Depuis une dizaine d'années, les diamants d'Afrique ont été souillés dans nos consciences car trop souvent associés aux mots « conflits armés », « guérillas », « déplacements de populations », « mutilations », « atrocités » et pire encore, « enrôlement d'enfants ».
Pourtant, bien au-delà des circuits illicites qu'ils alimentent, les diamants sont un vecteur de développement considérable pour l'Afrique australe et l'Afrique de l'Ouest, et pour ses habitants. Grâce aux diamants et à leur commerce, des pays tels que le Botswana, la Namibie et l'Afrique du Sud ont considérablement progressé dans la construction d'un avenir meilleur pour leurs concitoyens. Ces progrès sont d'ailleurs soutenus par certaines entreprises diamantaires étrangères implantées dans les pays africains producteurs, sous l'impulsion d'une conscience collective mondiale.
En effet, le processus de mondialisation a ouvert une véritable brèche dans le milieu très fermé de l'industrie diamantaire qui, pour survivre, devra s'adapter à un nouvel ordre géopolitique, et à un marché plus concurrentiel et transparent. Cette dernière devra désormais répondre de ses actes devant la société civile et les organisations internationales, revendiquant un entreprenariat diamantaire responsable, éthique et surtout, humain. La mondialisation, bien au-delà des affres et des malheurs qu'on lui associe, a su démontrer sa force : rassembler autour d'une même table organisations de la société civile, professionnels de l'industrie diamantaire et agences multilatérales. De cette rencontre naquit le Processus de Kimberley, initiative regroupant une quarantaine de pays (soit près de 99,8% de la production mondiale de diamants bruts) qui s'est donné pour but l'éradication des diamants de la guerre des circuits licites. Cette initiative, unique en son genre, nourrit tous les espoirs. Certains voient même en elle la naissance d'une gouvernance mondiale du diamant.
[...] Certains voient même en elle la naissance d'une gouvernance mondiale du diamant. Partie 1 : L'échiquier géopolitique diamantaire 1 Chapitre 1 : Les diamants d'Afrique, entre maux et bienfaits Section 1 : Les diamants ou le financement de conflits Depuis sa découverte en Afrique, le diamant est à l'origine de conflits de diverses natures. Ce continent, dont les sous-sols regorgent de richesses telles que l'or, le coltan, le diamant et le pétrole, n'a pu échapper aux luttes intrinsèques dictées par des logiques d'appropriation des rentes, générées grâce aux activités d'exploitation minière et en particulier du diamant. [...]
[...] Baghaï, Safa, Echange diamants contre écoles Le Moci juin 2006, N°1760. Baghaï, Safa, Echange diamants contre écoles Le Moci juin 2006, N°1760. Communiqué de presse d'Amnesty International, Processus de Kimberley. Document relatif à la position d'Amnesty International bulletin juin 2006. L'initiative de certification nationale mise en place en 2002 par le Canada envers les diamants extraits de son sous-sol est à considérer comme étant un moyen pour ce pays de tirer profit de la méfiance générale exercée à l'égard des diamants africains. [...]
[...] Si un doute venait à planer sur un pays concernant ses pratiques, une enquête ne pourrait être démarrée qu'avec l'accord du pays soupçonné. Vu la faible transparence des pays concernant la transmission des informations cédées aux membres du Processus, l'émergence même d'un quelconque doute semble difficile. Un autre point est à souligner. En effet, sur les 70 membres du Processus de Kimberley, seulement 45 de ces pays ont réellement respecté les critères du SCPK. Un certain écart reste à combler, entre engagements et réalisations concrètes sur le terrain. De plus, la situation de certains pays producteurs reste fragile. [...]
[...] Partie 2 : La globalisation ou le réveil des consciences, de la société civile aux organisations internationales 1 Le processus de mondialisation, contre toute attente, a su créer un environnement propice l'émergence d'une gouvernance mondiale du diamant. Il ne manquait qu'une étincelle pour faire prendre la mèche : la résolution adoptée à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations Unies le 1er décembre 2000. Cette résolution concernait le rôle du commerce des diamants bruts dans les conflits, et soutenait la création d'un système international de certification pour tenter de briser le lien entre le commerce illégal de diamants bruts et les violations massives des droits humains associées aux conflits armés, observées dans des pays comme l'Angola, la République Démocratique du Congo et la Sierra Leone L'imposition de sanction par les Nations Unies liées aux conflits dans plusieurs pays africains[50] et une campagne de la société civile sur les problèmes des diamants de sang ont suffit pour insuffler vie à une initiative unique en son genre : le Processus de Kimberley. [...]
[...] La plus importante reste Anvers, par laquelle transitent plus de la moitié du marché mondial des diamants taillés[38]. Le rôle de ces bourses est fondamental, car au-delà des critères techniques (la taille, le poids, la couleur et la pureté), la valeur marchande d'un diamant est véritablement fixée sur la base de l'indice boursier publié dans le Rapaport Diamond Report Le cours de la bourse du diamant dépend aussi, comme pour toute autre matière première, de l'état du stock mondial [plus le stock sera faible plus le prix du diamant sera élevé], du niveau de la demande et du volume de diamants en circulation évalué sur la base des flux officiels transitant dans les bourses du diamant. [...]
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