En 1994, le rapport MARTRE définit l'Intelligence économique comme « l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coûts ». Une autre avancée de ce rapport est la mise en place du Comité Compétitivité et Sécurité Economique (CCSE), sorte de think tank , directement inspiré du modèle américain.
Ce document est un événement. Il est l'aboutissement d'actions mineures menées durant une dizaine d'années dans le domaine de l'intelligence économique en France. Ainsi, en 1982, le Centre de Prospective et d'évaluation est créé pour assurer la veille technologique. En 1992, l'Agence pour la Diffusion de l'Information Technologique (l'ADIT) se voit confier la collecte, le traitement et la diffusion des informations scientifiques. Il faut bien constater que même si le CCSE n'est pas reconduit en 1995, les choses se sont ensuite accélérées dans les milieux initiés.
Dès 1996, les cycles d'Intelligence Economique et Stratégique (IES) commencent à l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN). En 2001, diverses structures, telle que le Chargé de Mission Défense Economique (CMDE), sont mises en place.
En 2003, M. B. CARAYON, député du Tarn, remet au Premier Ministre son rapport « Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale » sur les renseignements et les risques de dépendance technologique de la France. Son premier constat est la régression de la compétitivité de la France. Il pose également la question de l'avenir du pays et de son patrimoine économique dans dix ou quinze ans. Pour lui, l'information est disponible mais son traitement n'est pas réalisé.
Pour une entreprise, l'information est capitale, au même titre que son savoir-faire et son capital intellectuel. Contrairement aux anglo-saxons, la France se cantonne à la veille, ne se préoccupant que des moyens nécessaires pour développer l'IES et en en oubliant les fins. A l'heure de la mondialisation, la présence d'une entreprise de nationalité française sur un segment pointu de l'industrie, constitue un signe de puissance. Cette réflexion peut cependant être généralisée à tous les pays. La compétition est planétaire, notamment dans les domaines technologiques et il convient de connaître les acteurs du marché dans lequel on évolue ; ils peuvent en effet être dans le même temps des partenaires et des adversaires. Il faut également surveiller les évolutions de comportements du consommateur, des politiques, des instruments juridiques nationaux et internationaux, des jurisprudences, etc.
Dans le même temps, les entreprises seules, sans le concours de l'Etat et la maîtrise de l'information ne peuvent rien faire. La France s'est un temps tenu à l'écart de ces préoccupations et a du observer ce que faisaient d'autres Etats (I) pour ensuite en tirer des leçons et voir de quelles mesures, elle pourrait s'inspirer (II).
[...] Son premier constat est la régression de la compétitivité de la France. Il pose également la question de l'avenir du pays et de son patrimoine économique dans dix ou quinze ans. Pour lui, l'information est disponible mais son traitement n'est pas réalisé. Pour une entreprise, l'information est capitale, au même titre que son savoir-faire et son capital intellectuel. Contrairement aux anglo-saxons, la France se cantonne à la veille, ne se préoccupant que des moyens nécessaires pour développer l'IES et en en oubliant les fins. [...]
[...] Cette décision cadre parfaitement avec cette logique en permettant de maintenir des entreprises de nationalité française dans ces secteurs de pointe. Dans les faits, il s'agira de garantir, par des fonds privés (200 millions d'euro), l'indépendance financière des entreprises sélectionnées. L'objectif est d'aider les start-up françaises [se développant] dans des domaines représentant un réel enjeu pour la sécurité publique et l'économie française et européenne Cette aide pourrait bénéficier à une cinquantaine d'entreprises par an. Les structures visées sont en priorité les petites entreprises se développant dans les quinze secteurs de la fameuse liste Secret Défense Cette décision de classification est surprenante ; les USA ont décidé, pour leur part de communiquer, en 2002, sur les technologies qu'il leur fallait acquérir pour que leurs entreprises soient toujours à la pointe. [...]
[...] Toutefois, à plus ou moins long terme, un de ces établissements fera parler de lui par sa réussite technologique et il existe des pistes concernant les secteurs d'activités classés[16]. Le mystère ne devrait pas être trop longtemps gardé. Les fonds choisis[17] ont accepté que la Caisse des Dépôts et Consignations ait un rôle fédérateur et qu'elle soit, avec le groupe de Brienne, actionnaire minoritaire. Les sociétés de gestion pourront librement décider de soutenir une entreprise ou non. L'Etat n'a qu'un pouvoir de recommandation : il faut éviter les aides publiques déguisées que la Cour de Justice des Communautés pourrait sanctionner. [...]
[...] Les USA ne sont pas les seuls à avoir une politique solide en matière d'IES, le Japon est performant en la matière et ce depuis de nombreuses années. (Le Japon : Ce pays a compris dès le XIXème siècle[2] l'importance de l'économie pour son rayonnement et son développement. Complexé et limité par sa taille et son insularité au regard de son voisin chinois, ce pays a toujours eu une volonté d'indépendance et de conquête de ce qui pourrait être appelé son espace vital Le marché local n'étant pas assez grand pour permettre une expansion satisfaisante des entreprises nippones, leur stratégie est mondiale. [...]
[...] ART Télécommunications, électricité pour les professionnels Amendée le 18 novembre 2004 Il s'agit d'éviter les aides publiques déguisées. Notamment la Lorraine, l'Essonne et la Basse-Normandie. Ancien directeur de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure. Dans l'aéronautique, les biotechnologies ou le nucléaire Certains observateurs estiment qu'un tiers du capital était visé au départ. Il s'agit de la reprise d'une proposition du rapport Carayon. Division Economie et Défense du SGDN. Alain Juillet. Biotechnologies, aéronautique, nucléaire Emertec spécialiste des macro technologies, avec le CEA pour principal investisseur. Occam pour les technologies d'information et de la sécurité, avec EADS. [...]
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