Les réactions de la communauté internationale ne se font pas attendre : la condamnation est générale, même de la part de la Chine, habituellement la plus fervente alliée de la Corée du Nord. Chaque responsable des Affaires étrangères et de gouvernement s'empresse de blâmer cet essai devant les médias. Toutefois, l'enjeu de cette crise n'apparaît pas explicitement : l'émoi retombe assez vite, la remise en cause des Etats nucléaires est inexistante, les négociations sont présentées comme la solution qui résoudra un déséquilibre temporaire de la région. Or on se demande peu pourquoi la RDPC a agi de cette manière, dans quelle mesure d'autres puissances sont à blâmer pour leur manque de réactivité, ou encore qui sont les autres responsables de l'affaiblissement de la lutte contre la prolifération. Comme pour tout conflit, il y a la face cachée : on nous présente les cinq Etats négociant avec la RDPC comme soucieux de la sécurité régionale et internationale, mais c'est en fait un réel affrontement d'intérêts personnels et économiques qui se joue.
[...] Les Nord- Coréens forment une barrière à l'accès direct des Américains au nord-est du territoire russe, et dans un contexte de guerre préventive et idéologique comme celle de l'Irak, toutes les précautions sont bonnes à prendre. Au niveau de la Chine, le problème est plus complexe, puisque depuis longtemps elle entretient des relations stables et très proches avec Pyongyang. C'est en effet en s'appuyant sur le soutien matériel de la Chine, qui n'a jamais cessé, que la Corée du Nord a pu, impunément, assurer la survie du régime. [...]
[...] Ursula Plassnik, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, se fait plus menaçante : La Corée du Nord doit cesser de jouer avec le feu et revenir immédiatement à la table des négociations (car) la stratégie de l'isolationnisme offensif représente une impasse dangereuse Elle préconise une action ferme de l'ONU, et demande à ce que le Conseil de sécurité de l'ONU (se saisisse) de ce dossier En Grande-Bretagne, Tony Blair, le Premier ministre, exprime une position sévère et implacable : Cet essai nucléaire est considéré par le Royaume-Uni, et sera considéré par la communauté internationale, comme un acte hautement provocant auquel nous apporterons une riposte vigoureuse Les ministres des Affaires étrangères allemand et espagnol, Frank- Walter Steinmeier et Miguel Angel Moratinos, appellent la Corée du Nord, dans des déclarations du 9 octobre, à revenir très rapidement à la table des négociations, et qualifient cet acte de hautement provocateur. De l'autre côté de l'Atlantique, les communiqués sont tout aussi fermes et inquiets. Le président américain, Mr Bush, ne confirme pas la réalité de l'explosion dans les premiers temps, mais déclare : les Etats- Unis condamnent cet acte provocateur. [...]
[...] Attention : si l'Union Européenne possède certains attributs d'une organisation internationale et agit comme telle, elle ne dispose pas explicitement de la personnalité juridique, et donc n'est pas considérée comme une organisation internationale. AGENCE FRANCE PRESSE Bush menace la Corée du Nord de ''sérieuses répercussions'' Le Figaro octobre, http://www.lefigaro.fr/international/20061014. FIG000000648_coree_sanctions_mesurees_de_l_onu.html CEREMS op. cit. CEREMS op. cit. CEREMS op. cit. CEREMS op. [...]
[...] Représentant de la manière la plus juste la communauté internationale, celles-ci ne pouvaient que condamner l'explosion, et le coup d'arrêt porté à la lutte contre la prolifération nucléaire. Le Secrétaire général, Kofi Annan, se déclare très préoccupé par les informations selon lesquelles le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée a réalisé un essai nucléaire, en dépit des efforts de la communauté internationale pour l'en dissuader Au-delà du danger pour la région, c'est un risque international majeur qui se profile. [...]
[...] L'armée nord-coréenne est composée d'un million de soldats, et de cinq millions de combattants organisés dans des structures paramilitaires. Un déploiement lors d'un conflit impliquerait des conséquences graves pour la Corée du Sud. D'ailleurs, peu après la crise, mi-novembre 2006, la Corée du Sud confirme son refus de participer à l'initiative de sécurité contre les armes de destruction massive, lancée par les États-Unis en 2003 : Séoul préfère déplaire à Washington plutôt que de provoquer une escalade dans la péninsule avec la RDPC, selon Radio Chine Internationale. [...]
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