Les crises de la guerre froide se déroulaient à l'ombre de l'équilibre de la terreur : soit elles opposaient les deux super puissances nucléaires, soit elles mettaient an cause des Etats non nucléaires. Avec les systèmes d'alliances (OTAN et Pacte de Varsovie), les « deux grands » assumaient la protection de leurs alliés respectifs et étaient obligés, sur l'axe Est-Ouest, en tout cas, de cogérer les crises pour éviter qu'elles ne débouchent sur un conflit militaire, par essence dangereux, dans les espaces couverts par la dissuasion bipolaire. L'après-guerre froide a changé en profondeur les règles du jeu international et le comportement des acteurs. La typologie des conflits et des crises ne cadrent plus avec cette grille de lecture où le tout « idéologique » et « nucléaire » expliquait assez bien le fonctionnement du système international bipolaire. Après l'euphorie de la chute du communisme et de l'empire soviétique, force est de constater la naissance d'un désordre international profond et durable qui depuis 1989 a déchaîné une multitude de conflits nationalistes, ethniques, religieux, tribaux, territoriaux, allant en ex-Yougoslavie jusqu'à la « purification ethnique » et au Rwanda jusqu'au génocide. En effet, dans un monde éclaté post-communiste, on assiste fort logiquement au retour de l'histoire et de la géographie, de la culture et des religions, des identités ethniques et des minorités. Ce qui explique la croissance des crises et des conflits localisés, et le développement de nouvelles formes de lutte armée (guérilla, terrorisme, intifada, blocus, embargo, anarchie de la violence, implosion de certains Etats ou certaines sociétés). Cependant, cette violence croissante ne répond plus au modèle popularisé par les épigones européens de Clausewitz. En effet, la disparition apparentes des enjeux essentiels (qui justifiaient l'idée de guerre totale, c'est-à-dire affrontement des masses humaines, de savoir-faire techniques développés, autour des enjeux territoriaux, avec une mobilisation intégrale des sociétés civiles), liée à l'ouverture des marchés, à l'accélération des communications, à la fin de l'affrontement idéologique central entre « systèmes sociaux différents », va dans la même direction : aucune des grandes puissances militaires de la planète ne se sent aujourd'hui menacée, chez elle, par les entreprises militaires d'une autre. De plus, la mondialisation, le développement des échanges, l'innovation technologique ont accrue des inégalités entre les pays. On a assisté à une division entre les pays riches (le centre) et les pays qui éprouvaient des difficultés à suivre la nouvelle conjoncture mondiale (la périphérie). Ainsi, ces derniers sombraient de plus en plus dans la violence à cause du manque de repères étatiques et de problèmes économiques. Cependant, la violence s'arrête-t-elle à la frontière des pays occidentaux ? En effet, malgré la trompeuse vision d'une séparation du monde en zones de paix et zones de guerre, le « village global » ressemble de plus en plus à un désordre international, surtout avec la manifestation de nouveaux types de violence (terrorisme, criminalité, explosion urbaine...)
[...] Que la criminalité soit importée de la périphérie ou bien qu'elle bénéficie des réseaux clandestins à l'intérieur du centre (les laboratoires de la drogue clandestins, discrets et difficilement repérables, prennent la relève partielle des longues routes de la drogue, avec une efficacité dévastatrice), elle valorise la constitution d'entités organisées intégrant les divers trafics. Cette dynamique criminelle promet pour l'avenir proche le développement de violences spécifiques. Les banlieues déstructurées constituent d'évidents vecteurs de pénétration des marchés, les révoltes locales peuvent s'appuyer sur des sources de financement mafieux. Un autre fléau touche de plein fouet les pays occidentaux. Les différents groupuscules terroristes essaient de passer leurs revendications à travers l'implication des pays riches. [...]
[...] Existe-t-il une séparation du monde entre zones de paix et zones de guerre? Introduction Les crises de la guerre froide se déroulaient à l'ombre de l'équilibre de la terreur : soit elles opposaient les deux super puissances nucléaires, soit elles mettaient an cause des Etats non nucléaires. Avec les systèmes d'alliances (OTAN et Pacte de Varsovie), les deux grands assumaient la protection de leurs alliés respectifs et étaient obligés, sur l'axe Est- Ouest, en tout cas, de cogérer les crises pour éviter qu'elles ne débouchent sur un conflit militaire, par essence dangereux, dans les espaces couverts par la dissuasion bipolaire. [...]
[...] Ainsi, les touristes occidentaux enlevés en mai 2000 aux Philippines sont utilisés par les islamistes dans le but d'émouvoir l'opinion et de permettre à ces derniers de négocier avec le gouvernement philippin. En avril 1996 des militants islamistes égyptiens attaquaient un groupe de touristes occidentaux, ayant pour objectif de propager leurs idéologies. Mais, ce même centre, attaqué par la périphérie, n'hésite pas à montrer sa puissance en intervenant dans différentes parties du monde. Ainsi, les pays occidentaux deviennent directement impliqués dans les conflits locaux ou régionaux. [...]
[...] On pourrait ici attirer l'attention plus spécifiquement sur le cas du Panama en décembre 1989. Conçue par les Américains comme une opération chirurgicale de 24 heures, basée sur les armes de haute technologie, l'action s'enlise rapidement dans des combats de rue face à des milices locales pendant plus d'une semaine et manque de se transformer en vaste crise internationale. Doit-on rappeler qu'alors, les effectifs penchaient pourtant plutôt du côté américain : soldats américains contre miliciens panaméens. Conclusion Ainsi, une division mondiale entre zones de paix et zones de guerre paraît inexistante. [...]
[...] En effet, les succès économiques sont indéniables (interpénétration des économies, hausse de la production et de la productivité, hausse du commerce international . ) et assurent une paix durable. Donc, l'intégration régionale, les systèmes de négociation et de coopération, économiques ou politiques, limitent la souveraineté des Etats, et ainsi, son expression suprême, l'usage des armes. II . mais, la violence touche de plus en plus les pays riches En marge de l'interdiction de la guerre centrale que prescrivait le nucléaire, prospéraient d'autres guerres, excentrées, par procuration, ou simplement locales. [...]
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