Il existe des drogues légales (tabac, alcool...) et des drogues illégales (cocaïne, héroïne...) sachant que la frontière entre les deux est tout sauf claire compte tenu des différences culturelles dans le temps et dans l'espace. Ceci dit, pour l'heure, nous nous bornerons à l'étude des drogues considérées comme illicites par les organisations internationales, à savoir, le cannabis (herbe ou résine) les opiacés sous toutes leurs formes, les différents types de drogues de synthèse. C'est un marché hors la loi, dont les marchandises ne sont pas cotées dans les places boursières mondiales en dépit du poids financier qu'elles représentent et du fait qu'il s'agisse d'une activité très lucrative pour les groupes qui la contrôlent. On estime souvent que le trafic de stupéfiants égale en valeur les marchés pétroliers ; les études de l'ONU conduisent à conclure qu'en 2003 ce marché est > en valeur au PNB de 163 des 184 pays étudiés par la Banque Mondiale et égale les ¾ du PNB de l'Afrique subsaharienne. Ces quelques estimations (difficile de parler autrement que par estimations dans le cas d'activités illégales...) suffisent à démontrer l'intérêt du propos et la fin de la Guerre froide a encore avivé les enjeux de ce marché ; outre les enjeux purement mercantiles, l'incapacité des Etats à démanteler le trafic démontre à quel point les enjeux sont aussi politiques, géopolitiques, tout comme il est clair que la dimension sociale et culturelle est essentielle, il suffit pour s'en convaincre de penser aux contaminations quotidiennes par le virus du sida (...)
[...] Les sommes en jeu sont énormes et qui dit échanges dit finance et financement. Les bénéfices de ces trafics se présentent toujours en espèces et il faut trouver des circuits financiers susceptibles de rendre cet argent plus propre et le transformer en monnaie scripturale. De nombreuses techniques existent : on commence par placer l'argent après l'avoir pré lavé dans un casino ou tout autre service se payant essentiellement en espèces cf les cafés ; ensuite on l' empile c'est à dire qu'on brouille les pistes en multipliant les transactions financières ; enfin, on le recycle dans des affaires licites ( doc 5 ) page Cet argent blanchi ( = PIB de la France ) recherche des taux de profit élevés ( ex hedge funds ) ce qui alimente la spéculation internationale et augmente le risque financier surtout dans les pays les plus fragiles. [...]
[...] Elles sont des enjeux de taille que l'on ne peut ni oublier, ni isoler et dans lesquelles il est difficile de s'immiscer. On peut prendre l'ex de l'Afrique subsaharienne et en particulier du Nigeria : pour commencer, nous pouvons dire qu'1/3 des Africains en prison pour trafic de drogue est nigérian ; certes, c'est l'Etat le plus peuplé mais quand même Ils ont un habileté toute particulière à avoir une vision globale du trafic mondial et change de drogue suivant le cours du marché car ils sont avant tout distributeurs. [...]
[...] Par ailleurs, le remplacement de la guerre froide par la lutte contre le crime organisé dans les années 80/2000 a poussé les EU à intervenir militairement avec là encore des résultats pervers : l'arrestation d' Escobar en Colombie a fait éclater les cartels et émerger des PMR L'aide financière au gouvernement péruvien et la formation de spécialistes de la lutte anti- drogue a mécontenté les paysans qui n'y ont vu qu'un écran de fumée, destiné à cacher les atteintes aux droits de l'homme de leur gouvernement , ce qui les a rapprochés du sentier Lumineux Donc des effets contraires aux résultats escomptés, phénomène déjà perceptible quand on considère les liens qui peuvent exister entre le terrorisme et les trafics de drogue : les attentats du 11/09/2001 ont tragiquement mis en lumière certains égarements des EU. Comme nous l'avons dit, le sponsoring des grands Etats s'est fait plus rare à la fin de la guerre froide, poussant les guérillas et les groupes terroristes à dépendre davantage du trafic de drogue. Beaucoup de spécialistes soulignent qu bien peu d'organisations terroristes se privent des avantages de ce trafic. [...]
[...] On s'inquiète beaucoup depuis 2003 de l'expansion de l'épidémie liée à la drogue en Inde et en Chine. La drogue est pourtant pour les plus démunis à la fois un remède contre leurs conditions de vie sordide et le poison qui les conduit à la mort. Les enfants de la rue en Amérique latine sont toxicomanes dans des % difficiles à évaluer, mais on sait qu' en M de petits mexicains de 5 à 17 ans se droguaient en utilisant tous les moyens possibles, de la colle et des solvants à l'héroïne ( le ministère de la santé pense qu'1/3 des enfants de cette classe d'âge se droguait en 2000). [...]
[...] L'Etat dictatorial socialiste-bouddhiste arrivé au pouvoir dans les année 60 autorise, pour lutter contre des rebellions dans des zones opposantes, la création de milices armées payées en autorisation de trafic d'opium. Les milices étant dissoutes en 1973, le trafic n'a pas cessé pour autant et le durcissement de la junte militaire dans les années 80 ( lâchée par les EU) a conduit celle ci à s'impliquer davantage dans le trafic de drogue : l'armée achemine la drogue moyennant une taxe par ex Quand lutte il y a contre le trafic elle n'est que de façade, la drogue détruite publiquement ayant été préalablement achetée aux trafiquants au cours du marché .La Birmanie est un narco- Etat* tout comme le Pérou. [...]
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