L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, issue du traité de Washington signé en 1949, a vu le jour dans le contexte de guerre froide qui a succédé à la Seconde Guerre Mondiale. Sa création place les Etats-Unis dans la situation d'une puissance protectrice venant à la rescousse d'Etats européens faibles et dévastés, bienque n'étant pas à l'origine de cette idée de créer une alliance défensive en Europe. Toutefois les Etats-Unis tireront profit de cette initiative puisque c'est à travers l'OTAN que se matérialisera la théorie de l'endiguement.
Il faut toutefois savoir que l'engagement des Etats-Unis dans une telle alliance n'allait pas de soi, en dépit du contexte de guerre froide qui prévalait à l'époque de sa création. Il est de tradition de se méfier des alliances politiques, particulièrement quand elles impliquent des alliés européens à l'égard desquels toutes les administrations qui se sont succédé depuis la création de la République américaine, ont entretenu une certaine méfiance .
Cette affirmation permet de relativiser l'attitude qui a été celle des Etats-Unis au sein de l'OTAN après la disparition de la menace soviétique, conséquence de l'effondrement du Pacte de Varsovie. Une attitude qui traduit à la fois une certaine réticence à pérenniser une implication forte pour la sécurité européenne, mais aussi une volonté nouvelle d'utiliser l'OTAN à des fins conformes à ses intérêts propres.
C'est ainsi qu'on a pu parler d'une vision américaine de l'OTAN , qui obéit d'une part au postulat implicite selon lequel il n'est pas admissible que les forces américaines soient placées sous un commandement autre que le sien, et d'autre part au principe selon lequel la politique étrangère américaine ne saurait se focaliser sur des problèmes qui ne sont pas pour elle des priorités, comme le désormais le cas de la sécurité en Europe.
A côté de ces considérations autour des principes régissant la politique étrangère des Etats-Unis, il y a les débats auxquels l'OTAN a dû faire face depuis une quinzaine d'années du fait de la disparition de la menace soviétique, qui fût sa raison d'être jusque là. Immédiatement les alliés tombent d'accord pour maintenir l'Alliance telle qu'elle existe, et n'entament pas vraiment de réformes de fond, en dépit des projets américains de réforme .
Le début des années 1990 marque un certain effacement de l'OTAN, qui coïncide avec l'émergence de l'Union européenne et son pilier relatif PESD (Traité de Maastricht en 1992), et avec la naissance de l'OSCE en 1991. « Les Etats-Unis vont alors chercher à limiter le rôle de la défense européenne et éviter de faire de l'OSCE une institution internationale de plein exercice » . Pour ce faire, ils vont promouvoir et presque imposer aux alliés européens l'élargissement de l'Organisation aux ex républiques socialistes, grâce aucadre du Partenariat pour la Paix. L'évolution de l'Organisation va dans un premier temps se limiter à cet élargissement, et la question de l'extension du rôle de l'OTAN va être tranchée par les faits.
[...] L'élargissement, un enjeu au service des intérêts américains Bibliographie Ouvrages - Les Relations transatlantiques, sous la direction de Arthur Paecht, collection Enjeux Stratégiques, publication de l'IRIS, PUF - US ans ESDI in the New NATO, les notes de l'IFRI, n°4. - Le Retour de l'Histoire, Guillaume Parmentier, Complexe Articles - Conférence de Benoît d'Aboville à l'IHEDN du 27 février 2006. - Les Etats-Unis et l'OTAN : de l'Alliance à la Coalition Guillaume Parmentier, in AFRI 2005. - L'OTAN après la Guerre froide Gilles Andréani, in Questions Internationales nov-dec 2005. [...]
[...] Sites Internet - http://www.nato.int/home-fr.htm - http://nato.usmission.gov/ On peut citer à l'appui de cette affirmation les citations du président Georges Washington qui, à propos de telles alliances, dénonçait l'illusion d'un intérêt commun imaginaire qui insuffle chez l'un les inimitiés de l'autre ou encore les entangling alliance que Thomas Jefferson se promettait de ne jamais conclure dès son accession au pouvoir. Benoît d'Aboville, dans une conférence donnée à l'IHEDN le 27 février 2006. Guillaume Parmentier, Les Etats-Unis et l'OTAN AFRI 2005, Gilles Andréani, in question internationales 3. G. Parmentier, in op cit. Benoît d'Aboville, op cit. [...]
[...] Conclusion Tels sont les nouveaux défis auxquels doit faire face l'OTAN, dans un contexte mondial qui diffère intégralement de celui pour lequel elle avait vu le jour. Les crises qu'elle a traversées et l'hostilité montante d'une Europe soucieuse de se doter de capacités de défense propres risquent d'exacerber les tensions qui caractérisent le lien transatlantique. Le sommet de Riga qui doit s'ouvrir cette semaine dira si les capacités militaires sans égales des Etats-Unis lui permettront d'imposer à ses alliés réticents les changements stratégiques qu'ils désirent. Les Etats-Unis et l'OTAN après la guerre froide I. L'Otan, outil du rôle militaire des Etats-Unis en Europe A. [...]
[...] Les Etats-Unis vont alors chercher à limiter le rôle de la défense européenne et éviter de faire de l'OSCE une institution internationale de plein exercice Pour ce faire, ils vont promouvoir et presque imposer aux alliés européens l'élargissement de l'Organisation aux ex républiques socialistes, grâce au cadre du Partenariat pour la Paix. L'évolution de l'Organisation va dans un premier temps se limiter à cet élargissement, et la question de l'extension du rôle de l'OTAN va être tranchée par les faits. I. L'OTAN, outil du rôle militaire des Etats-Unis en Europe A. Une suprématie militaire incontestée L'après-guerre froide met plus que jamais en lumière la suprématie militaire américaine qui s'incarne évidemment au sein de l'OTAN. [...]
[...] L'absence de réaction à l'égard de cette manifestation transatlantique de solidarité achève de souligner la perte de centralité que connaît alors l'OTAN à Washington. Cette attitude peut s'expliquer par le fait que les attaques du 11 septembre sont un défi lancé à la souveraineté de l'Etat américain qui exige une réaction proprement américaine. Néanmoins, le recours à une coalition indépendante de l'OTAN vexe la communauté transatlantique. Ce nouvel épisode exprimait au grand jour le changement de conception américain à l'égard des alliances, puisque Donald Rumsfeld, Secrétaire à la Défense, déclarait peu après les attaques : la mission détermine la coalition et la coalition ne détermine pas la mission C'est ainsi que l'OTAN ne participera qu'ultérieurement aux opérations menées en Afghanistan[13], et n'interviendra que pour mener une opération limitée au quart nord-ouest du pays. [...]
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