Au cours des années 1990, l'aide au développement a traversé une crise de légitimité sans précédent, liée à la conjonction de plusieurs facteurs.
La fin de la guerre froide a modifié les fondements politiques de l'aide bilatérale, longtemps conçue comme un instrument de promotion des intérêts politiques des pays donneurs. En outre, les fondements économiques et les justifications de l'aide au développement étaient remis en question par des études critiques soulignant son absence d'efficacité macro-économique, les coûts sociaux et humains des ajustements structurels et l'échec des conditionnalités.
C'est dans ce contexte défavorable à l'aide internationale que la Banque mondiale a relancé le débat sur l'efficacité de l'aide avec la publication en 1998 de son rapport Assessing Aid. Fondé sur les travaux de Burnside et Dollar (1997), ce rapport soutient que l'efficacité de l'aide en matière de croissance économique dépend de la qualité des politiques des pays en développement, ouvrant ainsi la voie au principe de sélectivité des pays receveurs sur la base de ce critère.
[...] Faut-il privilégier les pays performants en matière d'affectation de l'aide ? Au cours des années 1990, l'aide au développement a traversé une crise de légitimité sans précédent, liée à la conjonction de plusieurs facteurs. La fin de la guerre froide a modifié les fondements politiques de l'aide bilatérale, longtemps conçue comme un instrument de promotion des intérêts politiques des pays donneurs. En outre, les fondements économiques et les justifications de l'aide au développement étaient remis en question par des études critiques soulignant son absence d'efficacité macro-économique, les coûts sociaux et humains des ajustements structurels et l'échec des conditionnalités. [...]
[...] What doesn't, and Why? - Mark McGillivray, Aid Effectiveness and Selectivity: Towards a Broader Concept, les Dossiers du CAD, vol.4, no.3, OCDE 2003. - B. Martens, U. Mummert, P. Murrell, P. Seabright, The Institutional Economics of Foreign Aid, Cambridge University Press, 2003. [...]
[...] Récemment, Louis Michel, commissaire européen responsable du développement et de l'aide humanitaire dénonçait la mauvaise coordination entre les bâilleurs de fonds et la concentration de leurs efforts sur les pays dits performants tel le Vietnam. Espérons que l'insistance, par ailleurs bienvenue, pour l'efficacité de l'aide, ne masque pas un souci de réduire l'aide quantitativement. La trentaine de pays pauvres en difficulté (under stress) posent problème aux bâilleurs depuis toujours : la logique d'optimisation des flux d'aide pourrait leur fournir un alibi pour déserter ces contextes délicats. En outre, la concentration de l'aide vers les pays performants entraîne une augmentation significative de leurs recettes ce qui peut provoquer des conséquences macro-économiques nuisibles. [...]
[...] Ainsi, pour la période 2003-2005, les pays les plus performants se sont vus attribuer par l'IDA (Association Internationale de Développement) cinq fois plus de ressources que les moins bons. Au-delà de la pertinence technique du CPIA, le principe même d'un indicateur de bonne politique peut contribuer à délégitimer les pouvoirs publics. En outre, la transparence et la subjectivité au niveau du calcul de ce type d'indicateur, notamment dans le choix des critères et des pondérations, sont largement remises en cause. [...]
[...] L'enjeu est ici de parvenir à une adhésion plus large des donneurs et de la communauté internationale à l'idée d'une sélectivité élargie, qui prend en compte la situation des Etats fragiles. Enfin, il serait incorrect de faire reposer l'inefficacité de l'aide uniquement sur les pays récipiendaires alors que d'autres facteurs tels que la mauvaise coordination des bailleurs de fonds ou les dysfonctionnements dans la mise en œuvre de l'aide au niveau des prestataires peuvent influer sur la performance. Ainsi, la répartition de l'aide n'est qu'un facteur parmi de nombreux autres qui déterminent l'efficacité de l'aide. [...]
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