Les États-Unis produisent 25% du PIB mondial ; ce chiffre clé nous montre que la puissance américaine dépasse largement celle des autres pays. Tout au long du XXe siècle, les États-Unis se sont imposés comme la grande puissance. Vainqueurs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale ainsi que de la Guerre froide, ceux-ci ont dominé la scène internationale, grâce à la plénitude de leur puissance et leurs nombreux atouts.
Ils disposent de tous les attributs de la puissance, celle-ci reposant essentiellement sur quelques facteurs hégémoniques : le Dollar comme monnaie mondiale, la langue – l'anglais – en tant que langue véhiculaire internationale, la diffusion planétaire de la culture américaine ; sans oublier leur puissance militaire dont le budget, en 2004, dépassait 400 milliards de dollars. Selon certains critères définis afin d'établir un classement des États (appartenance au G7, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, PNB, prix Nobel, IDE…), les États-Unis dominent la scène internationale.
Après avoir été incontestablement la grande puissance mondiale, peut-on dire aujourd'hui que les États-Unis ont su réagir face à leur déclin relatif ? Leur métamorphose est-elle suffisante pour qu'ils demeurent une grande puissance ?
[...] On constate alors un double phénomène qui peut être paradoxal. A la fois on va une uniformisation culturelle à l'américaine et à la fois les cultures ont une forte capacité de résistance. On peut dire que les peuples se modernisent en empruntant certains éléments à la culture occidentale mais ce n'est pas forcement l'américanisation, c'est davantage un moyen pour se moderniser. Mais la culture américaine s'immisce tout de même dans les cultures nationales, parfois malgré elle, et il apparaît peu probable qu'elle se retire au vue des améliorations ou du moins des changements perçus comme des améliorations - qu'elle apporte. [...]
[...] Le peuple américain a toujours cru en sa propre force et il est à l'origine de cette grande puissance que sont les Etats-Unis. Depuis la seconde guerre mondiale, ce pays domine la scène internationale et la population croit en cette domination comme un fait absolu et immuable. Il n'est donc pas étonnant de voir un patriotisme tourné vers les anciennes actions glorieuses du pays être remplacé par un véritable nationalisme américain tourné entièrement vers le futur qui attend cette grande puissance. [...]
[...] Une telle opposition ne pourrait venir d'un État européen et capitaliste par exemple, car les États-Unis demeurent les plus puissants dans leur modèle. Malgré ces oppositions, on constate qu'au niveau mondial c'est jusqu'alors le système qui a amené le plus de prospérité et de réussite sur la continuité. Et c'est également le régime politique qui reçoit le plus d'engouement populaire. On a pu le voir avec l'élection présidentielle de 2009 remportée par Obama, symbole de changement et preuve de concrétisation de l'idéologie américaine, qui a non seulement été un phénomène américain, mais aussi mondial. [...]
[...] Les films américains représentent 71,5% du marché cinématographique européen (Europe des 25 en 2004). Il y a clairement une capacité d'influence sur les mentalités, c'est l'exemple de l'engouement mondial pour les séries américaines qui diffusent des stéréotypes de vie, de mentalité. L'expansion de la nourriture américaine est notable avec l'implantation de Mac Donald et des supermarchés Wal-Mart partout dans le monde. Imposant ainsi un mode d'alimentation universel, la culture culinaire traditionnelle nationale est délaissée dans de nombreux pays ou elle semblait pourtant très ancrée. [...]
[...] Mais tandis qu'Aron explique que la volonté étatique seule n'est pas suffisante pour créer une grande puissance, une question reste en suspens : après avoir été incontestablement la grande puissance mondiale, peut-on dire aujourd'hui que les Etats-Unis ont su réagir face à leur déclin relatif ? Leur métamorphose est-elle suffisante pour qu'ils demeurent une grande puissance ? Pour le cas américain, la fin de la supériorité généralisée sur le plan matériel de la puissance bien qu'elle conserve un niveau très acceptable a conduit la politique nationale à s'orienter plus largement vers une puissance dématérialisée en favorisant les facteurs immatériels de la puissance (II). I. [...]
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