« Pour les intérêts de notre pays, il ne faut pas avoir peur de mettre la main dans celle du diable ». Cette citation de Jacques Foccart, conseiller politique et secrétaire général de l'Elysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974 illustre les relations que la France a pu et peut toujours entretenir avec ses anciennes colonies, fermant souvent les yeux, voire soutenant différents trafics et/ou des régimes politiques plus que controversés.
L'expression France-Afrique fut utilisée pour la première fois en 1955 par Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la Côte d'Ivoire pour décrire les relations entre la l'ancienne puissance coloniale et ses anciennes colonies, essentiellement. Ce terme est donc marqué par une forte connotation négative, d'autant plus qu'il s'est fait connaître du grand public lors de l'affaire Elf, dans laquelle plusieurs personnalités du monde politique et financier ont été condamnées, ou encore lors de l'Angolagate, à propos du trafic d'armes entre la France et l'Angola.
La Françafrique est donc sources d'enjeux considérables, aussi bien économiques que politiques, pourtant il semblerait que ce système soit aujourd'hui en perte de vitesse, voire sur le déclin.
[...] Les arènes p.356 Angeli Le très curieux périple de 25 tonnes de fret bizarre entre Paris, le Gabon et le Congo, Le Canard Enchainé, 13/08/97 GOUNIN La France en Afrique, De Boeck, 2009. [...]
[...] Une ingérence politico-militaire Environ militaires français sont présents en Afrique. L'armée française dispose de bases permanentes au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, à Djibouti et au Gabon mais est également liée par des accords de défense, ainsi que par des accords d'assistance militaire technique. Cette forte présence, souvent contestée notamment par l'opinion publique, qu'elle soit française ou africaine, s'explique, officiellement du moins, par une volonté d'assurer une certaine stabilité. Cependant, comme le souligne François-Xavier Verschave, la stabilité n'est pas un cadeau fait à l'Afrique, c'est l'intérêt de la France. [...]
[...] Deuxièmement, la pratique des réseaux français dans le continent africain nuisent à l'image de la France à l'étranger. On peut ici relever l'affaire qui a mis en accusation 37 anciens officiels de la compagnie Elf pour détournement de plusieurs centaines de millions d'euros de biens sociaux en un réseau d'opérations secrètes entre 1989 et 1993. Elf a également été accusé de trafic d'armes en Afrique. Troisièmement, la démocratie en Afrique serait avantageuse à la préservation des intérêts français dans ce continent dans le cadre d'une coopération responsable. [...]
[...] Ils sont également plus transparents avec un droit de regard plus important de la banque centrale européenne. D'autres arguments importants viennent remettre en cause le monopole de la France et font valoir l'intérêt d'une action subsidiaire à celle de l'Union européenne dans plusieurs domaines : économie d'échelle, réduction des coûts de transaction et de gaspillage, augmentation des capacités de négociations notamment vis- à-vis des institutions de Bretton-Woods. On remarquera enfin que l'intérêt croissant des Etats-Unis envers l'Afrique se voit également dans l'aide au développement. [...]
[...] L'existence de cette zone permet également aux grandes banques telles que BNP Paribas, Société Générale, Crédit lyonnais d'y exercer leurs activités et représenter ainsi 70% du chiffre d'affaires des banques au sein de la zone franc[5]. La spécificité des relations entre la France et l'Afrique est également visible à travers les investissements directs étrangers (IDE). Ainsi alors que les IDE français représentent de la totalité des IDE en Afrique, ils représentent à eux seuls 20% des IDE dans la zone franc CFA. La dépendance se situe aussi sur le plan pétrolier puisque 20% de l'approvisionnement français provient du continent africain. [...]
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