La Yougoslavie est née de l'autodétermination des nations. Elle en est aussi morte.
Pour comprendre quels ont été les facteurs qui on conduit à l'éclatement de ce pays, il faut se replonger dans son histoire. On pourrait remonter très loin tant les troubles dans les balkans sont anciens. Mais ici, nous nous attacherons principalement à montrer comment la Yougoslavie est passée de l'union sous Tito à la désagrégation. En effet, puisque Tito a réussi à maintenir soudée une véritable mosaïque ethnique sur un même territoire, pourquoi ses successeurs n'y sont pas parvenus ? C'est ce que nous verrons dans une première partie en précisant le défi territorial et ethnique que constitue la Yougoslavie, avant de nous intéresser à l'héritage titiste et à la modification des facteurs internationaux.
Contrairement au démantèlement relativement pacifique de l'URSS, ce sont des guerres qui ont imposé l'éclatement de la Yougoslavie. Nous verrons donc comment celles-ci se sont enclenchées, quelles sont leurs caractéristiques et la gestion internationale de ces conflits.
C'est au XXè siècle que l'idée yougoslave se réalise. Le premier état crée en 1918 rassemble les Serbes, les Croates et les Slovènes dans une monarchie. Son occupation par les forces de l'Axe pendant la Deuxième Guerre Mondiale lui est fatale. La résistance locale, dirigée par Tito, libère le territoire et fonde le deuxième état yougoslave : la République Fédérale Socialiste de Yougoslavie. Celle-ci regroupe six républiques (la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro et la Macédoine) et deux provinces (la Voïvodine et le Kosovo). C'est cette fédération qui éclate à partir de 1990.
La mosaïque de peuple et leur interpénétration à l'intérieur des différentes parties du territoire yougoslave est depuis la création de la fédération le premier facteur de conflit.
[...] L'éclatement de la Yougoslavie dans la dernière décennie du XXè La Yougoslavie est née de l'autodétermination des nations. Elle en est aussi morte. Pour comprendre quels ont été les facteurs qui on conduit à l'éclatement de ce pays, il faut se replonger dans son histoire. On pourrait remonter très loin tant les troubles dans les Balkans sont anciens. Mais ici, nous nous attacherons principalement à montrer comment la Yougoslavie est passée de l'union sous Tito à la désagrégation. En effet, puisque Tito a réussi à maintenir soudée une véritable mosaïque ethnique sur un même territoire, pourquoi ses successeurs n'y sont pas parvenus ? [...]
[...] La réaction a été lente sans doute parce qu'en Yougoslavie il n'y avait ni menace nucléaire ni pétrole. Un problème juridique se posait aussi. L'envoi de l'armée fédérale en Slovénie et en Croatie prouvait le caractère interne du conflit. En fait, la non coïncidence entre l'évolution politique et le juridique a conduit à l'immobilisme des grandes puissances qui ne voulaient pas se faire taxer d'ingérence. Ce n'est que vers la fin de l'éclatement que la notion de droit d'ingérence commence à supplanter celui de non ingérence dans les affaires internationales. [...]
[...] D'autant qu'un système de présidence fédérale collégial, (prévu dès 1974 mais qui ne s'applique pas du vivant de Tito puisqu'il est président à vie) est institué pour lutter contre des tendances hégémoniques et favoriser la prise de décision par consensus. En fait, cela ne fait qu'affaiblir les institutions fédérales. Sans Tito la Yougoslavie n'a plus ni d'arbitre ni de capitaine. Il ne reste plus que l'armée qui a prêté serment de veiller à la constitution fédérale. On peut donc expliquer l'éclatement de la Yougoslavie par les choix que Tito a fait pour maintenir l'unité du pays. Ces choix ne pouvait lui survivre car il était l'élément stabilisateur clé du système. [...]
[...] Les guerres yougoslaves ont duré un peu plus de quatre ans et fait plus de victimes jusqu'en 1995, avant de reprendre en 1999 au Kosovo. Elles ont été marquées par la politique de purification ethnique perpétrée par les Serbes mais aussi par les Croates à l'encontre des musulmans de Bosnie Herzégovine. Cependant, il faut se garder de désigner les coupables par des noms de nations. Car dans chacune de celle-ci des personnes ont tenté de former une opposition démocratique. Une opposition avec ses faiblesses, une opposition qui ne rassemblait certainement pas assez de monde. [...]
[...] Aux élections de 1990, c'est la débâcle pour les communistes (sauf au Monténégro et en Serbie). La plupart des nations adoptent même de nouvelles constitutions qui permettent aux lois des républiques de s'imposer face aux lois fédérales. En fait, en 1990 on peut couper la Yougoslavie en deux : au Nord, les républiques qui suivent le modèle slovène de libéralisation économique et de démocratisation, souhaitent une association souple d'Etats souverains. Au Sud, la Serbie et le Monténégro veulent un gouvernement fédéral fort avec le maintien de l'armée comme arbitre. [...]
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