L'Europe est avec le Japon une des régions du monde les plus vieillissantes. D'un côté c'est une région dont les instances communautaires ont reconnu une situation de pénurie. D'un autre côté, l'Europe, l'Union européenne, ne semble s'être doté d'une politique d'immigration qu'en matière de surveillance et de sécurité des frontières : contrôle des flux et non favorisation des flux. Comment expliquer cette frilosité par rapport à l'immigration ?
Les Européens ont été très loin dans l'ouverture de leurs frontières internes (Cf. espace Schengen), en grande partie pour les mêmes raisons économiques et démographiques et manifestent en même temps une réelle frilosité en matière d'immigration extracommunautaire.
L'Europe a en fait développé une politique d'immigration choisie.
Derrière l'immigration, il y a l'intégration et sur ce plan, les politiques nationales ont du mal à se coordonner au niveau européen à cause de différentes traditions nationales. Echec des politiques nationales d'intégration ? (...)
[...] Allemagne : depuis 2002, multiplie les accords bilatéraux avec la Pologne en ce qui concerne les travailleurs saisonniers. Libéralisation des conditions d'entrée pour les migrants hautement qualifiés, exemple : programme à points en République Tchèque en 2003 ; loi allemande en 2004 : accord avec la Croatie pour recruter des infirmières ; simplification des procédures d'entrée au Danemark depuis 2002 pour ingénieurs, chercheurs, médecins, infirmières. La limitation du regroupement familial au Pays-Bas, une loi de 2000 qui élève de 18 à 21 l'âge des épouses autorisées à rejoindre leur conjoint ; loi danoise de 2003 qui augmente cet âge à 24 ans. [...]
[...] L'élargissement à l'Est de l'UE a créé des flux migratoires de transits à savoir la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, et plus récemment, la Roumanie et la Bulgarie. Les PECO deviennent alors des pays d'immigration bien que transitoire. + Autriche dans laquelle les migrants venus de l'Est représente plus de 80% de la population étrangère. L'Afrique subsaharienne a été une région de départ de migrants vers l'Europe, mais en passant par l'Espagne, l'Italie, et aussi des pays du Maghreb, plutôt que directement la France par exemple. [...]
[...] L'immigration, déjà présente sur le sol européen, et sous-utilisée du fait de sa marginalisation : exemple : au Pays-Bas, le taux de chômage des étrangers originaires principalement du Maroc, de Turquie et des Caraïbes, est le double de celui des étrangers présents aux Pays-Bas originaires des pays de l'OCDE (14 contre et le triple du taux de chômage des nationaux D'une façon générale, le taux de chômage des étrangers est au moins égal au double de celui des nationaux. Les nouveaux pays d'immigration (Italie, Espagne, Irlande) ont eux des taux de chômage d'immigrés plus proches de la moyenne nationale. Ces chiffres montrent un peu une inadaptation (âge ou éducation) des populations immigrés au marché du travail européen, mais ces chiffres montrent surtout, le niveau de discrimination socioprofessionnelle auquel sont confrontés les immigrés en Europe. [...]
[...] En cas de refus, l'étranger ne pourra pas solliciter un deuxième Etat. En 2005, la Commission de Bruxelles a sorti un livre vert prévoyant une harmonisation des politiques d'immigration d'asile et de travail pour 2010, ce qui est juridiquement rendu possible par le Traité de Lisbonne qui sera signé le 13 Décembre 2007 et qui intègre le pilier justice et affaires intérieurs dans un processus de décision communautaire (double majorité qualifiée : Etat et population). Pour l'essentiel, les mesures communautaires ont été sécuritaires Lors d'un conseil européen à Séville en 2002, les Etats membres ont constaté les difficultés à harmoniser leur politique migratoire. [...]
[...] Il y a d'ailleurs un lien très relatif entre le niveau de qualification et la capacité d'intégration des immigrés. La première étape du processus d'intégration d'un immigré dans une société est son emploi. Or, certes l'intégration sur le marché du travail des immigrés les plus qualifiés est plus forte que celle des immigrés les moins qualifiés, mais ce degré d'intégration reste inférieur à celui des nationaux à qualification égale. Les immigrés sans qualification travaillent souvent plus que les nationaux les moins qualifiés exemple en Allemagne, en Autriche, en Espagne et au Portugal. [...]
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