Encadrée au nord par l'Erythrée, à l'ouest et au sud par l'Ethiopie, au sud-ouest par la Somalie, la République de Djibouti est une petite enclave de 23 000 km² située dans la région de la Corne de l'Afrique. Sa situation, sur la côte orientale de l'Afrique, au débouché de la mer Rouge et du Golfe d'Aden, c'est-à-dire entre Suez et l'Extrême-Orient, fut, avec le voisinage des riches provinces de l'Abyssinie, à l'origine de son importance stratégique. Djibouti possède une façade maritime de 314 km, allant de la mer Rouge à l'océan indien, en passant par le détroit de Bab el Mandeb et fut pendant longtemps le seul accès à la mer de l'Ethiopie. Djibouti a été la convoitise des grands pays colonisateurs, à cause de sa position géographique et stratégique, durant plusieurs siècles.
La France réussira à coloniser le pays en 1862 et ne partira qu'en 1977. Mais cette présence a fortement marqué les deux pays.
Dès lors, les deux gouvernements collaboreront étroitement dans différents domaines. D'abord, sur le plan économique. La France est le premier bailleur de Djibouti et contribue de façon sérieuse à l'aide au développement du pays, notamment en matière d'infrastructures, d'éducation et de culture. Ensuite, sur le plan militaire. La collaboration militaire est très importante pour Djibouti, la France possédant à Djibouti une de ses plus importantes implantations militaires sur le continent africain (2900 hommes), et à l'étranger en général.
Cependant, depuis quelques années, les deux pays sont en proie à des problèmes importants, mettant en péril cette relation qui, jusqu'à présent, s'est montrée presque indéfectible. Il y a d'une part la crise « diplomatico-judiciaire » autour de la mort du juge Bernard Borrel. Cette affaire menace les relations franco-djiboutiennes car certaines personnes n'hésitent pas à insinuer une implication de certains dirigeants du pays, à commencer par le président Ismäel Omar Guelleh.
D'autre part, la convoitise internationale se fait de plus en plus présente concernant cette petite enclave, éminemment stratégique. En effet, les Etats-Unis commencent à s'intéresser à Djibouti, afin d'avoir un point d'appui important dans la région et de mieux contrôler les activités, terroristes ou non, dans le Golfe.
C'est pourquoi nous pouvons nous demander si, à l'heure actuelle, la relation qu'entretiennent la France et la République de Djibouti est une relation privilégiée. Pour le savoir, il faut dans un premier temps observer l'histoire commune qui existe entre les deux pays, depuis la colonisation française jusqu'à la proclamation d'indépendance en 1977. Ensuite, il faut voir le cœur de cette relation, à savoir la forte coopération économique et militaire qui unit les deux Etats. Enfin, nous verrons que, comme dans toute collaboration bilatérale entre anciens colonisateurs et colonisés, il existe des limites à celle-ci, notamment avec l'affaire Borrel et la récente présence américaine, sur un territoire initialement « réservé » à la France.
[...] La France et la République de Djibouti : une relation privilégiée ? Introduction I / Une amitié ancrée dans l'Histoire L'époque coloniale Les étapes de l'indépendance II / La force économique et militaire française au service de Djibouti Un partenaire économique important pour la France dans la région L'aide française au développement Le poids militaire français à Djibouti III / Les limites de la relation entre la France et Djibouti L'affaire Borrel : source de tensions Djibouti en passe de devenir la nouvelle tête de pont des Etats-Unis Conclusion Bibliographie Introduction Encadrée au nord par l'Erythrée, à l'ouest et au sud par l'Ethiopie, au sud- ouest par la Somalie, la République de Djibouti est une petite enclave de située dans la région de la Corne de l'Afrique. [...]
[...] La République de Djibouti occupe une position stratégique privilégiée au débouché de la Mer Rouge, axe maritime de première importance. Djibouti est, par ailleurs, le seul pays francophone de la Corne de l'Afrique. Les liens de la population djiboutienne avec la France sont restés étroits et confiants après l'indépendance. Ainsi, le nombre d'étudiants djiboutiens inscrits dans les universités françaises est-il, en proportion de population, le plus élevé de tous les pays. L'ensemble du système éducatif djiboutien reste quant à lui calqué sur celui de la France, du primaire jusqu'au supérieur. [...]
[...] L'AFD se propose, quant à elle, de financer l'étude d'un schéma d'orientation urbaine pour Djibouti, comportant un volet cartographique. Le poids militaire français à Djibouti Avec un effectif de l'ordre de 2900 hommes, Djibouti constitue encore un des principaux points de la présence militaire française à l'étranger, les Forces Françaises de Djibouti (FFDJ). Après le Kosovo et la Bosnie qui correspondent à des opérations d'une autre nature, la République de Djibouti constitue la troisième implantation militaire dans le monde et la première en Afrique, loin devant le Sénégal ( 1.200 hommes), le Tchad (900 hommes), le Gabon (750 hommes) et la Côte d'Ivoire (600 hommes). [...]
[...] En 1966, la visite du Général de Gaulle donna lieu à de graves incidents. Le 19 mars 1967, un premier référendum fit repousser l'indépendance par des voix. Ce résultat occasionna des émeutes, puis la dissolution du Parti du Mouvement Populaire de Hassan Gouled Aptidon qui avait fait campagne pour l'accession à l'indépendance. La Côte française des Somalis devient alors Territoire Français des Afars et des Issas, Ali Aref présidant le Conseil du Gouvernement et un Haut-Commissaire représentant le Gouvernement français. [...]
[...] En France, côté officiel, la brièveté des réponses trahit l'embarras. L'ancienne colonie française demeure en effet un confetti stratégique qui défend notamment l'entrée de la mer Rouge et où sont déployés quelque soldats français. Paris n'y a plus le monopole de la présence militaire depuis que les Américains s'y sont installés, à leur tour, après le 11 septembre. Après l'affaire congolaise du Beach, toujours en cours, le travail des petits juges français place Paris en position inconfortable, entre nécessité de justice et impératifs diplomatiques, alors que la France subit une très vive concurrence dans son pré carré Lors de la venue en France du président djiboutien, au mois d'août à l'occasion du 60ème anniversaire du débarquement de Provence, les autorités avaient dû réaffirmer l'immunité diplomatique de M. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture