La doctrine Monroe est le fil directeur de toute la diplomatie nord-américaine, note Pierre Vayssière1. Le 2 décembre 1823, le Président des États-Unis James Monroe avait en effet prononcé, lors de son septième message annuel au Congrès, un discours fixant les directives de sa politique extérieure. Le discours, s'adressant particulièrement aux Européens, fixait ainsi qu'aucune puissance européenne ne devrait intervenir sur le continent européen, dans un but colonisateur ou non, auquel cas les États-Unis considéreraient cela comme une manifestation inamicale à leur égard, en l'échange de quoi était exclue toute intervention américaine dans les affaires européennes. Si le discours n'a pas de portée réelle immédiate, une ambiguïté nait rapidement. Que comprendre en effet des relations des États-Unis avec l'Amérique latine ? Car les prétentions américaines sur le subcontinent semblent apparaître en filigrane dans la doctrine Monroe. Cette ambiguïté fait l'objet de débats tout au long du XXe siècle. Durant ce XXe siècle, qu'il faut ici comprendre comme s'étendant de 1898, date de la guerre hispano-américaine, à 1991, date de la chute de l'URSS, les États-Unis paraissent ne cesser d'accroître leurs prétentions et leur influence sur l'Amérique latine, autrement dit, sur tous les États d'Amérique situés au sud du Rio Grande, frontière entre les États-Unis et le Mexique, dont la langue est soit l'espagnol soit le portugais. En quoi l'évolution des liens entre les États-Unis et l'ensemble des États au sud du Rio Grande entre 1898 et 1991 reflète-t-elle l'évolution de la place des États-Unis sur la scène internationale ? Si le « grand frère » américain se réveille entre 1898 et 1933, il connaît une période de ralentissement de l'interventionnisme entre 1933 et 1948 avant de reprendre de plus belle de 1948 à 1991, véritable période d'omniprésence américaine dans les pays latino-américains.
[...] Ainsi, les relations des États‐Unis avec l'Amérique latine au XXème siècle ne peuvent se comprendre que dans le cadre plus large de leurs relations avec le monde entier . De 1898 à 1933, c'est la période d'ascension des États‐Unis sur la scène internationale, notamment grâce à la Première Guerre Mondiale, et cette ascension correspond à l'accroissement de l'influence américaine sur l'Amérique latine. Ensuite, la période de 1933 à 1948 est une période de repli des États‐Unis sur la scène internationale car le New Deal, programme de relance économique n'est que national. [...]
[...] Que comprendre en effet des relations des États‐Unis avec l'Amérique latine ? Car les prétentions américaines sur le subcontinent semblent apparaître en filigrane dans la doctrine Monroe. Cette ambiguïté fait l'objet de débats tout au long du XXème siècle. Durant ce XXème siècle, qu'il faut ici comprendre comme s'étendant de 1898, date de la guerre hispano‐américaine, à 1991, date de la chute de l'URSS, les États‐Unis paraissent ne cesser d'accroître leurs prétentions et leur influence sur l'Amérique latine, autrement dit, sur tous les États d'Amérique situés au sud du Rio Grande, frontière entre les États‐Unis et le Mexique, dont la langue est soit l'espagnol soit le portugais . [...]
[...] Mais le point de départ de la lutte d'influence avec le communisme en Amérique latine commence véritablement avec la prise de pouvoir de Castro à Cuba . B. La prise du pouvoir de Castro à Cuba, point de départ de la lutte d'influence avec le communisme en Amérique latine (19591991) . Lorsque Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba, le 1er janvier 1959, les États‐Unis ne font dans un premier temps que prendre des sanctions économiques. Puis, l'intervention militaire a lieu le 17 avril 1961, lors du débarquement de la Baie des Cochons, mais l'opération est un échec. [...]
[...] Le Congrès américain vote en effet en 1901 l'amendement Platt, qui autorise les États‐Unis à intervenir militairement en cas d'agression étrangère ou si la vie et les biens de leurs ressortissants sont menacés . Inclus dans la constitution cubaine, il officialise donc le droit d'ingérence des États‐Unis dans les affaires de la République de Cuba . Par ailleurs, les États‐Unis obtiennent la base navale de Guantanamo, à la pointe orientale de l'île, ce qui leur permet d'être encore plus présents dans les Caraïbes. C'est le début de la volonté américaine de dominer le subcontinent . [...]
[...] Ouvrages généraux : ATTAL LéonArmand, "L'Amérique latine au XXème siècle : dépendance, espoir et crise" L'histoire du XXème siècle en fiches, Ellipses, coll. Optimum p. 351‐359 MAUREL Chloé, Dossier 10 "D'Allende à Pinochet . Le Chili au cœur de la guerre froide (1970‐1990)" in Histoire des relations internationales depuis 1945, Ellipses, coll . Optimum p. 157‐168 et 178 MILZA Pierre, "L'enjeu latino‐américain" in Les relations internationales de 1945 à 1973, Hachette Supérieur, coll. Carré Histoire p. 226‐228 MILZA Pierre, Les relations internationales de 1973 à nos jours, 3ème édition, Hachette Supérieur, coll. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture