La fin de la Guerre froide a ébranlé un système international fondé sur la non-ingérence, au profit d'un système fondé sur des valeurs partagées et un consensus sur l'inacceptable, géré par des institutions internationales et défendu par les pays démocratiques (1). L'ingérence humanitaire, décidée en fonction d'enjeux qui ont peu à voir avec l'intensité de la détresse humaine, offre une conscience artificielle du monde, affaiblissant l'humanitaire et les enjeux politiques des crises (2)
[...] Vers un droit d'ingérence humanitaire ? Introduction Crises humanitaires, couloirs humanitaires, zones, armée, convois, diplomatie, opérations, secrétariat d'Etat, fondations . L'humanitaire, au moins sous une forme adjectivale, occupe une place croissante dans notre société, joue un rôle non négligeable dans les dynamiques conflictuelles et est devenu une composante parfois centrale des relations internationales lors des crises majeures. Ces développements soulèvent des questions de fond sur sa capacité à être au coeur des relations internationales de demain. A mesure que s'étend son usage, le sens du mot humanitaire se brouille jusqu'à perdre sa signification et se réduire, dans certains cas, à une technique de communication. [...]
[...] L'humanitaire, substitut du politique La crise yougoslave allait, sur le terrain, clarifier les choses : le véritable rôle de l'humanitaire n'était plus de renforcer l'action politique et militaire, mais de se substituer à elle. Le lourd passé des Balkans, la puissance militaire serbe, les mauvaises accointances croates, tout était réuni pour inviter les autres Etats, notamment les puissances occidentales, à la prudence. Mais la pression de l'opinion face à une guerre qui, c'est devenu l'expression accolée à cette crise, se déroule à 3 heures d'avion de Paris exige une réponse des Etats. Ce sont donc les corridors humanitaires qui fourniront cette réponse. [...]
[...] Que dirait la France, porte-drapeau de l'ingérence humanitaire ? Quelle résolution le Conseil de sécurité des Nus adopterait-il pour réaffirmer l'universalité des principes de l'assistance humanitaires ? A travers cette fable, imaginaire mais plausible, qui renverse les conventions implicites de l‘aide internationale, on constate qu'il convient de s'interroger sur la question complexe du droit d'ingérence en allant au- delà de la formule, flamboyante, de B Kouchner et qui résume le credo défendu depuis 10 ans par les partisans du droit d'ingérence : désormais, on ne peut plus assassiner massivement à l'ombre des frontières. [...]
[...] En d'autres termes, il s'agissait de laisser Bagdad réprimer ces soulèvements en n'intervenant pas militairement mais en tenant prêts les secours aux frontières. Sous son apparente fermeté, la résolution 688 du Conseil de sécurité qui légitime l'ingérence humanitaire des troupes alliées au Kurdistan est en fait un compromis à l'égard de Bagdad. En passant de Desert storm à Provide Comfort, les Alliés masquaient sous l'assistance humanitaire et le dévouement des Boys l'échec politique de la guerre. Une opération somme toute avantageuse : peu coûteuse, car reposant en grande partie sur les ONG et bien ressentie par le public. [...]
[...] Puis Grotius, grand humaniste hollandais fonde le droit international public avec son traité de le droit de la guerre et de la paix au moment où la guerre de cent ans dévaste une partie de l'Europe (1625). Si la légitimité de la guerre n'est pas remise en cause il y distingue ce qui est permis du fait de la nature de la guerre elle-même et ce qui est souhaitable du point de vue de la morale et des intérêts de l ‘humanité. Il fixe les principes interdisant les méthodes de guerre causant des pertes inutiles ou des souffrances excessives. Les Philosophes des Lumières cherchent à fonder une morale en l'homme. [...]
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