Après avoir incarnée pendant de nombreuses années un modèle de stabilité politique et de prospérité économique en Afrique, la Côte d'Ivoire a sombré dans le chaos de la guerre, à l'instar de ses voisins tels le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée : depuis septembre 2002, elle connaît la crise la plus grave de son histoire. Face à la crise ivoirienne, la France a fait le choix de l'engagement en intervenant simultanément par la voie militaire (Opération Licorne) et diplomatique (Accord de Linas-Marcoussis).
Ce choix marque une rupture avec la politique de normalisation des rapports franco-africains conduite depuis 1997, qui consistait dans le refus d'intervenir directement dans la gestion et la résolution des conflits africains, comme ce fut le cas lors du putsch de décembre 1999 en Côte d'Ivoire.
En décidant de s'engager, la France a renoué avec sa tradition interventionniste, il s'agit de s'interroger sur les logiques de cette doctrine nouvelle de gestion des situations de crise en Afrique subsaharienne, qui cherche à réaliser un compromis entre les acquis historiques et la nécessité d'évolution.
[...] Insensiblement d'abord, puis à un rythme qui est allé s'accélérant pour culminer en cette funeste nuit de novembre 2004, quand l'armée française ouvrit le feu sur une foule de patriotes à Abidjan, la France a perdu son ‘Afrique', celle où, de Dakar à Libreville en passant par Djibouti, N'Djamena, Brazzaville et Antananarivo, elle aimait à penser qu'elle était aimée III. La gestion de la crise ivoirienne : redéfinition de l'engagement de la France en Afrique Modalités et principe d'action de la politique française en RCI. Nouvel interventionnisme : le partenariat régional Professé dès juillet 2002, l'appui aux médiations régionales est le principal pivot autour duquel la France articule son intervention en Côte d'Ivoire. Ce principe correspond à une volonté française de se réengager dans les conflits africains tout en y associant les acteurs locaux. [...]
[...] Dans sa première version, la politique d'intervention française sur le continent africain s'adossait dans la majorité des cas, sur des accords de défense ou de coopération militaire bilatéraux et mêlait souvent objectifs politiques et humanitaires. Au milieu des années 1990, un certain nombre de facteurs ont conduit les dirigeants français à redéfinir le rôle de leur pays face aux situations de crise en Afrique subsaharienne Il s'agit entre autres de la fin de la Guerre froide, de la disparition des initiateurs de la politique du pré-carré africain de la réputation sulfureuse des affaires africaines auprès de l'opinion publique, ou encore du credo de l'impératif démocratique martelé par les partenaires au développement. [...]
[...] En décidant de s'engager, la France a renoué avec sa tradition interventionniste, il s'agit de s'interroger sur les logiques de cette doctrine nouvelle de gestion des situations de crise en Afrique subsaharienne, qui cherche à réaliser un compromis entre les acquis historiques et la nécessité d'évolution. I. Les causes de l'intervention française La vitrine brisée : Les évènements de 2004 ont semble-il sonné le glas d'une relation particulière que la France avait entretenue avec la République de Côte d'Ivoire (RCI) depuis son indépendance en 1960. [...]
[...] L'intervention française en RCI Le coup d'Etat du 19 Septembre 2002 et la rupture dans la politique d'intervention française en Afrique Du statut d'arbitre à celui de belligérant 3. Gestion de la crise : redéfinition de l'engagement de la France en Afrique Nouvel interventionnisme : le choix du partenariat régional Nouvel interventionnisme : le choix du partenariat global Articles ADJOVI Roland, La politique africaine de la France AFRI 2001, volume II. CHATAIGNER J.-M., Principes et réalités de la politique africaine de la France, Afrique contemporaine 2006/4, n°220. PATRY Jean-Jacques, La maitrise de la violence en RCI. Une spécialité française à l'épreuve des faits AFRI 2004, volume V. [...]
[...] La résolution 1528 (S/RES/ 1528), votée à l'unanimité, autorise le lancement d'une opération de maintien de la paix, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Cette opération, qui satisfait la demande française, a un mandat très large : observation du cessez-le-feu, désarmement, appui à la mise en œuvre du processus de paix. Instituée pour une durée initiale de 12 mois, l'ONUCI compte une force de hommes au maximum. Concrètement, les soldats de la force ouest-africaine sont passés sous le commandement des Casques bleus, alors que les soldats français de l'Opération Licorne demeurent autonomes. [...]
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