Etat, puissance, relations internationales, libéralisme, réalisme, Keohane, Nye, stato-centrisme, souveraineté.
La souveraineté est définie dans le Dictionnaire des Relations Internationales comme le fait que « l'Etat ne [reconnaisse] sur son territoire aucune autorité supérieure à la sienne ». A l'intérieur, l'Etat a le monopole de la violence légitime, étant le seul à exercer et autoriser le recours à la force. Il a également le monopole de la contrainte juridique (« édiction de normes qui s'imposent à tous »). A l'extérieur, aucune entité n'est supérieure à l'Etat. De même, tous les Etats sont égaux au regard du droit international. Or, comme le précise le Dictionnaire des Relations Internationales, la souveraineté a légitimé la construction politique de l'Etat moderne sur lequel a reposé l'ordre international depuis le XVIIe. La Charte des Nations Unies consacre par exemple la souveraineté des Etats dans son article 2 ∮7 : « Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat ».
Ainsi, l'Etat moderne devient-il central dans les relations internationales.
Cependant, aujourd'hui, la centralité de l'Etat moderne est bouleversée par un nombre croissant d'organisations internationales, de groupes, d'institutions ou de normes quasi supranationales. Ces acteurs participent à la politique mondiale. Ce concept est défini par Baylis et Smith comme étant « The politics of global social relations in which the pursuit of power, interests, order and justice transcends regions and continents ».
L'arène politique devient dès lors, selon l'expression de Mansbach et Rosenau, un système polyarchique d'acteurs mixtes, dans lequel l'autorité politique et les sources d'action politique sont diffuses.
Dès lors, il est pertinent de poser la question suivante:
L'entité étatique est-elle en train de perdre l'importance majeure qu'elle avait acquise sur la scène internationale depuis le XVIIème siècle pour devenir un acteur parmi d'autres ?
[...] Ce phénomène est révélateur de la place centrale qu'occupe encore l'Etat dans la sphère internationale. Ainsi, les mouvements révolutionnaires ont-ils généralement comme but ultime d'accéder aux fonctions étatiques. Ce fut le cas de la révolution iranienne, ou de plusieurs révolutions en Amérique latine. De même, les textes de droit international rédigés par les ONG ou les groupes d'experts doivent passer les Etats pour qu'ils soient mis en forme diplomatiquement. Enfin, il faut préciser que la non signature, ou la non ratification, d'une convention par un Etat peut rendre complètement inutile le travail effectué en amont par un groupe non étatique. [...]
[...] C'est pourquoi Keohane et Nye développent le paradigme de la politique mondiale qui reconnaît comme acteur à la fois les Etats, les acteurs infra-étatiques (c'est-à-dire les sous unités formant l'appareil gouvernemental et administratif) et les acteurs non étatiques, et qui se propose comme objet d'étude à la fois les relations interétatiques, les relations transgouvernementales, et les relations transnationales Les deux auteurs développent les grilles suivantes : Ces grilles montrent bien que le paradigme de la politique mondiale est plus complet que le paradigme stato-centré pour percevoir la réalité des relations internationales. b. Un stato-centrisme non justifié Le paradigme stato-centré a pourtant tenté de justifier sa pertinence face à l'émergence des relations transnationales. [...]
[...] Ils notent également que certains domaines ont vu leur importance croître énormément et ne peuvent donc plus être qualifiés de low politics (ex : commerce mondial). * * * Les principaux attributs de l'Etat sont remis en cause. De même, face aux nouveaux acteurs et aux nouvelles relations qu'ils engendrent, l'Etat n'est plus l'acteur unitaire et autonome que décrit le paradigme stato-centré. Face à ce phénomène, l'acteur étatique est en lutte pour garder sa place centrale dans les relations internationales. * * * II. [...]
[...] Ces acteurs participent à la politique mondiale. Ce concept est défini par Baylis et Smith comme étant The politics of global social relations in which the pursuit of power, interests, order and justice transcends regions and continents L'arène politique devient dès lors, selon l'expression de Mansbach et Rosenau, un système polyarchique d'acteurs mixtes, dans lequel l'autorité politique et les sources d'action politique sont diffuses. Dès lors, il est pertinent de poser la question suivante: L'entité étatique est-elle en train de perdre l'importance majeure qu'elle avait acquise sur la scène internationale depuis le XVIIème siècle pour devenir un acteur parmi d'autres ? [...]
[...] Néanmoins, cela ne signifie pas que l'Etat n'est plus au cœur du système international. Il semble juste que toute délégation de fonctions, par l'Etat, à des entités non étatiques, se fait de manière volontaire et que, lorsque cela devient nécessaire, ce premier puisse reprendre le contrôle de ses fonctions. A noter également que les Etats puissants semblent mieux résister à la pression des acteurs transnationaux, et aux changements qu'implique leur multiplication, que les Etats plus faibles. Dès lors, on peut se demander si le modèle étatique va parvenir à garder encore longtemps sa pertinence face à l'émergence continue de nouveaux acteurs non étatiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture