L'eau pose de plus en plus de problèmes du fait de sa raréfaction liée à une mauvaise gestion, à la surconsommation, la pollution ou encore la hausse de la consommation qui a été multipliée par sept au cours du XXe siècle. Elle quitte donc les seuls domaines de l'environnement, de l'alimentation, de la santé et de l'hygiène pour devenir un véritable enjeu géopolitique. Un des lieux communs que l'on peut entendre est qu'à l'avenir l'eau sera l'un des motifs essentiels des guerres internationales, avec l'idée que l'on ira certainement chercher ce nouvel or, l'or bleu, comme on le fait pour le pétrole, c'est-à-dire par la mobilisation de forces militaires envoyées dans les régions plus riches en ressources rares.
L'eau est-elle un facteur de tensions dans les relations internationales, c'est-à-dire, est-elle en soi à l'origine de conflits, voire de guerre entre les Etats et pour quelles raisons ? Ou permet-elle la mise en place des relations pacifiées par la prise de conscience des différents Etats d'enjeux sur le long terme ?
Nous étudierons dans une première partie les enjeux multiples de cette ressource vitale raréfiée, dans un second temps nous verrons quels conflits concrets ont existé autour de la question de l'eau et dans une dernière partie que des politiques sont aussi mises en place pour instaurer un modèle équitable de gestion de cette ressource.
[...] L'eau est-elle un facteur de tensions dans les relations internationales ? Introduction L'eau pose de plus en plus de problèmes du fait de sa raréfaction liée à une mauvaise gestion, à la surconsommation, la pollution ou encore la hausse de la consommation qui a été multipliée par sept au cours du XXe siècle. Elle quitte donc les seuls domaines de l'environnement, de l'alimentation, de la santé et de l'hygiène pour devenir un véritable enjeu géopolitique. Un des lieux communs que l'on peut entendre est qu'à l'avenir l'eau sera l'un des motifs essentiels des guerres internationales, avec l'idée que l'on ira certainement chercher ce nouvel or, l'or bleu, comme on le fait pour le pétrole, c'est-à-dire par la mobilisation de forces militaires envoyées dans les régions plus riches en ressources rares. [...]
[...] De cela vont naître des tensions, car l'Egypte, même si elle se trouve en aval, est une puissance démographique et militaire régionale, et va interdire à l'Ethiopie de réaliser de nouveaux aménagements. En juillet 2001, un accord pour un partage équitable du fleuve est signé entre le Soudan et l'Egypte, mais l'Ethiopie va en rejeter les clauses. C'est surtout l'unilatéralité des décisions qui provoque des tensions, c'est moins la dimension purement hydraulique qui importe, mais plutôt des enjeux politiques et des rivalités régionales. Dans le cadre de conflits déjà existants, l'eau sert surtout d'instrument de pouvoir. [...]
[...] Un autre enjeu géostratégique est lié à l'usage de l'eau par le biais du transport fluvial et maritime, souvent à l'origine du pouvoir d'une ville ou d'un Etat. Les détroits ont donc été d'importants lieux de confrontation aussi (détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles, détroits baltes et de Magellan). II. Les conflits liés à la question de l'eau 1. La guerre de Six Jours La guerre de Six Jours a eu lieu entre le 5 et 11 juin 1967 et s'inscrit dans le cadre de tensions plus globales. [...]
[...] La Turquie veut jouer sur les débits des fleuves via un dispositif de barrages peu à peu érigés depuis les années 1970. Le pays profite ainsi de sa situation d'amont au détriment de ses voisins en aval, la Syrie et l'Irak, puisque les débits sont réduits lorsqu'ils y arrivent. Ces barrages ont été effectués dans le cadre du GAP (Great Anatolian Project), Projet d'Anatolie du Sud-Est, lancé unilatéralement par la Turquie pour permettre le décollage économique du Kurdistan et surtout pour contrôler les rébellions qui s'y déroulent. [...]
[...] Les tensions augmentent après qu'Israël ait entrepris de pomper des millions de m3 d'eau du Jourdain en 1964. Les Etats arabes entreprennent alors à leur tour la construction de canaux de dérivation de la source du Jourdain. Les relations se détériorent rapidement et en 1967 Israël entreprend de détruire les chantiers des pays arabes par un raid aérien. S'en suit une guerre de six jours. A l'issue de ces combats, les Israéliens prennent le contrôle du Golan et contrôlent aussi les ressources en eau de Cisjordanie. [...]
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