Le Proche Orient est depuis la fin de la première guerre mondiale une des « poudrières du Globe ». Un des conflits majeurs est celui opposant Israël et la Palestine. Il est d'ailleurs en grande partie à l'origine de cette instabilité régionale. Les guerres Israélo Arabes des années 50 à 70 résultaient de la non acceptation du nouvel État d'Israël par la communauté arabe. La Guerre Civile Libanaise s'imbrique dans ce conflit dont les facteurs déclencheurs seraient d'une part les camps palestiniens présent au Liban, d'où la lutte armée s'organisait et d'autre part le caractère multi religieux, déterminant cette société. Ce conflit, débuté en 1975, est caractérisé par un nombre important d'interventions étrangères, qu'elles aient un caractère multi latéral ou non. Les accords de Taëf, signés en 1989 entre la Syrie et le Liban prévoyaient le démantèlement et le désarmement des milices libanaises et palestiniennes ainsi que le retour à une plaine souveraineté au Liban. Ce dernier élément passait par le retrait de toutes les armées étrangères se trouvant dans le pays. Après le départ des forces israéliennes en 2000, il ne restait au Liban en 2004 que la Syrie, une présence fortement contesté par la communauté internationale mais également par l'opposition Libanaise pour son emprise politico-militaire dans leur pays. Cette période marque le début de notre étude. L'an dernier le Liban est revenu sur le devant de la scène international suite à l'assassina de Rafic Hariri, ex premier ministre libanais, tué lors d'un attentat à la voiture piégée. Cette tragédie a conduit le peuple à descendre dans la rue, d'où il accusait ouvertement la Syrie d'être responsable de cette mort. Il réclamait que la lumière soit faite sur cet événement. L'ONU a répondu à cette demande. Le problème consiste donc à éclaircir les faits qui ont conduits à faire d'un événement, qui semblerait être purement national, une affaire mondiale et d'observer la cadre diplomatique dans lequel c'est déroulé l'affaire Hariri. Pour mener à bien l'étude de cette question, il convient d'opérer un découpage chronologique.
D'une part nous nous intéresserons au processus qui conduit à la mise en place de la commission d'enquête et de son résultat (I), pour d'autre part analyser les décisions et réactions qu'engendrent le rapport de l'ONU (II).
[...] Suite au vote du conseil de sécurité permettant la création de la commission Melhis, l'Humanité du jeudi 20 octobre pense la résolution 1595 et la résolution 1559 intimement liées puisque cette dernière aurait servi à Rafic Hariri d'appui pour engager un bras de fer avec la président Émile Lahoud, soutenu par les Syriens qui avaient obtenu la prorogation de son mandat En effet, de nouveaux intérêts politico-financiers auraient conduit l'ex premier ministre à bouder Damas et à rentrer dans une confrontation directe avec une partie de la classe politique libanaise. Ainsi la résolution 1595 du conseil de sécurité de l'ONU arrive à point nommée afin d'éclaircir les circonstances qui entourent l'attentat perpétré le 14 février 2005 contre Rafic Hariri. [...]
[...] Cette confiance libanaise, quelle soit populaire ou gouvernementale, fut une aide précieuse dans le bon déroulement des échanges diplomatiques. Le 20 septembre, la commission interrogea les responsables des services secrets syrien ainsi que divers hommes politiques à savoir le vice-ministre des affaires étrangères syrien et le gouverneur du régime d'Assad au Liban, Rustom Ghazaleh. Progressivement l'enquête s'est étendue aux membres de la famille du Président syrien Bachar Al-Assad. Asef Shawkat, coordinateur interservices syrien, le beau-frère d'Assad, représente l'un des premiers suspects. [...]
[...] Philippe d'Ouste-Blazy affirme, Il fallait que la Syrie reçoive un message puissant de la part de la communauté internationale. Et je suis heureux que nous ayons pu parvenir à l'unanimité. Maintenant, la Syrie doit montrer qu'elle coopère. Je ne peux imaginer un seul instant qu'elle ne le fasse pas, parce que ce sera très dangereux pour elle, pour la justice et le droit, et pour la communauté internationale. Il réaffirme à cette occasion la volonté d ‘émancipation du Liban. La France est plus que jamais disposée à défendre l'entière souveraineté du Liban. [...]
[...] El Watan octobre 2005, L'enquête sur l'assassina de Rafic Hariri T. Hocine. Le Figaro octobre 2005, Mise en cause au Liban par le rapport Mehlis, la Syrie veut négocier Georges MALBRUNOT. Ibid Allocution de M. Philippe Douste-Blazy au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Résolution 1636, le 31 octobre 2005 Hoda Saliby, Courrier International, Jeudi 3 novembre 2005 Ibid Ibid Anouar Bounni, avocat et militant des droits de l'homme, Courrier International, Jeudi 3 novembre 2005 Michel Kilo, Courrier International, Jeudi 3 novembre 2005 An-Nahar. [...]
[...] Quant à l'opposition syrienne, qui n'a pas droit de cité dans son pays, "elle se fait de plus en plus bruyante depuis le début de la crise"[29], souligne L'Orient-Le Jour. Des appels sont adressés au régime pour coopérer avec la commission d'enquête alors que d'autres déclarations soulignent qu' il ne faut pas confondre le régime avec le peuple syrien en général poursuit le quotidien beyrouthin, citant Anouar Bounni, avocat et militant des droits de l'homme. De son côté, Michel Kilo, un écrivain proche de l'opposition, souligne qu'une confrontation avec la communauté internationale mènerait, selon toute vraisemblance, à un effondrement du régime, éventualité qui pourrait prendre beaucoup plus de temps que ce que le monde semble penser Le quotidien An-Nahar. [...]
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