L'époque contemporaine de l'Egypte débute traditionnellement à partir de l'expédition de Bonaparte en 1798. La résistance à l'occupation française permet l'émergence d'un puissant mouvement national. Le pays a mis également fin à des siècles d'isolement dû à la domination ottomane. Les penseurs islamistes font de l'expédition le début de « l'agression culturelle » occidentale (l'influence française est prégnante dans l'administration, les institutions et la Constitution égyptiennes).
Après l'ouverture économique, technique et sociale à l'Europe, sous le règne de Muhammad Ali qui crée ainsi la spécificité de l'Egypte dans le monde ottoman, le pays connaît une monarchie sous contrôle de l'Empire ottoman.
La Première Guerre mondiale exacerbe le patriotisme égyptien. En 1922, les Britanniques qui exerçaient une occupation de fait depuis 1882, proclament unilatéralement l'indépendance de l'Egypte tout en conservant un droit d'intervention dans les affaires intérieures. S'ensuit l'expérience libérale d'une monarchie constitutionnelle sous le règne des rois Fouad et Farouk, qui permet à l'Egypte d'affirmer son autonomie. Mais la Seconde Guerre mondiale met fin à « l'Egypte libérale ».
[...] Personnalité terne après les épisodes flamboyants de ses deux prédécesseurs, sa stratégie consiste à essayer de concilier leurs héritages. Il réaffirme l'adhésion de l'Egypte aux accords de Camp David malgré l'invasion israélienne du Liban en 1982, et accueille l'OLP au Caire. Il relance les relations avec l'URSS. L'Egypte est réintégrée à la Ligue arabe dont le siège revient au Caire en 1990. Durant la guerre du Golfe, l'Egypte participe à la coalition menée par les Américains. Elle négocie également de nouveaux accords avec le FMI. [...]
[...] La crise de Suez consacre l'indépendance nationale de l'Egypte. Elle opère un rapprochement avec l'URSS qui profite du retrait occidental pour apporter son aide financière à la réalisation du Haut Barrage d'Assouan. Nasser accepte davantage par conviction nationaliste que par proximité idéologique avec le communisme. La crise fait également de Nasser le héros du monde arabe et une des figures marquantes du tiers-monde en lui permettant notamment de jouer un rôle majeur dans le mouvement des pays non- alignés à Bandung en 1955. [...]
[...] L'Egypte fait face à une crise économique, accentuée par la chute de la livre égyptienne, et à une crise de succession (état de santé incertain de Moubarak, lutte contre l'opposition, notamment celle de l'avocat Ayman Nour relayée par les milieux étudiants, et refus du Raïs de nommer un vice-président susceptible de lui succéder en cas de décès). Les élections présidentielles de septembre 2005, marquées par de nombreuses irrégularités, ont reconduit Hosni Moubarak au pouvoir. Celui-ci, sous la pression occidentale, tente de démocratiser le régime (référendum en mai 2005 sur la révision constitutionnelle marquant un assouplissement du pouvoir vis-à-vis du multipartisme et de la liberté de la presse), mais parallèlement, il renforce le rôle central de l'Etat face à la menace islamiste. Il continue également de placer l'Egypte en position de force dans le monde arabe. [...]
[...] Des émeutes populaires, dites émeutes du pain lors d'une hausse des prix des produits de première nécessité en 1986 et 1988 rappellent au gouvernement l'impératif de maintenir la paix sociale, déstabilisée par l'émergence d'une classe aisée et privilégiée tirant profit de l'ouverture économique. Les conséquences de la guerre du Golfe sont positives : une partie de la dette égyptienne est annulée et des prêts lui sont accordés. Mais elles ne cachent pas une réalité économique et sociale alarmante. La pauvreté et l'économie informelle restent dominantes. Les inégalités s'accentuent et des zones urbaines pauvres échappent au contrôle de l'Etat. [...]
[...] Mais la prépondérance égyptienne dans les institutions de la RAU provoque le retrait de la Syrie en septembre 1961. La défaite de la Guerre des six jours en juin 1967 porte un coup fatal au régime en plaçant sous contrôle israélien la bande de Gaza et le Sinaï. Le prestige personnel de Nasser en pâtit dans le monde arabe. La défaite marque également le retour des mouvements religieux que Nasser avait combattus (interdiction des Frères musulmans L'ère Sadate A la mort de Nasser en 1970, son vice-président Anouar El-Sadate prend la tête du pays. [...]
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