Des décolonisations précoces du début du XIXème siècle aux vagues les plus récentes de démocratisation, quelques pays seulement ont réussi à atteindre le stade de la consolidation démocratique. Pourquoi ces Etats y sont-ils parvenus au terme d'un cheminement souvent tortueux alors que d'autres en restent au stade de la transition ?
[...] Selon cette idée, l'Occident serait au cœur d'un processus de diffusion de la démocratie à l'échelle planétaire. Les théories diffusionnistes insistent tout particulièrement sur le rôle joué par l'héritage colonial dans les pays en transition et sur les conséquences de politiques volontaristes comme la diplomatie des droits de l'homme pour la consolidation démocratique. L'Occident ne serait ainsi pas tant le modèle de la démocratie que le moteur de sa diffusion. Les deux formes que peut prendre le processus de diffusion du modèle occidental de la démocratie apparaissent nettement dans l'exemple japonais. [...]
[...] Malgré son absence d'homogénéité ethnique, Israël consolide enfin sa démocratie par l'adoption graduelle d'un modèle consociatif, en intégrant la minorité arabe dans un jeu politique très éloigné de la visée universaliste occidentale puisque fondé sur des communautés conservant leur identité ethnique. L'Occident ne peut donc être considéré comme un modèle inaltérable posant des conditionnalités dont le respect est nécessaire pour la consolidation d'une véritable démocratie. Mais, si l'on doit écarter tout déterminisme, ces facteurs religion, développement économique, homogénéité sociale ou ethnique n'en ont pas moins une grande importance. [...]
[...] Les facteurs de la consolidation de la démocratie dans les sociétés non occidentales Introduction Depuis la défaite des fascismes, la démocratie est devenue le modèle de l'Etat de droit et un gage de respect des libertés individuelles. Quelle que soit la réalité qu'elle recouvre, cette étiquette valorisante est revendiquée par des régimes d'essences contradictoires. Ainsi a-t-on vu fleurir l'appellation démocraties populaires pour désigner des régimes ayant en fait nié toutes les valeurs de la démocratie libérale défendue par l'Occident. Mais la chute du mur de Berlin a définitivement érigé celle-ci en parangon universel de la valeur démocratique des Etats. [...]
[...] Il est impossible d'imaginer la consolidation de la démocratie sans des interactions entre sociétés civiles et politiques. Les constructions démocratiques les plus abouties ont très souvent pris leur essor grâce à une synergie entre ces deux pôles essentiels. Si la conjonction de leurs vues n'est pas nécessaire à l'engagement d'un processus de transition démocratique, elle est toujours le facteur décisif de sa consolidation. Conclusion Les facteurs de la consolidation de la démocratie dans les sociétés non- occidentales dépendent de la combinaison de dynamiques exogènes en fait insuffisantes l'Occident comme modèle et comme origine d'impulsion politique en faveur de sa diffusion - et endogènes, qui sont elles tout à fait nécessaires. [...]
[...] Au-delà des interactions classiques entre élites, l'habileté avec laquelle celles-ci instrumentalisent les initiatives exogènes mais aussi les traditions locales est un facteur décisif pour la consolidation de la démocratie. Les interactions et les calculs des différents acteurs politiques locaux sont selon Linz les éléments les plus décisifs dans les processus de transition démocratique. En mettant à profit la théorie des jeux, on peut effectivement expliquer l'échec ou la consolidation de la démocratie par les anticipations et les stratégies plus ou moins risquées des différentes élites, les unes modérées, les autres plus intransigeantes. [...]
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