Aussi collectif qu'il soit, le mouvement anti-mondialisation connaît de nombreuses divisions et se décline sous des formes quasi contradictoires pouvant poser de sérieuses limites à l'action anti-mondialiste tel que ce fut le cas à Doha en novembre 2001. Comment le mouvement anti-mondialiste se décline-t-il et quelles sont les argumentations des différents groupes ? Tout d'abord, le mouvement anti-mondialisation a connu des étapes successives possédant chacune ses spécificités et ensuite aujourd'hui le mouvement anti-mondialisation apparaît clairement divisé en catégories distinctes...
[...] Le mouvement paysan La question agricole est le principal moteur de la lutte antimondialisation. Depuis Seattle, la contestation de la mondialisation par les milieux agricoles n'a cessé de grandir. Ainsi, même les institutions, y compris la Banque mondiale et l'OCDE dénoncent les conséquences désastreuses de 300 milliards de dollars de subventions agricoles des pays du Nord sur l'agriculture des pays en développement. La FAO rapporte également que la population agricole représente encore la moitié de la population mondiale et que les des hommes souffrant de malnutrition sont des paysans. [...]
[...] Ainsi, la convergence des intérêts semble impossible : il faut maintenant faire appel à des acteurs particuliers et des figures emblématiques pour donne une unité à chacun de ces mouvements et ainsi pouvoir mettre en œuvre l'idéal d'un rééquilibre des rapports mondiaux. [...]
[...] En Orient, l'antimondialisme a été tout d'abord causé par la Révolution Islamique de 1979 en Iran due à la frustration des nouvelles couches issues de la mondialisation face à la très grande disparité dans la distribution de la rente pétrolière. Les mouvements islamistes hostiles à la mondialisation n'ont en général qu'un islam rigidifié à proposer. Ils n'ont pas de solution aux dilemmes du développement. Le mouvement antimondialiste n'existe pas au singulier : sa diversité est telle qu'il faut en considérer chacune des catégories comme un mouvement à part entière. [...]
[...] Ses partisans surveillent les multinationales et leurs dérives pas seulement publicitaires. Ainsi, les Britanniques de Corporate Watch passent au crible les discours de Shell, Nike et Halliburton. Ce mouvement est ainsi à l'origine du commerce équitable dont la marque Max Havelaar est devenue célèbre. Le pari est de réussir à faire payer les gens plus chers un produit dont on est sûr qu'il ne provient pas d'usines-bagnes ou de petits paysants exploités. La lutte contre le travail des enfants est également au cœur des projets. [...]
[...] En janvier 2001, le premier Forum Social Mondial a marqué l'ascendance française dans le mouvement international avec la participation de ATTAC associé au syndicat brésilien CUT, mais les arguments y deviennent différents puisqu'on veut passer de la protestation à l'élaboration d'alternatives. Le qualificatif d' anti-mondialisation semble désuet. En effet, le mouvement semble intégré dans la mondialisation. Les luttes prennent la globalisation pour enjeu, de moins en moins pour s'y opposer mais surtout pour en corriger les effets contemporains les plus désastreux. En fait, en France, la population s'est sentie menacée face à la mondialisation qui bousculait l'identité nationale. Le mouvement antimondialiste français vient donc surtout d'une interrogation sur la place de la France dans le monde. [...]
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