Le Brain Drain, ou exode des cerveaux en français, est un mouvement de départ de personnes qualifiées vers des pays à niveaux technologiquement plus élevés que ceux des pays d'origine. En Afrique, ce phénomène n'est pas nouveau puisqu'il date de l'époque de la colonisation européenne au 19ème siècle. A l'instar de Léopold Sedar Senghor, célèbre homme politique sénégalais qui a émigré en France afin de poursuivre ses études entamées à Dakar, de nombreux Africains qualifiés ont quitté et quittent encore leur pays natal à la recherche de meilleures conditions de travail et de vie au Nord. Avec la mondialisation, ce phénomène connaît des facilités et s'est accentué depuis la fin des années 1980. Quels sont les enjeux de ces migrations ? Dans quelle mesure le Brain Drain est-il une calamité, une infortune pour l'Afrique ? Ce phénomène peut-il au contraire présenter des avantages pour les pays de départ ? Dans un premier temps, nous verrons les raisons du Brain Drain ainsi que les régions d'Afrique et les personnes concernées. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur les aspects négatifs de la fuite des cerveaux qui peuvent faire de ce phénomène une calamité. Enfin, nous étudierons le phénomène dit du Brain Gain et ce qu'il pourrait apporter à l'Afrique.
[...] 1.3 Un départ à l'origine conditionné par les inégalités de revenus
Besoin d'un minimum d'argent pour pouvoir émigrer
- Les plus pauvres et les filles ne sont en majorité pas scolarisés (55% des filles ne sont pas scolarisées en Afrique subsaharienne (source : UNESCO)). Ils n'ont déjà aucune chance d'accéder à un métier qualifié, voire même d'être alphabétisé. C'est la 1e sélection par l'argent. (...)
[...] Pour eux le brain drain représente donc surtout l'espoir d'une meilleure vie. Cependant, bien que cela soit un avantage pour ces personnes, il n'en va pas forcément de même pour le continent africain, pour qui le brain drain peut être une calamité. II - Les aspects négatifs du Brain Drain africain qui peuvent faire de ce phénomène une calamité 2-1 Les politiques d'éducation dans certains pays africains ne contribuent pas au développement de ces pays > Quelles mesures ? Depuis les années 1960, beaucoup de pays africains ont mis en place des politiques volontaristes pour développer l'éducation. [...]
[...] Le Brain Drain semble donc avoir des revers aussi biens pour les travailleurs qualifiés que pour les pays d'accueil. Il ne faut toute fois évidemment pas nier les bénéfices de ce phénomène pour les travailleurs et les pays d'accueil, mais également pour le continent africain. En effet, cette situation de Brain Drain peut comporter des aspects positifs pour les pays africains et devenir pour ceux-ci un Brain Gain. III - Le phénomène du Brain Gain et ce qu'il pourrait apporter à l'Afrique. [...]
[...] Certaines conférences sont même organisées dans des pays du Nord où la diaspora scientifique africaine est importante : c'est le cas de l'Erythrée qui a organisé une conférence aux Etats-Unis en 1995 dans le but de mobiliser ses scientifiques expatriés dans ce pays. Afin de tirer un véritable profit du potentiel des réseaux-diaspora, les pays d'origine et de destination doivent jouer un rôle actif afin de faciliter l'instauration de relations aves les diasporas scientifiques et de faire d'elle des partenaires du développement. [...]
[...] Le but des réseaux-diaspora est de mettre en contact les migrants qualifiés à l'étranger avec la communauté scientifique nationale afin de créer ce que l'on appelle une communauté scientifique nationale-globale. Cette stratégie trouve des facilités avec les nouveaux moyens de communication, notamment grâce à Internet. Dans de nombreux pays d'Afrique de plus en plus d'initiatives sont prises afin de répertorier, de mobiliser, d'organiser et de reconnecter les chercheurs africains expatriés avec la communauté scientifique présente sur le territoire national, notamment sous l'impulsion du NEPAD. C'est le cas par exemple de l'Ethiopie où des répertoires de chercheurs nationaux travaillant à l'étranger ont été élaborés ou sont en cours de constitution. [...]
[...] En partant dans les pays développés, ces individus qualifiés cherchent de meilleures conditions de vie et de travail. Ce phénomène de fuite des cerveaux fait partie des obstacles au développement du continent africain en le privant de ses élites intellectuelles. Cependant le terme de calamité doit être nuancé selon les pays mais aussi au vu du phénomène du Brain Gain et des aspects positifs qu'il peut engendrer pour l'Afrique. Il faut encore attendre pour savoir dans quelle mesure le gain de cerveaux peut être un facteur de développement pour le continent. [...]
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