L’évolution des guérillas et des stratégies de contre-insurrection en Asie du Sud-Est

Résumé du document

Au tournant du 21e siècle, le phénomène des guérillas, historiquement bien connu en Asie du Sud-Est, a profondément changé de nature. Si l'on excepte les rares guérillas effectivement victorieuses au Vietnam, au Laos et dans une moindre mesure au Cambodge, on a assisté à une rapide perte de vitesse des guérillas communistes et sécessionnistes issues de la Guerre Froide jusqu'à leur quasi-disparition dans les années 1990. Des enjeux, parfois anciens, mais renouvelés par les défis de la mondialisation et de l'internationalisation des problématiques liées à la piraterie maritime ou au terrorisme islamique, s'y sont substitués. Ils interrogent la capacité des Etats et organisations régionales d'Asie du Sud-Est à répondre efficacement à ces nouvelles menaces. Les méthodes contre-insurrectionnelles, qui ont pu apparaître efficaces contre les mouvements de guérillas, soutenus par le bloc soviétique au cours de la Guerre froide, doivent désormais répondre et s'adapter aux nouveaux enjeux de la lutte insurrectionnelle en Asie du Sud-Est.

Extraits

[...] Les stratégies de contre-insurrection appliquées par les gouvernements du Sud-est asiatique pour confronter ces mouvements peuvent et doivent être adaptées aux enjeux du 21e siècle. BIBLIOGRAPHIE : - Chaliand, Gérard et Arnaud Blin (dir.), Histoire du terrorisme. De l'Antiquité à Al Qaida, Paris, Bayard - Chouvy, Pierre-Arnaud et Laurent Laniel, Rapport : Production de drogue et stabilité des Etats, CERI et SGDN, Mai 2006 - Dassé, Martial, Les guérillas en Asie du Sud-Est. Les stratégies de la guerre asiatique, Paris, L'Harmattan FEDN - Delamotte, Guibourg et François Godement, Géopolitique de l'Asie, Paris, Editions Sedes - Frécon, Eric, Pavillon noir sur l'Asie du Sud-est, IRASEC, L'Harmattan - Labrousse, Alain, Géopolitique des drogues, Paris, PUF - Leveau, Arnaud et Benoît de Tréglodé, L'Asie du Sud-Est 2010, Paris, IRASEC, Editions Lignes de repères - Migaux, Philippe, L'islamisme combattant en Asie du Sud-Est, IRASEC, Editions Lignes de repères - Tarling, Nicolas, Southeast Asia, a modern history, Oxford, Oxford University Press WEBOGRAPHIE : - http://www.geopium.org - http://asiesudest.wordpress.com/2008/08/06/asie-du-sud-est- guerillas-ethniques-et-tensions-confessionnelles/ http://asiesudest.wordpress.com/2008/08/06/asie-du-sud-est-guerillas- ethniques-et-tensions-confessionnelles/ Dassé, Martial, Les guérillas en Asie du Sud-Est. [...]

[...] Le Triangle d'Or a été l'une des principales cibles des pressions internationales qui ont appelé la junte birmane et le gouvernement thaïlandais à lutter davantage contre la culture du pavot. La Thaïlande, longtemps au cœur de la production d'opium, a mené un programme massif de lutte contre la culture du pavot, qui a porté ses fruits. Phénomène de vases communicants, la production d'opium a toutefois traversé la frontière et n'a été que repoussée vers la Birmanie ou le nord du Laos[9]. [...]

[...] Il pourrait résulter des opérations massives de police menées contre les leaders du terrorisme islamiste. Ce sondage indique toutefois que 39% considèrent Al Qaeda comme l'organisation la plus emblématique de jihad international.[13] Les méthodes de contre-insurrection, bien qu'adaptables au terrorisme, peuvent pour la plupart se révéler inopérantes face à des groupements minoritaires, lorsque ceux-ci ne disposent pas d'assise local identifiable ni de soutien diffus parmi la population. De fait, le rôle d'Al Qaida dans la région vient renforcer l'internationalisation du jihad islamique et réduire les capacités d'action nationale. [...]

[...] Cette politique a bien fonctionné en Birmanie, en raison des capacités militaires considérables du gouvernement démocratique puis de la junte militaire, et de l'isolement relatif de certains groupes et leaders rebelles, en particulier communistes. En parallèle, l'élimination des éléments les plus durs, technique dite du search and kill vise à séparer de la population les fauteurs de troubles qui perturberaient à eux seuls la stabilité régionale ou nationale. La fin de la Guerre Froide : l'affaiblissement des guérillas L'effacement des guérillas communistes Avec la fin de la Guerre froide et la disparition du bloc soviétique, nombre de guérillas communistes à travers le monde ont vu les financements extérieurs se tarirent. [...]

[...] La seule exception reste cependant le Parti communiste philippin (PCP) et plus précisément sa branche armée : l'Armée du peuple nouveau qui constitue encore aujourd'hui une des principales menaces à la stabilité du régime de Manille[4]. La NPA serait particulièrement bien organisée sur le modèle maoïste et disposerait du soutien d'une partie de la population[5]. La perte en puissance des guérillas sécessionnistes Les guérillas sécessionnistes ont également perdu en puissance au cours de l'après-guerre froide. S'ils n'étaient pas toujours liés idéologiquement à la confrontation Est-Ouest. [...]