Pour certains auteurs, Emile Durkheim occulterait l'objet relations internationales. D'autres, surtout aux Etats-Unis, s'intéresseraient plus significativement aux travaux du sociologue en relations internationales. Waltz, par exemple, reprend certains concepts durkheimiens comme la solidarité mécanique. Wendt travaille également sur les travaux de l'auteur.
Un déséquilibre se pose donc entre, d'un côté, des auteurs dénigrant complètement l'œuvre de Durkheim en relations internationales et d'autres qui reprennent plusieurs théories du sociologue.
Durkheim (1858-1917) fut un des fondateurs de la sociologie telle qu'on la connaît maintenant. Inspiré par Auguste Comte, il cherche à fonder des bases et une méthode propre à la sociologie. Il se voit même proposer une chaire en 1887, dans laquelle il approfondira les sciences sociales, et plus particulièrement la sociologie. Il publiera trois œuvres majeures : De La division de travail Social, Le Suicide et les Formes Elémentaires de la vie Religieuse. Dans aucune d'entre elles, l'objet relations internationales est analysé. C'est avec la première guerre mondiale que Durkheim va s'intéresser aux relations interétatiques.
Tentons donc de replacer Durkheim dans le contexte relations internationales à travers un ouvrage majeur : L'Allemagne au dessus de tout. Marqué par la première guerre mondiale (son fils sera tué pendant le conflit), le sociologue démontre, grâce à ses idées sur l'objet RI, comment le comportement de l'Allemagne pouvait être prévisible avant le début du conflit.
On y trouve alors les concepts durkheimiens en relations internationales, en dialogue avec les idées de Treitschke, historien allemand pangermaniste, et plus particulièrement dans son cours Politik. Il étudie « l'âme allemande », la mentalité allemande pendant la première guerre mondiale en partant de l'histoire de la culture germanique.
D'autres ouvrages comme L'éducation morale reprendront des concepts en relations internationales chez Durkheim mais attachons nous à L'Allemagne au dessus de tout qui prouve bien que Durkheim n'a rien à envier aux internationalistes et spécialistes en la matière qui ont pu le critiquer.
Alors, comment Durkheim envisage-t-il les relations internationales ?
Le sociologue nous parle de « pathologie » du comportement allemand pendant la première guerre mondiale à cause de l'incessante volonté de puissance et il met en exergue le pouvoir de la morale pour un Etat.
Nous commencerons par un rappel des principales notions durkheimiennes, puis dans un deuxième temps nous analyserons comment Emile Durkheim dépeint le comportement allemand durant le premier conflit mondial puis nous terminerons par sa réelle conception des relations internationales.
[...] Chaque Etat reste attaché à sa propre morale, à sa propre conscience collective. On retrouve ici la distinction que Durkheim fait entre humanité et patrie, entre le général et le particulier. En effet, pour lui, l'humanité reste inférieure à la patrie car elle n'est pas une société constituée. Elle est inachevée donc la primauté revient aux Etats : Il y aura toujours et selon toute vraisemblance une pluralité d'Etats dont le concours sera nécessaire pour réaliser l'humanité C'est donc à l'Etat d'inculquer des valeurs morales qui permettent à l'humanité de ne pas s'entretuer. [...]
[...] Cette solidarité s'exprime par la création de lois internationales qui régiraient les relations entre Etats, au détriment de la crainte et du refoulement de la volonté de puissance. Les Etats sont donc contraints à modérer leur volonté de puissance pour éviter tout affrontement. Les relations internationales sont de ce fait régulées par des valeurs (et principes) et des accords bilatéraux qui instaurent une législation internationale à respecter. Les Etats s'engagent ainsi à ne pas s'attaquer mutuellement. Par conséquent la solidarité internationale consiste à faire preuve de modération face aux ambitions propres à chaque Etat, ce qui permettrait d'éviter des conflits. B. [...]
[...] La pensée durkheimienne en relations internationales A. Les relations internationales et les solidarités durkheimiennes Suivant la logique durkheimienne, on peut partir de ce constat général de l'« âme allemande pour en déduire sa position face aux relations internationales. Selon Durkheim, la guerre n'a pas de fonction régulatrice, au contraire. Seule la morale a cette fonction. L'Etat réagit différemment à l'insatisfaction de l'individu. Celui-ci peut s'orienter vers le suicide à cause d'une quelconque anomalie, tandis que l'Etat ne se suicide pas à proprement parler. [...]
[...] Durkheim (1858-1917) fut un des fondateurs de la sociologie telle qu'on la connaît maintenant. Inspiré par Auguste Comte, il cherche à fonder des bases et une méthode propre à la sociologie. Il se voit même proposer une chaire en 1887, dans laquelle il approfondira les sciences sociales, et plus particulièrement la sociologie. Il publiera trois œuvres majeures : De La division de travail Social, Le Suicide et les Formes Elémentaires de la vie Religieuse. Dans aucune d'entre elles, l'objet relations internationales est analysé. [...]
[...] On peut classer la base de la pensée durkheimienne de physiologie sociale. En effet, tout comme métazoaires et protozoaires sont deux types d'organismes vivants totalement différents, les deux formes de solidarités durkheimiennes renvoient à deux types d'organisations sociales extrêmes. Une solidarité préhistorique à l'individu, la solidarité mécanique : elle correspond aux groupes sociaux où chaque individu est interchangeable : c'est le type clan, tribu ; les sociétés sans écriture Cette solidarité suppose une organisation segmentaire des sociétés, chaque segment étant autarcique. [...]
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