Etats-Unis, Amérique Latine, realpolitik kissingerienne, guerre froide, système international multipolaire, containment, enlargement, doctrine Monroe
Tout au long du XXe siècle, la vision de la Realpolitik kissingerienne a dominé les relations entre les Etats-Unis et la zone non anglo-saxonne du continent américain, soit l'Amérique Latine. Cette tradition était alors dictée par la doctrine définie par le Président James Monroe en décembre 1823 stipulant qu'aucune puissance étrangère ne pourrait plus s'implanter en Amérique Latine et qu'une double mission incombait désormais aux Etats-Unis : protéger les Etats latino-américains de toute menace extérieure et exporter le modèle de démocratie des « Pères Fondateurs ».Ainsi, la revendication « L'Amérique aux Américains » a rapidement été réinterprétée en « L'Amérique aux Etats-Unis ». Le corollaire de cela était que Washington garantissait une non-ingérence dans les affaires de l'Europe.
[...] Celui-ci se lance dans des programmes de coopération Sud-Sud avec notamment le programme Petro Caribe, prévoyant un approvisionnement des pays du continent en pétrole à des conditions financières avantageuses. Il propose également un contre-projet à la ZLEA américaine avec l'Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Ces programmes sont soutenus par plusieurs chefs d'Etat dont E. Morales en Bolivie et R. Correa en Equateur. La coopération économique entre les pays de la zone s'institutionnalise également avec le MERCOSUR (1991) ou la Communauté andine (1969) – qui se renforce après 1991 – permettant de réduire leur dépendance vis-à-vis du marché américain. [...]
[...] Tenant compte de la nouvelle donne mondiale, Georges H. Bush puis Bill Clinton recentrent alors la stratégie américaine pour l'Amérique Latine autour d'impératifs économiques. Avec « l'initiative des Amériques » (Bush Sr) puis la « doctrine » de l' « Enlargement » (Clinton-Lake) – expansion conjointe de la sphère de l'économie de marché et de la démocratie représentative – l'objectif est de bâtir un marché commun de « l'Alaska à la Terre de Feu » fondé sur la libéralisation des échanges, soit la Zone de Libre-échange Economique des Amériques (ZLEA). [...]
[...] Le fait que, près de deux décennies plus tard, de nombreux essais et prises de position surgissent autour du thème « Les Etats-Unis sont-ils en train de perdre l'Amérique Latine ? » laisse aujourd'hui peser le doute sur la réussite de l'évolution de cette politique. Qu'en est-il vraiment ? Les Etats-Unis sont-ils effectivement sur le point de perdre leur influence dominante sur leur traditionnelle « arrière-cour », signant alors la fin de la doctrine Monroe en Amérique Latrine ? C'est ce que nous étudierons en analysant l'échec des administrations successives, de Georges H. Bush à Georges W. [...]
[...] Le retour de puissances extra-américaines sur le sous-continent Les pays d'Amérique Latine attirent par ailleurs les investissements de divers économies extra-américaines – leur permettant de diversifier leurs relations économiques – avec d'abord le retour des puissances traditionnelles européennes : les échanges bilatéraux entre la région et l'UE, en constante progression, se chiffraient à 160 milliards de dollars en 2008, faisant de l'UE le 2e partenaire économique et le 1er pourvoyeur d'investissements de la zone. D'autres états s'intéressent également à la région, et notamment la Chine. Les échanges commerciaux entre les deux régions se développent de manière exponentielle augmentant de 40% depuis 2003. Par exemple la Chine devenait le plus gros marché à l'exportation du Brésil en 2009. La région, amenée par le Brésil, noue également des alliances économiques Sud-Sud avec d'autres pays comme l'Inde et l'Afrique du Sud. [...]
[...] Ainsi, sur les 34 pays d'Amérique Latine, seuls sept ont soutenus la guerre en Irak en 2003. L'espoir d'une sortie de l'impasse : une volonté de l'Administration Obama de restaurer l'influence américaine en Amérique Latine sur de nouvelles bases, tenant en compte l'évolution des données géopolitiques de la région Un double constat engageant l'Administration Obama à proclamer sa volonté d'établir une nouvelle relation Etats-Unis/Amérique Latine fondée sur un rapport d' « égal à égal » Le déclin de la domination américaine en Amérique Latine, inéluctable et préjudiciable aux intérêts des Etats-Unis, nécessitant une approche géostratégique renouvelée Certes, l'Administration Bush Junior a tenté de poursuivre la tradition de domination asymétrique des Etats-Unis en Amérique Latine, remplaçant l'épouvantail communiste par la peur des « populistes radicaux » (Bush Jr). [...]
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