Le Japon est souvent considéré comme un « nain politique », alors qu'il est devenu un « géant économique ». Il est vrai que jusqu'en 1991, le Japon s'est contenté d'agir sur la scène internationale par le biais de l'aide économique au développement, dont il reste encore l'un des principaux donateurs. Cependant, même si le Japon se refuse à tout emploi de la force offensive, et milite pour le démantèlement des arsenaux nucléaires, depuis quelques années, on assiste à un changement de l'attitude nippone sur la scène internationale. Les Japonais ont en effet décidé de jouer un rôle politique plus important, qui passe notamment par la participation de leurs Forces d'Autodéfense (FAD) à des opérations sur le terrain dans le cadre de l'ONU. Depuis 2003, les FAD participent même à la guerre en Irak aux côtés des Etats-Unis, dont le Japon est le fidèle allié. Quelles sont les causes de ce nouveau rôle que souhaite jouer le Japon et comment s'en donne t-il les moyens ? Pour répondre à ces questions, nous examinerons dans un premier temps les bases de la politique de défense japonaise, avant d'étudier les modifications de l'environnement international qui ont affecté cette politique à partir de 1991, ainsi que les nouvelles orientations qui en découlent
[...] Ces dernières apportent une dimension politique nouvelle en mettant en place plus clairement des activités de secours et de logistique. Par ailleurs, la coopération n'est plus seulement géographique mais aussi situationnelle : le traité est étendu à des situations de crise qui pourraient affecter la sécurité du Japon (par exemple une crise majeure entre la Chine continentale et Taiwan). II- Depuis 1991, le Japon fait face à de nouveaux défis Le choc de la Guerre du Golfe Le Japon, coutumier de la diplomatie du chéquier a contribué financièrement à l'effort de guerre à hauteur de 13 milliards de dollars environ. [...]
[...] Parallèlement, elle interdit formellement tout ce qui peut mettre la vie des soldats en danger et tout ce qui a rapport avec le maniement des armes. La mise en œuvre de la loi PKO est également soumise à des conditions très précises (accord de cessez-le-feu nécessaire entre toutes les parties, garantie d'impartialité dans les opérations menées Cette loi a été amendée le 29 octobre 2001, au terme de 7 jours de discussion seulement et sans mouvement de contestation, pour permettre enfin au Japon de participer aux missions principales de l'ONU, et en particulier d'apporter une aide dans le processus de cessez-le-feu, ainsi que de collecter et garder les armes abandonnées. [...]
[...] Les nouvelles menaces en Asie Le Japon insiste beaucoup sur le fait que son environnement proche est peu sûr. L'ambassadeur du Japon en France Hiroshi Hirabayashi[9] explique ainsi que la situation du Japon est très différente de celle que peut connaître la France en Europe. Il souligne ainsi qu'il n'existe pas de système de sécurité entre les différents pays d'Asie comparable à celui de l'OTAN, ni d'organisation régionale aussi intégrée que peut l'être l'Union Européenne. Il ajoute aussi que le continent asiatique est constitué d'une kyrielle de peuples et de religions qui ont des difficultés à cohabiter. [...]
[...] Ces événements ont pu contribuer à modifier la perception que les Japonais ont de celles- ci. Ainsi, selon un sondage effectué en février 1997, les principales attentes des Japonais envers les FAD sont aujourd'hui les missions de secours lors de catastrophes pour 40% d'entre eux, le maintien de la sécurité du pays pour et la participation à des missions d'assistance internationale pour 20%[5]. Mais qu'en adviendra-t-il si un soldat japonais se fait tuer dans l'exercice de ses fonctions à l'étranger, ce qui n'est pas encore arrivé[6] ? [...]
[...] Ce sont des lois temporaires mais reconductibles, qui permettent aux pouvoirs politiques de réagir très vite à un événement donné. Pour la première fois, la loi permet d'envoyer les FAD en base arrière d'une coalition armée qui agit sous mandat de l'ONU. Le Japon peut donc désormais envoyer les FAD pour le soutien logistique pour des opérations de combat, même si de nombreux garde-fous existent (éloignement des zones de combat, usage de la force uniquement en cas de légitime défense La responsabilité du cabinet et du premier ministre en particulier est très grande, puisque ce dernier peut décider l'envoi des FAD pour des opérations liées à la lutte contre le terrorisme sans avoir l'aval de la Diète, s'il le juge nécessaire et urgent. [...]
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