Étude sur le conflit géopolitique entre le président vénézuélien, Hugo Chavez, et les Etats-Unis ainsi que les compagnies étrangères présentes au Vénézuéla. La deuxième force en présence, dont l'opposition avec Chavez provoque le conflit géopolitique, sont les entreprises pétrolières U.S. présentes sur le sol vénézuélien. Les Etats-Unis sont particulièrement impliqués dans le conflit, et ce pour trois raisons : tout d'abord, la volonté et l'habileté politique de Chavez qui a réussi à faire passer un conflit économique cantonné au problème des nationalisations à une véritable contestation du système capitaliste proposé par les Etats-Unis et de ses visées impérialistes.
[...] Résultats des élections de 1998 à 2006. Le président est aussi réélu en 2006. Il considère cette réélection comme une victoire sans précédent malgré un taux d'abstention important des électeurs potentiels n'ont pas voté). Cet abstentionnisme est le fait d'une manœuvre délibérée de l'opposition qui ne peut espérer déstabiliser le gouvernement que de cette façon, puisque ses mesures sociales ont acquis à ce dernier la majorité (pauvre) de la population. Le 3 avril 2006, Chavez annonce la nationalisation des ressources pétrolières de son pays. [...]
[...] Cependant, les circonstances ont changé, dans un sens favorable aux gouvernements du Sud. L'époque où la CIA se permettait une ingérence criminelle - avec le soutien tacite du monde entier - sur le continent latino-américain est révolue. Peu nombreux sont ceux qui pensent que Chavez pourrait être la cible d'une guerre secrète de la part des Etats-Unis ou hypothétiquement de l'Europe (même s'il en existe qui tiennent toujours ce scénario pour plausible). Le soutien continental (Castro, Morales, Correa et dans une moindre mesure Lula et Kirchner) est aussi une force pour Chavez, dont ne disposait pas Allende. [...]
[...] Sur les 22 compagnies présentes au Venezuela (toutes nationalités confondues) ont accepté les nouveaux termes des contrats proposés par Chavez. Total et ENI ont notamment refusé et ont tout simplement été priées de quitter le sol vénézuélien. Elles espèrent un changement dans la situation mais celui-ci a en réalité peu de chances de se produire. Pourquoi ? Tout d'abord, parce que l'opinion publique est maintenant (contrairement à il y a trente ans par exemple) en grande partie convaincue qu'il est légitime pour un gouvernement de prendre possession des richesses de son sous-sol, surtout quand celui-ci a été quasiment pillé par les entreprises qui l'exploitaient (avec, dans ce cas, la bénédiction de l'AD et de la COPEI). [...]
[...] Le succès (relatif mais non-négligeable) de la création de la Banque du Sud est un signe que l'autre voie, celle du socialisme ou du social-démocratisme pour Lula, est en train de prendre de l'ampleur et qu'une bonne portion du continent y croit. Les nationalisations ne sont qu'un pan d'un vaste projet de rééquilibrage des forces entre le libéralisme que ses tenants voulaient faire passer pour naturel et le socialisme que les espoirs d'un continent opprimé ont fait renaître. Pour ma part, j'estime qu'une telle volonté est louable. L'hégémonie d'un seul bloc (les Etats-Unis) n'est pas souhaitable pour l'avenir du monde ni pour la défense des pays en voie de développement et des classes ouvrières sur toute la planète. [...]
[...] En 1992, Chavez entre dans la vie politique en tentant avec d'autres militaires un coup d'Etat de gauche contre le président Perez (qui en était à son deuxième mandat, espacé du premier). Ce putsch, justifié par les accusations - fondées - de corruption et la situation économique guère florissante du moment, a échoué. Chavez rencontre un fort soutien après son échec et durant son emprisonnement auprès de la population marquée par la répression sanglante du Caracazo de 1989, lors duquel le pays avait exprimé son mécontentement par des émeutes. [...]
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