Evoquer le dilemme pakistanais, c'est montrer comment les confrontations et les contradictions sont inhérentes aux pratiques politiques depuis 1947. Par souci de cohérence, il est nécessaire de séparer les aspects intérieurs des aspects extérieurs, mais ceux demeurent inextricablement liés et empêchent toute solution au dilemme. Le Pakistan est d'abord confronté a un dilemme politique, qui touche la nature de l'Etat et la pratique du pouvoir, enjeu de concurrence entre les ethnies. Mais il est aussi tiraillé à l'extérieur entre une volonté de puissance régionale, la soumission aux Etats-Unis, et les courants irrédentistes et internationalistes
[...] Le trafic d'armes et de drogues y est récurrent. Aujourd'hui, le soutien aux américains rend les provinces de l'ouest d'autant plus réactives face au gouvernement central. Réticularisation des mouvements non-étatiques L'idéologie religieuse élaborée dans les madrasas, et les services secrets pakistanais, avant la guerre lancée par les Etats-Unis, s'est rapidement intégrée aux réseaux internationaux d'islamistes fondamentalistes, avec de nombreux soutiens financiers et religieux. Si le Pakistan n'héberge pas Al Qaida, il est néanmoins de plus en plus soumis à des mouvements centrifuges qui se réticularisent. [...]
[...] Nouvelles offensives du Pakistan en 1964 qui se poursuivent par intermittence jusqu'en 1999. Le discours de solidarité musulmane est instrumentalisé pour pallier le déficit d'unité nationale dont souffre le pays - le problème baloutche et le rapport à l'Iran : cristallisation du mouvement national baloutche avec les élections de 1972 (parti national et parti islamiste), volonté d'autonomie administrative et industrielle. Le gouvernement baloutche est finalement démis par Z.A. Bhutto, répression aidée par le Shah d'Iran, qui craignait la contagion sur son territoire. Dualité de la politique pakistanaise face à l'Iran. [...]
[...] - Une république islamique ? Dans l'esprit de Jinnah, l'Islam devait servir de ciment à la formation nationale du Pakistan transcendant les clivages régionaux. Tous les dirigeants successifs se réclameront de l'Islam à des degrés différents, tout en menant parallèlement une politique visant à contenir les partis islamistes. La constitution de 1962 fait de la Charia une loi d'Etat. Le général Zia s'efforce d'islamiser l'Etat entre 1977 et 1988. Mais le concept d'Islam au fondement de L'Etat reste aujourd'hui très ambiguë : culturel ou civilisationnel pour les uns, il est théologique pour les autres. [...]
[...] Face au défi économique, politique et surtout identitaire, le Pakistan semble plongé dans un dilemme insolvable. Sa situation à la croisée de l'Asie centrale et de l'Asie du Sud est un atout majeur, qu'il doit concilier avec sa soumission aux recommandations internationales. L'idéal de Jinnah demeure utopiste, même si le Pakistan a su se développer et rendre la démocratie plus accessible. [...]
[...] En 1973, le succès du PPP (Pak. People Party) et de son leader Zulfikar Ali Bhutto consacre l'arrivée des Sindhis au pouvoir. En le président Zia favorise les Punjabis qui détiendront en des postes de l'administration centrale. Ce va et vient de l'identification de l'Etat en fonction de l'appartenance ethnique des hommes au pouvoir montre que l'Etat n'est pas au dessus de la mêlée, mais représente l'enjeu d'une concurrence fondée sur les réseau clientélistes et la corruption généralisée. Benazir Bhutto et Nawas Sharif chefs de la dyarchie de 1988 à 1999 sont démis successivement à cause d'affaires financières à répétition. [...]
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