L'année 2006 est marquée par une série d'élections présidentielles en Amérique latine. Celle-ci s'ouvre par l'élection au Chili de Michelle Bachelet puis celle d'Evo Morales en Bolivie, suivie par la victoire d'Alan Garcia au Pérou, le retour du sandiniste Daniel Ortega au Nicaragua et, à la fin de l'année l'élection de Rafael Correa en Equateur. Les observateurs parlent d'une « vague rose » qui s'étend dans la région, amorcée par la première élection d'Hugo Chavez en 1998 au Venezuela. Ainsi, alors qu'Andres Manuel Lopez Obrador, le candidat de centre-gauche (PRD ; parti révolutionnaire démocratique) se situe relativement en tête dans les sondages pour l'élection présidentielle mexicaine de juillet 2006, on imagine que le Mexique devrait « basculer à gauche », selon le même modèle que ses voisins latino-américains, après presque un siècle du règne de la droite (PRI).
Mais, le Mexique occupe une place très particulière en Amérique latine et si tous les sondages laissaient présager une victoire du PRD, les choses allaient se dérouler autrement.
Le Mexique est un pays charnière, c'est le chaînon d'articulation entre Etats-Unis et l'Amérique latine, et ce, pas uniquement du point de vue géographique. C'est le territoire qui ferme le boc de l'Amérique du Nord, actuellement considéré comme un homeland par les Etats-Unis, depuis la signature de l'ALENA (accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique signé en 1994) et plus récemment de l'ASPAN (Alliance pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du Nord signé en mars 2005). Dans ces conditions, le Mexique revêt une importance toute particulière, comme membre de la zone sécurisée et comme cheval de Troyes pour « latino-américaniser » les initiatives états-uniennes et pour poursuivre les réformes structurelles qui, jusqu'ici, ont été empêchées par les peuples de la région.
[...] Les élections présidentielles mexicaines de 2006 L'année 2006 est marquée par une série d'élections présidentielles en Amérique latine. Celle-ci s'ouvre par l'élection au Chili de Michelle Bachelet puis celle d'Evo Morales en Bolivie, suivie par la victoire d'Alan Garcia au Pérou, le retour du sandiniste Daniel Ortega au Nicaragua et, à la fin de l'année l'élection de Rafael Correa en Equateur. Les observateurs parlent d'une vague rose qui s'étend dans la région, amorcée par la première élection d'Hugo Chavez en 1998 au Venezuela. [...]
[...] Cependant, Lopez Obrador rencontre des difficultés à construire une opposition efficace, se proclamant président légitime On peut alors penser (et espérer) que l'insurrection d'Oaxaca annonce qu'une partie du peuple mexicain refuse cette injustice et soit prêt à lutter pour voir triompher la démocratie. Bibliographie - ouvrages généraux sur l'histoire politique contemporaine du Mexique - Isabelle Vignoux, Les Etats-Unis et le Mexique : histoire d'une relation tumultueuse, L'Harmattan, Paris - Gaëtan Mortier, Le Mexique : Entre l'abîme et le sublime, Ed. [...]
[...] C'est en tout cas une remise en cause certaine des institutions, et notamment de l'IFE (Institut fédéral électoral) qui a obligation légale d'exercer une fonction d'arbitrage impartial, mais aussi du pouvoir exécutif qui durant cette campagne s'est impliqué de façon très partisane, contrairement à ses devoirs, ou encore des médias et notamment l'entreprise Televisa qui détient la majorité des chaînes de la télévision mexicaine, très active dans la construction du scandale du desafuero et très partisane au moment de la supposée victoire du PAN le soir des résultats. A la fermeture du décompte final des bulletins, Calderón menait de 58pour_cent et le président de l'IFE s'est autorisé, malgré cette très faible avance, à le déclarer victorieux. Un coup d'Etat technique Ainsi, il semble que les élections aient été inéquitables et surtout, truquées. [...]
[...] On peut alors dire qu'il s'agit d'un coup d'Etat parce que le nouveau Président n'émane pas de la volonté souveraine des citoyens mexicains, il a été clairement imposé par d'autres autorités et par la force. Mais au lieu d'avoir recours aux forces armées, on peut dire que ce coup d'Etat est technique car c'est un ensemble de ressources informatiques dont on a usé pour présenter Felipe Calderón comme le vainqueur. Luiz Hernandez rappelle dans un article du Monde diplomatique les techniques utilisées afin de favoriser le candidat de la droite : de la création d'un climat de crainte pour favoriser le vote de la peur à l'achat de suffrages ou encore l'utilisation d'informations de l'Etat pour servir la campagne du PAN, il semble que le coup d'Etat technique du 2 juillet ne soit rien d'autre que le dernier maillon d'une longue chaîne d'actions extralégales et illégales perpétrées par l'Exécutif pour essayer d'empêcher AMLO d'accéder au gouvernement De plus, l'auteur désigne l'IFE comme la pièce centrale de ce coup d'Etat et rappelle le spectre des élections de 1988 durant lesquelles le PRD avait perdu la présidence de la nation à cause d'une gigantesque fraude électorale, organisée par le PRI au service de son candidat. [...]
[...] A travers les manœuvres du président sortant, Vicente Fox et l'ingérence du PAN dans les décisions de l'IFE, on dénote une étrange ressemblance avec les années de dictature du PRI. Cependant, le Mexique, aujourd'hui divisé, n'a plus rien à voir avec celui de 1988 et une partie des citoyens, engagés et conduits par Lopez Obrador n'hésitent pas à dénoncer les tactiques politiciennes et l'illégitimité de leur nouveau président en organisant de grandes manifestations de résistance En effet, Lopez Obrador a refusé de reconnaître sa défaite, soutenu par une partie de la population mexicaine et par le mouvement zapatiste et son porte-parole le sous- commandant Marcos. [...]
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