Le Front populaire, Algerie, montée du nationalisme, mouvements antiparlementaires et antibolcheviques, Front Populaire, abrogation du code de l'indig
En Europe et en France, la crise des années 1930 entraîne une forte poussée de l'extrême droite. Face à cette montée du nationalisme, et à la suite des émeutes de février 1934, les partis politiques de gauche décident de former une grande coalition. En effet, la SFIO de Léon BLUM, le PCF représenté par Maurice THOREZ et le parti radical de gauche s'allièrent pour faire barrage à ceux qui menaçaient la République. Les mouvements antiparlementaires et anti-bolcheviques eurent des positions très fermes en ce qui concernait l'Algérie. Les nationalistes français étaient farouchement opposés à toute émancipation des peuples indigènes en général, ceux d'Algérie en particulier. L'alliance des partis de gauche appelés le « Front populaire » (terme qui voit le jour en 1934 suite à la rédaction d'un article dans l'Humanité par Maurice THOREZ) va élaborer un programme de réformes sociales qui comprend également des mesures pour les indigènes d'Algérie. Le projet politique du Front populaire préconisait « d'humaniser » un système oppressif en accordant la liberté d'expression, de la presse ainsi que l'abrogation du code de l'indigénat. Cette coalition de gauche présenta ces mesures lors des élections législatives du 3 mai 1936 et remporta la victoire avec 386 députés sur 608. La politique coloniale du Front populaire fut une politique qui bousculait les conservatismes habituels ; par ailleurs, ces mesures apparaissaient comme une alternative crédible à un projet nationaliste qui se limitait à un anticommunisme idéologique. Le projet de politique coloniale du Front populaire semblait être un projet pragmatique : en effet, suite à la création de l'Étoile nord-africaine en 1926, du Parti du Peuple Algérien en 1937 par Messali HADJ, les consciences des indigènes commencèrent à s'éveiller davantage.
[...] Celui-ci ne fut pas entendu. Blum fut contraint de retirer son projet de loi sous la pression des élus européens. Ces élus faisaient pression en menaçant de déclencher la grève administrative. Le deuxième Congrès de juillet 1937 prit acte de l'échec de la politique musulmane du Front populaire devant le pouvoir colonial. Les partis de gauche s'étaient fait les héros de la cause indigène durant les années 1920-1930, ont tenté de réformer la politique coloniale en appliquant des mesurettes Il apparait clairement l'incapacité de réformer la politique algérienne ; cela va engendrer un refus généralisé de l'assimilation. [...]
[...] Le Front populaire élu en 1936 avait pris l'engagement de résoudre ce problème. Par ailleurs cet engagement se devait d'être respecté compte tenu du plaidoyer historique du PCF sur la question. Cependant, le Front populaire cherchant à marier les intérêts français et assouvir les aspirations des indigènes n'eut pas réussi à trouver une solution à cette équation politique complexe. Le retrait du projet Blum-Violette n'est que la conséquence du manque de maturité de l'opinion publique. Ce retrait est également la preuve de l'incompréhension de la situation algérienne de l'époque. [...]
[...] L'échec du Front populaire traduit donc l'amorcement du processus indépendantiste. [...]
[...] Il était difficile pour le Front populaire de laisser la situation dans un ronron et de prôner l'immobilisme. Le Front populaire avait pris des engagements pour réformer la politique coloniale ; le PCF avait longtemps contribué à défendre la cause indigène quand bien même la situation en Algérie devenait très préoccupante. Il fallut trouver un compromis pour résoudre une équation politique complexe cherchant à allier les intérêts français et ralentir l'aspiration indépendantiste en Algérie. C'est pourquoi Léon BLUM mit en avant le projet de loi de Maurice Violette (gouverneur d'Algérie) qui donnait la possibilité à une vingtaine de milliers de musulmans cultivés de devenir français sans renoncer à leur statut personnel. [...]
[...] L'implantation de l'Etoile Nord Africaine ainsi que son organisation se fit sur le modèle du parti communiste : un Comité central avec des permanents prit le parti en mains implantant des sections dans les principales villes animées par des cellules de quartiers et d'entreprise. De vives tensions éclatèrent entre les dirigeants de l'Étoile Nord Africaine et ceux (les élus et ouléma) qui s'étaient ralliés au principe du rattachement. Le 26 janvier 1937, le Front populaire décida donc de dissoudre ce mouvement devenu trop extrémiste et trop dangereux. [...]
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