François Mitterrand avait coutume de dire : « La France est notre patrie, l'Europe, notre avenir ». Loin de reléguer la France à un passé nostalgique, cette phrase montre que le président français refusait toute opposition entre la France et l'Europe, et leur permettait même de cohabiter. Si décriée soit-elle, la mondialisation a pourtant fait émerger des sous-ensembles régionaux qui permettent aux pays qui en font partie de réaffirmer leurs identités et d'atténuer les effets sociaux de la mondialisation… L'Union européenne représente un modèle abouti de coopérations tant économiques qu'industrielles ou sociales entre les différents pays d'Europe. Face à la perte d'influence des États respectifs, l'adaptation des stratégies politiques nationales aux critères européens est devenue un défi que chaque membre se doit de réaliser pour permettre à l'Europe d'exister en tant qu'acteur mondial reconnu. Le secteur de la défense n'échappe pas à cette logique. Autrement dit, la stratégie militaire française doit-elle évoluer d'ici à 2015 ?
[...] Ses capacités ont été définies de façon à permettre, simultanément, le développement d'un dispositif permanent de prévention, une présence visible et significative dans une action internationale et d'abord alliée, ainsi que des opérations de moindre envergure sous commandement national, tout en préservant la protection du territoire et de ses approches Le modèle fixe également des objectifs ambitieux en terme de matériel et d'équipement, pour permettre aux armées de se projeter rapidement et efficacement loin du territoire national. Pratiquement, le modèle se décline au travers de plusieurs lois de Programmation Militaire censées accompagner cette évolution : la loi de Programmation militaire 1997-2002 avait amorcé la professionnalisation des armées. La loi de programmation militaire 2003-2008 se propose d'accélérer davantage la modernisation des forces dans plusieurs domaines : l'évaluation de situation (lancement du satellite Hélios II, drones d'observation), le commandement et la projection (second porte-avion, avions ravitailleurs et les moyens d'actions en profondeur (Rafales, missiles.). [...]
[...] En effet, aucune action efficace et crédible n'est envisageable sans des forces militaires suffisamment importantes. Cette Europe de la défense n'a pas pour but de constituer une armée européenne qui se substituerait aux armées nationales. Il s'agit simplement de mettre en commun des capacités militaires nationales, mobilisables rapidement, pour assurer ensemble des missions dites de gestion de crises. L'Union s'est donc engagée à mettre en œuvre une force de réaction rapide de hommes sur la base de moyens mis à disposition par chaque pays, et fonctionnant en coopération. [...]
[...] Le secteur de la défense n'échappe pas à cette logique : face à une modification du contexte international, l'adaptation des forces armées s'est avérée nécessaire, dans un cadre qui n'est plus national, mais dorénavant européen et international. La guerre froide a installé les armées mondiales dans une stratégie de confrontation directe et massive avec un ennemi clairement identifié. Les deux blocs identitaires (Etats-Unis et Union Soviétique) autour desquels se sont regroupés les autres pays, ont développé des moyens militaires puissants destinés à contenir une possible invasion militaire qui porterait atteinte à l'intégrité des territoires concernés. [...]
[...] Le retard a partiellement été rattrapé par la droite durant la 2e LPM, mais des problèmes d'effectifs subsistent encore. C'est ainsi qu'il manque actuellement à la Marine de ses effectifs prévus. Par ailleurs, la LOLF (Loi organique portant Loi Financière) a modifié le mode d'attribution des crédits aux différents ministères, vers une gestion davantage centrée sur la performance et le respect des objectifs. Reste à décider quelles seront les priorités de l'Etat à plus ou moins longue échéance : les crises actuelles (banlieues, retraites, CPE) ont révélé des malaises structurels qui réclament des réponses coûteuses, mais nécessaires. [...]
[...] Les conflits au Kosovo et en Irak ont révélé une nouvelle forme de guerre : une période courte caractérisée par un très fort appui aérien et l'emploi de matériel de renseignement et d'anéantissement à très haute intensité, suivie d'une période extrêmement longue (plusieurs années) pendant laquelle les troupes restent mobilisées sur place, et se contentent de pacifier la situation en surface, faute d'accompagnement diplomatique suffisant. La France a par ailleurs énormément investi dans la recherche et la construction de matériels militaires, à l'époque où l'Union Soviétique se posait encore en ennemi identifié. Que faire à l'heure actuelle de ces matériels lourds (type chars Leclerc) difficilement projetables rapidement ? Que faire de la dissuasion nucléaire, pour laquelle la France s'est tant battue, qui se révèle par nature incapable de menacer de façon crédible la menace la plus préoccupante aujourd'hui, parce que dissimulée, du terrorisme ? [...]
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