À l'occasion de sa dernière visite officielle aux États-Unis, François Hollande bénéficiait d'une cote de popularité positive auprès de nombreux médias américains, car loué pour sa politique étrangère relativement interventionniste en regard de celle de Barack Obama. Cette dernière étant considérée comme pas assez forte, présente, avec le départ progressif d'Afghanistan, et l'absence d'une réelle d'intervention en Libye …Cette politique étrangère est en effet un point central de la puissance hégémonique américaine, et est indubitablement devenu un rouage essentiel durant les mandats Clinton puis Bush. La remise en cause de la politique étrangère américaine ne sous-entend pas néanmoins nécessairement une remise en cause de la puissance hégémonique américaine. Celle-ci est en effet ancrée depuis de nombreuses années, ayant réussi à se développer durant la guerre froide avec la formation du bloc occidental et d'un modèle américain aussi bien au niveau politique qu'économique, social, militaire. Cette hégémonie s'étend ensuite totalement à la fin de la guerre froide, avec la théorie « d'hyperpuissance » développée par Hubert Védrine.
[...] Les États-Unis possèdent donc encore aujourd'hui des caractéristiques d'une puissance hégémonique. Mais ces caractéristiques sont limitées et consentent plus à des États-Unis comme puissance hégémonique par défaut pour maintenir une paix mondiale. Tout d'abord, les caractéristiques hégémoniques des États-Unis apparaissent limitées. Hégémonique dérive du mot hegemon qui signifie commandant en chef : ce terme est relatif à une domination sans partage qui semble aujourd'hui plus nuancée. Au niveau économique, les États-Unis ont subi la crise financière de 2008 de plein fouet, et sont devenues de plus en plus dépendantes d'autres zones économiques. [...]
[...] Les États-Unis concentrent donc différentes formes de puissance qui tendent à maintenir sa puissance hégémonique. Ces formes de puissance servent un objectif réel de domination. Dans une brève histoire de l'avenir, Jacques Attali développe l'idée qu'il y a toujours eu différents centres-monde selon les périodes de l'histoire qui révélaient la puissance du pays : Amsterdam, Anvers, Londres, mais celle-ci ne révélait pas toujours la présence d'un pouvoir hégémonique, simplement une domination, influence forte dans certains domaines. L'aspect hégémonique de la puissance américaine provient donc des différentes formes de puissance qu'elle concentre, et donc de la prédominance dans différents secteurs. [...]
[...] Les Etats-Unis sont-ils aujourd'hui une puissance mondiale hégémonique ? À l'occasion de sa dernière visite officielle aux États-Unis, François Hollande bénéficiait d'une cote de popularité positive auprès de nombreux médias américains, car loué pour sa politique étrangère relativement interventionniste en regard de celle de Barack Obama. Cette dernière étant considérée comme pas assez forte, présente, avec le départ progressif d'Afghanistan, et l'absence d'une réelle d'intervention en Libye Cette politique étrangère est en effet un point central de la puissance hégémonique américaine, et est indubitablement devenue un rouage essentiel durant les mandats Clinton puis Bush. [...]
[...] Cet affrontement n'a plus lieu entre deux blocs et dans cet affrontement de puissances multiples, la puissance économique est cruciale et a pu jouer en faveur des États-Unis. Cette puissance polymorphe des États-Unis apparait d'autant plus claire que la montée des autres comme la décrit Fareed Zakaria, n'expose pas de pays possédant autant de puissances différentes : la Chine a une puissance économique, mais moins de puissance militaire et politique. Un pays comme la France à l'inverse, manque de puissance économique vis-à-vis de la puissance militaire et politique : il y a une domination des États-Unis par une concentration inédite des pouvoirs. [...]
[...] Et en effet, le pouvoir hégémonique des EUA peut être lié à cela, notamment avec certaines autres puissances qui consentent à leur laisser ce pouvoir hégémonique ou de plus en plus cette capacité de leadership. Cela se réfère au lien développé par Fareed Zakaria avec la Chine, le challenger, qui ne veut, pour autant, pas encore concurrencer ce leadership américain (budget des dépenses militaires de près de 100 milliards), ou l'Inde, autre grande puissance en devenir, considérée comme l'allié. Des pays préfèrent également le leadership global des EUA à l'hégémonie plus proche d'un géant régional qui risque d'étouffer la politique extérieure, mais aussi l'économie d'un pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture