France, Algérie, colonisation française, conflits mondiaux, décolonisation
D. Lefeuvre est un spécialiste de l'Algérie qui a le défaut de s'enfermer dans son domaine universitaire. Pour écrire son livre, il s'est servi de ses travaux sur l'impact économique sur la France et l'Algérie de la colonisation française et il tire des postulats généraux qu'il étend à l'ensemble des colonies françaises et à l'ensemble du temps colonial. Cela peut paraitre convaincant, mais ses affirmations peuvent sembler fausses dans le temps et dans l'espace. Le cas algérien a suscité beaucoup d'engagements, d'espoir et des déceptions. On a énormément écrit sur cette décolonisation et colonisation (entre 1962 et 1980, plus de 1000 livres sont parus). Aussi, ces livres sont partis pris : apocalypse ou apologie du phénomène colonial. L'Algérie est une terre composée de colons et colonisés : cependant, à l'intérieur de ces peuples se situent des peuples (italiens, maltais, berbères, arabes). Ces peuples en Algérie sont un État en 1830, considérés comme une mosaïque d'ethnies : ce n'est donc pas une Nation. Le Bey d'Algérie gouverne des tribus indépendantes des autres qui ont des caractéristiques culturelles diverses (Kabylie par exemple). Toutefois, la colonisation et la guerre de décolonisation vont être l'élément fondateur de cet État. Les fondements culturels algériens étant différents de la France, le rejet du colonisateur était une évidence.
[...] L'Algérie au temps colonial (1830-1954) 1. L'Algérie avant la France : la terre, la mer, le désert L'Algérie est un grand pays millions km². C'est un pays qui a une physionomie particulière : au sud, le désert, au Nord, les barrières montagneuses (l'Atlas et l'Aurès) et enfin le littoral avec son espace agricole riche. Le désert était traversé de très nombreuses caravanes allant de l'Afrique du Nord à l'Afrique noire : la colonisation a bouleversé le territoire, coupant ses liens avec l'Afrique Noire. [...]
[...] Le FLN provoque les émeutes du Constantinois. Le 20 août 1955, le FLN organise des manifestations pour projeter les manifestants dans les quartiers européens pour les massacrer : 71 colons. L'armée française va réagir comme à Sétif : 1273 morts mais n'a jamais contredit le chiffre du FLN de morts. La conséquence est qu'en Algérie, tout le monde est au courant des bains de sang. C'est en cela que le 20 août 1955 est une rupture : les 2 communautés sont séparées par cet évènement. [...]
[...] Les rapports entre les communautés vont se structurer autour de la citoyenneté française. Les populations devaient tourner le dos à leur culture traditionnelle. Cela est inconcevable pour les Algériens. Toute une législation va alors rigidifier le statut inférieur de ces populations. A partir de 1881 : code de l'indigénat qui permet de réprimer les populations de manière inégalitaire : société de caste. Il légitime le fait que les indigènes peuvent être les sujets des colons. L'Algérie est une assemblée qui ne représente que ceux qui ont la citoyenneté, à savoir les colons et quelques milliers d'Algériens assimilés C'est le seul territoire qui sera une colonie de peuplement : des paysans français sont envoyés en Algérie qui exploiterait la terre algérienne. [...]
[...] Cela conduit sur le chemin de l'émigration un grand nombre d'hommes algériens vers la métropole. La 1WW permet la diffusion d'idées nationalistes en Algérie. Les Oulémas sont ceux qui défendent les paysans algériens et ils refusent la logique assimilationniste et l'abandon du statut musulman : ils défendront le projet Blum-violette. Ben Badis sera pour. Chez les jeunes intellectuels algériens, le mouvement Jeune Algérien dont la figure de proue est Ferhat Abbas : il prône l'égalité avec les colons. Il est persuadé que l'Algérie peut rester française si ceux-ci leur accordent plus de liberté. [...]
[...] La technique des enfumades est prônée dans les grottes. L'enfumade des milles hommes de la tribu des Zouled riah par Pelissier de Reynaud est la plus connue et fut exécutée après parlementations. Peu de travaux à ce sujet. Dans l'Aurès Algérien, l'officier Canrobert inaugurera les massacres de villages entiers. Les rumeurs arrivent jusqu'en France et vont permettre de mettre en place une commission pour enquêter sur les moyens que met en place l'Armée française durant la guerre : Nous sommes devenus plus barbares que les barbares que nous venions civiliser le bilan devait donc être assez sanglant pour émouvoir jusqu'en France. [...]
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