En 2006, le gouvernement français a publié un « Livre blanc sur la sécurité intérieure face au terrorisme». Il s'agit dans cette démarche de lancer une réflexion et une phase de préparation et d'adaptation au défi que constitue aujourd'hui plus que jamais le terrorisme, dans ce qu'il a de nouveau, de défiant et de dévastateur.
La définition que l'ONU propose du terrorisme et à laquelle s'est ralliée la France est la suivante :
« Tout acte qui vise à tuer ou à blesser grièvement des civils ou des non combattants, et qui, du fait de sa nature, ou du contexte dans lequel il est commis, doit avoir pour effet d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à agir ou à renoncer à agir d'une façon quelconque. » (Dans une liberté plus grande, rapport du Secrétaire général des Nations Unies, mars 2005)
Comme le propose l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin dans l'Avant-propos, il s'agit pour la première fois de doter la France d'une véritable doctrine en matière de lutte contre le terrorisme. Il s'agit là d'une démarche symboliquement et politiquement forte, à l'instar du Livre blanc sur la Défense publié en 1994. Un Livre blanc jette les bases d'une politique en explorant différentes voies et en proposant une réflexion sur la future posture officielle.
Cette démarche procède d'une situation internationale délicate face aux nouveaux défis posés par le terrorisme : l'Europe est plus que jamais une cible potentielle, comme l'ont montré les attentats perpétrés à Madrid (2003) et à Londres (2005). Cette menace peut plus particulièrement viser les intérêts français, sur le territoire national comme à l'étranger (attentat de Karachi en mai 2002), et ce dans une phase d'évolution inédite et dynamique du terrorisme. Ce dernier n'a en effet plus rien à voir avec ce qu'il a pu être par le passé, et est totalement différent de celui auquel la France a notamment été confrontée à maintes reprises (1982, 1986, 1995, 1996).
Ce Livre blanc doit donc permettre mieux cerner le fonctionnement des groupes terroristes, de mettre en place une stratégie « de riposte et de lutte » qui soit adaptée et de mieux informer la population pour s'en assurer le soutien et la préparation.
La présentation de cet ouvrage s'articulera sur deux parties, quand lui en propose trois. Dans un premier temps, nous tenterons d'embrasser l'analyse du phénomène terroriste, en soulignant ce qu'il a su développer de nouveau, ce sur quoi il repose et en quoi il constitue un défi pour les Etats occidentaux et leurs alliés, premiers visés, directement ou non, par ces groupes. Ceci nous permettra de voir quelle est la stratégie française dans ce contexte, les choix qui ont été ou devront être opérés.
[...] De1965 à 2005, les attentats de toute origine ont fait 192 victimes sur le sol français, alors qu'au Royaume-Uni, ce chiffre est de 1700, et en Espagne, de 800. Il est donc nécessaire de définir les principes d'une doctrine de communication de crise adaptée au terrorisme. Ceux-ci seraient les suivants : fédérer et orchestrer. Par fédérer, on entend établir un réseau interministériel pour préparer la conduite de la crise en matière de communication, animer la communication lorsque la crise se produit, et préparer un plan de communication pour chacun des ministères qui aurait un rôle à jouer dans la gestion d'une crise terroriste. [...]
[...] Les découvertes en Afghanistan d'installation d'Al Qaïda ont permis d'établir que des recherches dans les voies chimique et biologique ont été lancées. Ce dernier niveau/cercle constitue l'illustration la plus frappante d'un autre défi relativement nouveau : les terroristes sont devenus plus difficiles à repérer. Le terrorisme mondial a entamé depuis longtemps une dynamique de recrutement, en particulier parmi les jeunes hommes musulmans de moins de 40 ans. Cependant, les profils des combattants, actifs ou en veille (individus isolés comme dans les attentats de Londres) est extrêmement diversifié. [...]
[...] Concernant la réparation par le procès pénal, le Livre blanc note que la loi du 9 septembre 2002 permet aux victimes des infractions les plus graves dont le terrorisme - de bénéficier de l'aide juridictionnelle Deuxième volet : poursuivre les suspects via l'approfondissement de la coopération judiciaire internationale La poursuite des suspects peut être effectuée de manière plus efficace grâce au mandat d'arrêt européen. Adopté en juin 2002, et transposé en droit français en 2004, il met en place une procédure d'extradition exclusivement judiciaire, sans que le dernier mot puisse revenir au pouvoir politique. [...]
[...] L'accès aux transports, pris pour cibles ou comme vecteurs de tels actes est aussi un facteur clef. En exploitant les moyens de communication (Internet), en instrumentalisant les médias et en se dotant de réseau lui permettant d'agir partout, le terrorisme a su acquérir une stature, une dimension mondiale. Tous ces termes de modifications exigent donc une remise à plat du dispositif français. Le terrorisme a de fait changé d'échelle dans ses répercussions : l'accès de tous à l'image. L'impact psychologique en est décuplé et l'effet attendu en est grandi. [...]
[...] La présentation de cet ouvrage s'articulera sur deux parties, quand lui en propose trois. Dans un premier temps, nous tenterons d'embrasser l'analyse du phénomène terroriste, en soulignant ce qu'il a su développer de nouveau, ce sur quoi il repose et en quoi il constitue un défi pour les Etats occidentaux et leurs alliés, premiers visés, directement ou non, par ces groupes. Ceci nous permettra de voir quelle est la stratégie française dans ce contexte, les choix qui ont été ou devront être opérés. [...]
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