Le système international a fonctionné pendant une longue période sur une vision interétatique du système même si biens d'autres acteurs étaient présents. La puissance croissante de ces acteurs, leur multiplication plonge les états dans un système apparaissant comme anarchique où plus personne ne gouverne réellement. Dans ce nouveau système, les places respectives de l'Etat et des individus s'en trouvent bouleversés : La dichotomie sphère privée/sphère étatique n'est plus opérationnelle : l'Etat a perdu certains monopoles mais n'a pas tout perdu, il possède en effet une certaine capacité d'adaptation...
[...] Il n'est pas pour autant éliminé de la scène internationale. Sa place est simplement différente. Il doit jouer avec les acteurs financiers, culturels, religieux qui peuvent revendiquer des fonctions que l'on considérait jusqu'alors comme uniquement étatique. Bien qu'extrêmement divers, les acteurs ne sont pas si nombreux que l'on pense. Les contextes étatiques, le développement économique restent des conditions essentielles dans l'entrée des individus et de sociétés sur la scène internationale. Enfin, il se pourrait que le système international, apparemment marqué par le désordre, soit en fait en pleine recomposition. [...]
[...] Par ailleurs, le modèle néo-libéral instaure de nouvelles règles qui sont cause d'instabilité sociale. L'Etat est obligé d'accepter ces nouvelles règles et est conduit à réduire considérablement le poids de son secteur public. Le modèle du «welfare state est aussi remis en cause. D'une part, la globalisation provoque plus d'insécurité pour les travailleurs, particulièrement dans le secteur secondaire du fait notamment des délocalisations. Les travailleurs demandent en conséquence plus de protection sociale. D'autre part, les marges de manœuvre de l'Etat sont considérablement réduites. [...]
[...] Le traité de Westphalie est ainsi devenu un paradigme : la réalité des relations internationales est constituée par les états. Ce paradigme reste applicable jusqu'en 1989 : les relations internationales sont fondées autour d'un équilibre interétatique avec la prédominance sur une période plus ou moins longue d'un hégémon : la France jusqu'en 1815, puis le Royaume-Uni jusqu'en 1914. Lorsque, selon le paradigme réaliste, un hégémon devient trop puissant et rompt l'équilibre des forces, les autres états se liguent contre lui et renversent son hégémonie. [...]
[...] Il y a en définitive peu d'individus et de sociétés qui rentrent sur la scène internationale et qui concurrencent l'Etat. La vision de Bertrand Badie est ainsi à nuancer. Les individus ont certes la possibilité d'émerger sur la scène internationale notamment grâce à Internet. Une grande publicité a été faite sur les nouveaux moyens qu'offrait Internet aux populations du tiers monde. C'était un moyen de contestation des pays les plus riches en étant une nouvelle source d'information et de propagation de valeurs, d'idées, mais aussi en étant une menace pour le système économique mondial (terrorisme informatique). [...]
[...] Sans doute est-il trop tôt pour percevoir et analyser toutes ces évolutions. Ce n'est en effet que depuis 15 ans que tous ces phénomènes apparaissent au grand jour. Cette période est trop courte pour refonder tous les outils d'analyse de la sociologie des relations internationales. [...]
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