La guerre sera ici définie de façon délibérément restrictive et la définition retenue est celle de la confrontation armée entre deux Etats. En ce sens, la guerre sème la destruction et le chaos, elle est un facteur de désorganisation sociale qui met en péril la survie des Etats belligérants. Il semble alors logique que ces mêmes Etats en appellent à la fin de la guerre, entendue comme cessation de l'existence du phénomène guerrier. La fin de la guerre se présenterait alors comme un idéal à atteindre où l'avènement d'une paix perpétuelle tiendrait à l'instauration d'une société internationale légalement fondée.
Cependant, aussi ignominieuse qu'elle puisse paraître, la guerre est aussi un moyen d'action pour des Etats qui, à l'instar de Clausewitz, la perçoivent souvent comme la juste continuité de leur activité diplomatique. Tout l'enjeu du sujet consiste alors à déterminer dans quelle mesure l'émergence et le développement d'une communauté internationale peuvent être un frein à l'apparition de conflits armés ou bien un substitut au prolongement guerrier des diplomaties nationales, tout en garantissant notre sécurité collective.
[...] Le terrorisme de masse, par son mode d'action inédit, systématise le recours à la force et contrarie l'équilibre sécuritaire promu par le droit international. Que l'on pense la paix comme le produit d'un équilibre des puissances ou comme la résultante de la coopération internationale, les deux approches ont ceci en commun qu'elles érigent l'Etat comme l'acteur central des relations internationales. Or, le terroriste est précisément un acteur non étatique. Le groupe terroriste brouille les repères et ébranle des équilibres parfois déjà chancelants. [...]
[...] Au lendemain de la Guerre Froide, F. Fukuyama était persuadé de vivre la fin de l'histoire dans un monde où les seuls mécanismes de marché suffiraient à éloigner la guerre, de façon définitive. Les attentats du 11 septembre 2001 ont non seulement offert un démenti de poids à cette vision outrecuidante, mais obligent en outre à élaborer des mécanismes de sécurité collective autres que la seule promotion d'un libéralisme débridé. C'est pourquoi travailler au renforcement du multilatéralisme s'impose chemin faisant comme la garantie sécuritaire de demain. [...]
[...] Cosmopolitisme et internationalisme constituent la pierre angulaire d'une approche idéaliste des relations internationales où l'union des Etats serait la garantie de la sécurité collective. La conduite diplomatique d'un Etat dépend de la manière dont il pense les relations internationales. Et plus un Etat sera enclin au recours à la force, plus la lecture de son environnement sera teintée de réalisme. Le monde vu par les réalistes est façonné par la puissance, cette puissance que les Etats, supposés rationnels, cherchent infatigablement à acquérir, à accroître et à conserver. [...]
[...] Il semble alors logique que ces mêmes Etats en appellent à la fin de la guerre, entendue comme cessation de l'existence du phénomène guerrier. La fin de la guerre se présenterait alors comme un idéal à atteindre où l'avènement d'une paix perpétuelle tiendrait à l'instauration d'une société internationale légalement fondée. Cependant, aussi ignominieuse qu'elle puisse paraître, la guerre est aussi un moyen d'action pour des Etats qui, à l'instar de Clausewitz, la perçoivent souvent comme la juste continuité de leur activité diplomatique. [...]
[...] Dans son ouvrage Penser la guerre, Raymond Aron médite sur l'impossible adieu aux armes La violence guerrière serait selon lui consubstantielle aux Etats, et il serait utopique de souhaiter qu'ils s'en départissent. Nous sommes en effet, encore loin de la paix perpétuelle rêvée par Kant, mais nous nous rapprochons des conditions de son élaboration commune. La coopération internationale incarne un idéal sécuritaire d'avenir, et les Etats, Organisations Internationales, et autres O.N.G, sauront, à n'en pas douter, contribuer à notre avenir sécuritaire. [...]
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