Les décisions de contingentement des importations, comme on a pu le voir pour les textiles chinois il y a peu, sont l'exemple parfait d'un pouvoir politique qui exerce toute son autorité régulatrice, du moins normative sur le commerce international.
Les pouvoirs politiques étatiques de par leur caractère souverain et leur autorité légitime à produire lois et normes semblent avoir de droit et de fait la domination naturelle, du moins légitime, sur les processus de Mondialisation/les processus en action dans l'Espace Mondial.
Pourtant, le fait même de vouloir maitriser les processus économiques de façon défensive (exemple des contingentements, des barrières douanières…) prouve qu'il existe une menace réelle sur ce pouvoir ;
Mais les Etats sont concurrencés par qui ? Il est généralement admis de dire que ce sont les grandes entreprises et les FTN (firmes transnationales) qui dominent le jeu économique mais aussi politique mondial.
Aujourd'hui un bien n'est pas produit du début à la fin dans un même pays : on parle de Division Internationale du Processus de Production (DIPP) dans la Division Internationale du Travail (DIT); une FTN est une société ayant la propriété ou s'assurant le contrôle d'entreprises implantées dans plusieurs pays et élaborant une stratégie industrielle unifiée (conçue à l'échelle mondiale, globale).
Oui, mais précisément, selon quels processus ou mécanismes s'exercerait ce pouvoir des firmes au détriment de celui des Etats…
Cela résume en partie les problématiques que se pose l'économie politique internationale (EPI), initiée en 1970 par les travaux de la Britannique Susan Strange, et qui cherche à répondre à cette question: qui dirige l'économie mondiale?
Pour notre part, posons-nous la question suivante : Qui possède le pouvoir, des entreprises transnationales ou des Etats, de gérer et maitriser la Mondialisation ?
Les grandes firmes transnationales ont un pouvoir prépondérant et tendent à apparaître comme les détenteurs de la domination au détriment des Etats ; pourtant ces Etats nationaux conservent une certaine autorité, et cherchent à la renforcer : l'on peut alors voir apparaître de nouvelles formes de pouvoir alliant états et entreprises.
[...] Entreprises multinationales et États : lesquel(le)s dominent le jeu politique et économique mondial ? Introduction Les décisions de contingentement des importations, comme on a pu le voir pour les textiles chinoises il y a peu, sont l'exemple parfait d'un pouvoir politique qui exerce toute son autorité régulatrice, du moins normative sur le commerce international. Les pouvoirs politiques étatiques de par leur caractère souverain et leur autorité légitime à produire lois et normes semblent avoir de droit et de fait la domination naturelle, du moins légitime, sur les processus de mondialisation/les processus en action dans l'espace mondial. [...]
[...] - B : Les entreprises multinationales ont donc plus de facilité à dominer le jeu économique et politique mondial 1. Elles trouvent leur puissance face aux États en tant qu'elles sont des acteurs transnationaux ; En effet il est important de noter que l'on parle aujourd'hui plus de transnationalisation que de multinationalisation car le cadre d'action et les stratégies des firmes s'élaborent sur un terrain global et non plus différencié en fonction des États : leur action se réalise au-delà du pouvoir et du cadre fixé par les États, et des frontières. [...]
[...] Pourquoi les entreprises dominent, quelle puissance et quelles logiques entrent en jeu ? - A : Le rôle et la puissance des États affaiblis Il convient de remettre en cause du rôle normatif et régulateur (historique) des États, rôle traditionnel et légitime : 1. Un rôle historique : ce sont les États qui ont mis en place les cadres institutionnels de l'ouverture internationale dans laquelle les entreprises et la mondialisation ont pu proliférer Exemple : les différents Systèmes Monétaires Internationaux, dont le SMI de Bretton Woods en 1944 qui est le résultat de politiques nationales et d'enjeux nationaux ; Pourtant aujourd'hui on voit bien que les États sont en partie disqualifiés : Par exemple ce sont les grandes entreprises en relation avec les grands cabinets d'audit internationaux qui ont joué le premier rôle dans la définition des nouvelles normes comptables internationales qui s'imposent à tous en Europe depuis 2005. [...]
[...] Conclusion On voit donc bien, finalement, que l'État est mis en cause au travers des processus économiques de mondialisation et des stratégies des FTN, qu'il tente par l'instauration d'une Nouvelle Gouvernance de conserver sa domination légitime ; mais la gouvernance de l'économie mondiale qu'elle soit bonne ou mauvaise et plus généralement la capacité à dominer et maitriser les processus politiques comme économiques qui entrent en jeu naissent du foisonnement des interactions entre les acteurs. Mais la question qui se pose alors est celle de savoir si les décisions politiques doivent être guidées par des nécessités économiques ? [...]
[...] Global Politics, Globalization and the Nation-State - Moreau Defarges, Philipe. L'Ordre mondial - Lesourne, Jacques, Le pouvoir de l'État et le pouvoir des entreprises in Revue des Sciences morales et politiques - Chavagneux Christian, Le pouvoir des multinationales in Alternatives Economiques 189) - Qui gouverne l'économie mondiale in Alternatives Economiques Hors- série 47) - La difficile régulation de l'économie mondiale in Alternatives Economiques Hors-série 60) - Bauchet, Pierre. Concentration des multinationales et mutation des pouvoirs de l'État. [...]
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