L’ethnicité dans les relations internationales

Résumé du document

La fin de la Guerre Froide à engendré des changements profonds notamment en ce qui concerne les menaces à la sécurité, puisque les conflits ont aujourd'hui une dimension majoritairement intra-étatique. Beaucoup d'auteurs comme Strange ou Badie ont aussi insisté sur la remise en cause progressive des structures étatiques, l'Etat bien que l'on puisse certainement toujours le considérer comme l'acteur central des relations internationales se voit concurrencé par la montée en puissance de nouveaux acteurs. Les conflits que l'on qualifie d'ethniques illustrent bien ces changements de la scène internationale puisqu'il s'agit d'une nouvelle forme de menace, qui s'opère à un niveau infra étatique et qui remet en cause la place de l'Etat. La notion d'ethnicité est aujourd'hui largement utilisée dans les médias ou par les analystes des relations internationales, sans que pourtant une explication de ce terme ne soit donnée. Selon Tedd Gurr on peut dire que les membres d'un groupe ethnique font partie d'une communauté psychologique, ils partagent une histoire, une identité, des valeurs communes, des croyances, et une mère patrie commune. Les recherches concernant l'ethnicité ne se sont développées que récemment avec à la fin des années 1960 et l'apparition de conflits et de revendications qualifiées d'ethniques. Cette émergence s'est faite simultanément dans toutes les sociétés. Ainsi on peut penser au régionalisme en France ou en Grande Bretagne, mais aussi aux problèmes de nationalité en Europe de L'est, et aux conflits entre tribus en Afrique. Au cours de cette période on remarque un changement profond, l'appartenance ethnique devient une catégorie pertinente pour l'action sociale, selon les théoriciens de l'ethnicité, le groupe ethnique est venu concurrencer celui de la classe sociale comme la catégorie fondamentale de la différenciation sociale. On comprend que dans le contexte de la prolifération des Etat-nations, l'ethnicité soit devenue un synonyme de minorité, par opposition à la majorité. Par nature, la minorité est un groupe dominé, car un groupe dominant l'a mise en position d'infériorité numérique et généralement une infériorité politique/sociale/économique voire culturelle. Historiquement, le concept juridique des minorités est apparu avec la première guerre mondiale et l'éclatement des Empires.
La question est alors de savoir dans quelle mesure l'émergence du concept d'ethnicité a provoqué des changements sur la scène internationale. Pour répondre à cela dans un premier temps nous verrons les problèmes engendrés par les revendications des minorités au niveau interne et international et dans un second temps nous aborderons les conflits ethniques et leurs conséquences.

Extraits

[...] - GEISER Christian, Approches théoriques sur les conflits ethniques et les réfugiés www.paixbalkans.org/contributions/geiser-parant_bosnie.pdf - HOROWITZ Donald, The cracked foundation of the right to secede Journal of Democracy, vol4, April 2003. [...]

[...] On voit donc bien que les raisons menant à des conflits interethniques ont souvent été le fait de manipulations politiques. Pour reprendre les termes de Jean-François Bayart, on assiste à l'invention de la tradition il prend pour exemple l'Inde et la réinterprétation du passé hindou par les nationalistes et l'instrumentalisation de la tradition à des fins militantes. Ainsi, cette culture imaginée se définit par opposition aux cultures voisines, l'échange interculturel est alors vu comme une aliénation, une perte de substance, voire une pollution qui peut conduire à des purifications ethniques. [...]

[...] On voit alors que la réponse de la communauté internationale suit les lignes d'une approche libérale des RI. Au cours du XXe siècle, le nombre d'États n'a cessé d'augmenter. Yacoub le dit très bien on a beaucoup disserté sur la pensée métissée et sur le respect de la diversité dans la sauvegarde de l'unité. Paradoxalement jamais on n'a assisté à autant d'États qui se créent sur la base de monoappartenaces ethniques La plupart des États sont pourtant pluriethniques et on comprend bien que la solution ne réside pas seulement dans le séparatisme qui est une solution entre autres prônée par les ethnoréalistes (tels que Kaufman), mais certainement plutôt dans les efforts de développement de relations interethniques. [...]

[...] II- Retour sur les conflits ethniques et leurs implications dans les relations internationales Les guerres interethniques : la haine de l'autre ancestrale ou manipulation politique ? Les conflits ont eux aussi subi de profonds changements au cours de l'histoire, aujourd'hui les conflits idéologiques ou politiques sont toujours possibles, mais ce sont les conflits ethniques qui sont actuellement les plus prégnants. Pour comprendre ce qu'on assimile à conflit ethnique, il faut en donner une signification précise qui le différencie des autres formes de conflits. [...]

[...] Dans une perspective plus contemporaine, il faut noter que pendant longtemps on a considéré l'accroissement les moyens de communication et des contacts liés à la mondialisation permettaient une certaine assimilation et uniformisation, mais c'est en fait un mouvement inverse qui se produit, car cela permet de faciliter l'émergence d'identités particularistes. La Facilité et la rapidité des communications ont permis la diffusion de formes d'organisation, de revendication, mais aussi la création de réseaux internationaux de militants nationalistes. On peut donner l'exemple UCK au Kosovo qui était très soutenu par la diaspora Kosovare en exile, ceux qui vivaient à l'étranger devaient participer financièrement à l'organisation. [...]