Note d'actualité (25 janvier 2013) : deux ans jour pour jour après la révolution du 25 janvier 2011, au moment où Mohamed Morsi et les frères musulmans semblent sur le point de confisquer le pouvoir en Egypte, il est intéressant de se repencher sur la révolution en Egypte : ses sources, ses conséquences.
La révolution a créé une opportunité pour les islamistes que ceux-ci ont saisie, et un changement d'équilibre dans la région, marquant un pas en retrait pour Israël et les États-Unis.
La révolution égyptienne (janvier-février 2011) appelée aussi « révolution du Nil » pourrait bouleverser l'équilibre géostratégique de la région. Centre du monde arabe et voisin d'Israël, l'Egypte constitue, de fait, un acteur incontournable pour la stabilité de la région. De plus, ce pays est une pièce maitresse de la politique américaine au Moyen-Orient. C'est pourquoi le départ de Moubarak fait craindre une arrivée des islamistes au pouvoir (à court ou à long terme) : les Frères musulmans. Les islamistes sont ceux qui voient dans l'islam une idéologie politique à même de résoudre tous les problèmes de la société. Cette révolution leur offre l'occasion de sortir de leur semi-clandestinité. Mais l'avenir va aussi permettre de mesurer leur véritable influence dans le pays. C'est pourquoi cette situation inquiète fortement Israël, les Etats-Unis et les autres dictatures arabes conscientes qu'un « printemps arabe » peut être en train de se dérouler.
[...] Après la chute du régime Moubarak, on peut se demander quelles seront les implications géopolitiques pour cette région fragile et stratégique ? D'abord, nous nous demanderons dans quelle mesure l'arrivée au pouvoir des islamistes est possible. Puis, nous nous interrogerons sur les conséquences de cette révolution qui pourrait rééquilibrer le rapport de force dans la région au détriment d'Israël et des Etats-Unis. Les Frères musulmans, principale force d'opposition égyptienne, suscitent peur et fantasme. Les conséquences de leur éventuelle prise de pouvoir divisent les analystes. [...]
[...] L'Egypte après la révolution : quelle nouvelle donne pour la région ? La révolution égyptienne (janvier-février 2011) appelée aussi révolution du Nil pourrait bouleverser l'équilibre géostratégique de la région. Centre du monde arabe et voisin d'Israël, l'Egypte constitue, de fait, un acteur incontournable pour la stabilité de la région. De plus, ce pays est une pièce maitresse de la politique américaine au Moyen-Orient. C'est pourquoi le départ de Moubarak fait craindre une arrivée des islamistes au pouvoir (à court ou à long terme) : les Frères musulmans. [...]
[...] En réalité, le poids des Frères musulmans est à relativiser, car la confrérie s'est engagée tardivement dans la contestation (par peur de la répression) sans prendre la tête de la contestation. Si certains considèrent qu'une démocratisation de la société les mènera inéluctablement au pouvoir, d'autres sont plus nuancés, car les Frères n'ont pas de programme politique crédible. En effet, ils ne sont plus porteurs d'un autre modèle économique ou social ce qui peut favoriser un retour de la gauche. De plus, le mouvement a évolué et s'est rapproché des autres forces politiques qui auront besoin de leur soutien. [...]
[...] En outre, l'Égypte est également stratégique dans la politique extérieure américaine. En effet, afin d'assurer la paix avec Israël, les américains donnent chaque année 1 milliard de dollars à l'armée et 1.2 milliards d'aide civile. De plus, les Etats-Unis craignent une éventuelle fermeture du Canal de Suez si l'armée perdait le contrôle de la situation, ce qui aurait des conséquences économiques très graves (l'essentiel des approvisionnements en pétrole des Etats-Unis passent par le Canal). Les Etas arabes sont également très inquiets de la situation, car ils craignent une contagion qui les affecterait. [...]
[...] En effet, les deux courants islamistes pourraient être transformés en profondeur. L'islam politique s'inspire de l'AKP, ses partisans disent inscrire leur action dans le cadre des institutions existantes et reprennent à leur compte les revendications des démocrates laïques : protection des libertés, défense des droits de l'homme. L'application de la charia n'est pas leur priorité. D'autre part la famille salafiste, dont l'arrivée au pouvoir semble peu probable. En effet, les islamistes radicaux (Al-Qaïda) n'ont pas de base sociale ou politique. [...]
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