« Le Pape, combien de divisions ? » Il est bon de rappeler aujourd'hui la formule de Staline, alors que l'Union soviétique et son régime communiste appartiennent au passé et que le Saint Siège, lui, est toujours là… Pour autant, beaucoup de fantasmes entourent la diplomatie vaticane, parfois qualifiée un peu rapidement comme étant « la plus puissante du monde », certains voudraient y voir la possibilité d'une influence souterraine, capable de renverser des gouvernements ou de fomenter des complots comme ce fut sous-entendu lors de la chute du mur de Berlin. C'est oublier l'essentiel : la diplomatie vaticane est d'abord au service de l'Église, de la communauté catholique œcuménique, et son objet est de veiller à la fois à la situation politique des communautés catholiques d'un pays et aux liens entre les Églises locales et le siège de Saint Pierre. La complexité et la particularité du Saint Siège font qu'il n'existe aucune autre confession ayant revendiqué la personnalité internationale et la souveraineté qui lui est jointe. Il est important pour cela de rappeler brièvement que les Eglises et les communautés chrétiennes nées avec la Réforme protestante ont toujours refusé cette attitude justifiant une ecclésiologie différente. Parler de la présence et du rôle de l'Église catholique exige donc un effort inhabituel. D'abord, c'est « une entité qui est reconnue en droit international non pas sur la base d'un statut d'État, mais comme un corps universel dont les buts sont exclusivement de nature morale st spirituelle » . Ensuite, il s'agit d'une entité qui ne préconise pas d'objectifs économiques ou politiques, mais essentiellement des buts spirituels et religieux, qui transcendent les frontières géographiques. Au terme de cette présentation succincte, on peut être légitimement conduit à s'interroger sur les formes de participations effectives dont bénéficie Saint Siège dans son exercice de diplomate international.
Par conséquent, il sera important de cerner d'abord le cadre de la diplomatie pontificale sur la scène internationale (I), puis de s'attarder ainsi sur son caractère hybride et inédit (II), et de conclure sur un des débats récents auquel le Saint Siège a participé dans le cadre de son action diplomatique (III).
[...] Dans cette bataille politique, culturel et religieuse, le Saint Siège a fait valoir sa qualité d'acteur international et confessionnel pour diffuser sa position. Sans aucun pouvoir décisionnel, la super ONG du Saint Siège a ainsi tenté de garder toute son influence culturelle, symbolique et décisionnelle dans une diplomatie internationale remodelée par les nouveaux effets de l'internationalisation des décisions publiques et de la régionalisation institutionnelle. On peut ainsi se demander si cette reconnaissance internationale du Saint Siège, aussi bien prestigieuse qu'influente, conduira de nouvelles représentations confessionnelles (Islam ou Bouddhisme par exemple) à émerger sur la scène publique internationale ? [...]
[...] La diplomatie pontificale Source : La Croix du samedi 3 mars 2007 Introduction Le Pape, combien de divisions ? Il est bon de rappeler aujourd'hui la formule de Staline, alors que l'Union soviétique et son régime communiste appartiennent au passé et que le Saint Siège, lui, est toujours là Pour autant, beaucoup de fantasmes entourent la diplomatie vaticane, parfois qualifiée un peu rapidement comme étant la plus puissante du monde certains voudraient y voir la possibilité d'une influence souterraine, capable de renverser des gouvernements ou de fomenter des complots comme ce fut sous-entendu lors de la chute du mur de Berlin. [...]
[...] Ils sont formés à l'École diplomatique du Vatican, l'Académie ecclésiastique pontificale (fondée en 1701). Les nonces apostoliques sont les ambassadeurs du Pape. Les nonces sont toujours évêques et leur mission comprend généralement aussi des aspects essentiellement ecclésiastiques : dans de nombreux pays, les nonces jouent un rôle important dans la procédure de nomination des évêques.[8] La continuité et la stabilité de l'institution diplomatique pontificale tiennent très probablement de la grande qualité du personnel diplomatique du Saint Siege. Ce réseau diplomatique de la Curie romaine est présent presque partout dans l'ensemble de la planète. [...]
[...] A Les relations entre le Saint Siège et l'Union Européenne L'Eglise catholique dans ses rapports avec les Etats tient compte des intérêts nationaux qui ont des conséquences de caractères religieux et politiques. Mais depuis plusieurs années, le Saint Siège doit aborder une situation inédite consécutive à la constitution de l'Union Européenne. Dans l'Union Européenne, une grande majorité d'Etat sont de tradition catholique (16 Etats sur 27)[21]. La relation que le Saint Siège entretient avec l'Union Européenne dépasse les rapports ont été entretenus par le passé avec des Etats membres, étant donné que l'Union Européenne est constituée comme un sujet politique auquel les traités ont conféré et conféreront des pouvoirs, des prérogatives. [...]
[...] Par conséquent, la Cité du Vatican défend une position de neutralité. Pour respecter cette position, le Saint Siège refuse de participer à aucune puissance, aucun groupe ou aucune coalition, respectant ainsi la mission initiale d'atteindre l'universalité humaine et de les rattacher à Dieu. Le fait que le Saint Siège ne prenne pas parti dans les conflits ne le contraint pas pour autant au silence et à une participation en demie teinte. Il est possible pour le Saint Siège de défendre certaines discussions dans la vie diplomatique internationale si elles sont conformes à ses intérêts propres. [...]
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