la communauté musulmane soit environ 100 millions de personnes dont 35 millions en Iran où ils constituent 98% de la population. Ils sont souvent désignés sous le terme de légitimistes de l'Islam et s'opposent au courant sunnite qui est majoritaire. Alors que les sunnites, fidèles à la tradition du prophète et des quatre premiers califes estiment que la prophétie de Mahomet a scellé à tout jamais la révélation- les califes n'étant que les commandeurs des croyants investis par les hommes de pouvoir politique et religieux- les chiites considèrent les califes comme des usurpateurs. [...]
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